
Sommaire :
- Trump contre les médias
- La neutralité « politique » des médias égratignée
- Les grosses affaires judiciaires peu relayées par les « mainstream medias » et la presse française en générale
- Une campagne politique qui s’égare dans le « caniveau »
- Trump : l’homme politique à abattre
- Les mid-terms en toile de fond de la présidentielle de 2020
- Le système du « Collège électoral » qui exaspère
- Conclusion
L’élection présidentielle inattendue de Donald J. Trump, en novembre 2016, a pris de court le monde entier, surtout ses nombreux détracteurs des médias et du monde politique qui l’avaient maintes fois tourné en ridicule. Il est vrai que lorsqu’il avait annoncé sa candidature, la plupart des médias se sont gaussés et beaucoup ne donnaient pas cher de sa peau pour gagner. Aujourd’hui, il règle ses comptes.

Ayant fait toutes mes études universitaires aux ÉtatsUnis (EU) en 1975, j’aimerais parler de cette élection que j’ai suivie depuis la déclaration de Trump de se présenter à l’élection présidentielle, le 16 juin 2016, de son hôtel à New York.
Certes, ce sujet est très controversé selon la sensibilité politique de chacun. Sans prétendre être un spécialiste en la matière, je pense que cette histoire politique inédite, déjà très riche en faits exceptionnels, mérite d’être contée différemment de la version « democrate-liberal » soutenue par les « mainstream media » anti-Trump (CNN, New York Times, NBC, MSNBC, Washington Post) et reprise principalement par la presse française.
Une autre version, certes de tendance « republican-conservative« , relayée principalement par la chaîne Fox News, devrait intéresser aussi les lecteurs de TPM.
1- Trump contre les médias
Ce qui fascine, chez Trump, c’est son excès de confiance en soi pour oser défier frontalement les « mainstream media » (ou les médias de masse) en les traitant ouvertement en public de »Fake news » (information fallacieuse) chaque fois qu’il juge l’information biaisée contre lui. Cette stratégie suicidaire de vouloir s’attaquer à ce redoutable quatrième pouvoir aux Etat-s-Unis lui coûtera très cher à la moindre erreur politico-judiciaire. Richard Nixon en a fait les frais en 1974 avec le scandale du Watergate, dont un des journalistes, Bob Woodward, vient d’écrire un livre intitulé FEAR qui critique sévèrement l’actuel président dans sa gestion à la Maison Blanche.

Mais Trump, habitué à être traîné dans la boue et aux brimades des médias ( voir YouTube « Trump can’t WIN! »), s’en moque. Face aux médias anti-Trump qui veulent sa « mort politique » depuis qu’il s’est lancé, Trump, un combatif hors normes, ne courbe jamais l’échine devant ses détracteurs journalistes (tel Jim Acosta de CNN exclu le 07/11/2018 de la Maison Blanche) qui, forcément avec la complicité de leur direction l’attaquent systématiquement dans leurs émissions d’information.
Depuis, CNN a porté plainte contre l’Administration Trump pour avoir retiré l’accréditation d’accès aux conférences de presse tenues à la Maison Blanche, de Jim Acosta.
2- La neutralité « politique » des médias égratignée
Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, nous observons avec stupéfaction sa foire d’empoigne avec les « médias de masse » qu’il a qualifiés de ‘Fake news ». Nous savons tous qu’un même fait, associé au départ à une certaine « dénotation », est souvent divulgué au grand public avec des « connotations » différentes selon le positionnement idéologique de la source d’ information.
Par exemple, Trump a qualifié les »Fake news » media d’ennemi du peuple. Les médias de masse anti-Trump ont relayé l’information en disant que Trump a déclaré que » les médias (sous-entendu tous) étaient l’ennemi du peuple« .

Pour ce qui est du critère de positionnement idéologique de l’audience, ci-dessous un tableau de Pew Research Center qui place chaque média américain sur l’échiquier politique selon une graduation basée sur l’idéologie de leur audience respective : gauche (-10), centre (0) ou droite ( + 10). Ce schéma a été repris dans un article du 16/05/2018 intitulé « L’orientation politiques des journaux anglophones » de Mathias Degoute, Professeur agrégé d’anglais, docteur en linguistique, Lycée Louis-le-Grand, Paris.

La plupart des mainstream médias anti-Trump taxés de Fake news media par Trump (principalement CNN, New York Times, NBC, MSNBC, Washington Post) ont une audience positionnée plutôt à gauche et par déduction, partagent donc les mêmes valeurs politiques que les démocrates. Le Wall Street Journal toujours classé à gauche se démarque en ayant une audience qui se rapproche un peu plus de la neutralité (0).
On n’est donc pas surpris de voir des rapports aussi tendus, vu ce positionnement plutôt à gauche des mainstream media qui n’ont jamais eu un président qui ose défier ce redoutable quatrième pouvoir.
Rappelons que Trump est avant tout un entrepreneur dont l’excès de confiance en soi et l’orgueil sans scrupule expliqueraient sa réussite dans les affaires. Du jamais-vu à la présidence des Etats-Unis et que du bonheur caché pour les démagogues hypocrites qui s’efforcent de respecter le « politiquement correct ».
Concernant le critère de la crédibilité de l’information, ci-après un graphe montrant pour 2018 les chaînes de TV aux Etats-Unis les plus crédibles, selon une étude de Brand Keys. Curieusement, c’est une TV britannique (BBC) qui donne une leçon de moralité aux grandes chaînes américaines. Trump sans surprise est dans les choux ; ce qui ne l’a pas empêché de contredire à nouveau les mainstream media qui annonçaient tambour battant pour ces midterms la fameuse « vague bleue » … qui a fait pschitt !

Ci-dessous une étude de juillet 2017 conduite par la respectable école de journalisme de l’Université du Missouri (classée deuxième en 2022).

Elle montre encore une meilleure réputation britannique avec The Economist en tête, en plus de BBC pour la TV. Trump et Fox sont moins bien vus que leurs opposants mainstream media dont CNN, le New York Time, NBC, MSNBC et le Washington Post. Mais attention, ce sondage sur 8728 personnes doit être fortement nuancé compte tenu de la « guerre médiatique larvée » engagée entre TRUMP et ces puissants mainstream media. Le climat médiatique délétère, engageant des sujets politiques très controversés, explique la méfiance voire le dédain des interlocuteurs.
Depuis donc l’arrivée et l’ubiquité d’internet, nous avons la chance de ne plus dépendre du monopole d’information de ces médias historiques. Face à la diversité des sources d’information (Youtube en premier), on apprend à trier ce qui est fiable de ce qui n’est pas fiable.
TRUMP contre l’avis de ses conseillers a réussi à contourner ses détracteurs médias en communiquant directement via son compte Twitter avec ses 55 millions followers (certes 60% serait surestimé mais cela donne tout de même encore 22 millions). Peu de politiciens arrivent à recueillir autant de « followers ». Ce qui exaspère les mainstream media qui n’arrivent plus à monopoliser l’information à donner au public.
Ci-dessous, une autre étude (premier trimestre 2018), de Adweek-TVNewser, qui classe selon le taux d’audience en prime time de 20 heures à 23 heures (rating of most-watched). Elle montre que Fox News Channel continue d’avoir une meilleure audience que CNN, pourtant bien connu dans le monde pour l’information en 24h/24h :
- Fox News Channel
(qui soutient Trump) - MSNBC
- ESPN
- Home and Garden TV
- TBS Network
- USA Network
- Turner Network Television
- History
- Investigation Discovery
- Discovery Channel
- CNN (qui combat Trump)
3- Les grosses affaires judiciaires peu relayées par les « mainstream medias » et la presse française en générale
Nous sommes très étonnés de voir que la presse française en général ne rentre pas dans les détails des grosses affaires judiciaires en cours telles :
- L’affaire des « classified » emails effacés de Hillary CLINTON qui a bénéficiée d’un traitement très indulgent avec la complicité du DEEP STATE. Les derniers faits prouvent une « politisation favorable aux démocrates » de toute la hiérarchie des services secrets :
- licenciement brutal de James COMEY directeur du FBI;
- sortie brutale de :
- John BRENNAN – directeur de la CIA;
- James CLAPPER;
- Bruce OHR et sa femme Nellie employée par Fusion GPS payé par le parti démocrate pour enquêté sur TRUMP;
- Peter STRZOK et sa maîtresse Lisa PAGE avocate du FBI;
- Rod ROSEINSTEIN n°2 de la justice américaine qui a avoué avoir dit de vouloir enregistrer TRUMP en secret pour ensuite le faire destituer. Depuis longtemps, il évite le sérieux conflit d’intérêt dans l’enquête en cours du Special Council MUELLER;
- McCabe un très haut placé du FBI
- La collusion avec la Russie non encore prouvée par le « Special council » Robert Muller) qui aurait permis à TRUMP de gagner son élection de novembre 2016. Les démocrates (aidés des mainstream media), qui l’accusent de « collusion avec la Russie » qui lui aurait permis de gagner les élections de novembre 2016, sont en fait ceux qui ont financé un « dossier diffamatoire » contre TRUMP, avec des contacts russes. Ce « dossier diffamatoire » payé par les Démocrates qui ont utilisé les services du FBI pour espionner la campagne 2016 de TRUMP (procédure du FISA application) risque d’être une affaire pire que le Watergate (voir mes articles de 2020 sur Trump).
- La procédure de destitution (impeachment) de TRUMP est très improbable selon Alan Dershowitz dans son livre The case against impeaching Trump (professeur de droit à Harvard qui fait autorité sur ce sujet) pour les raisons principales suivantes selon la constitution :
- Il faut avoir commis un crime : une trahison, une corruption ou tout autre sérieux crime.
- La collusion avec la Russie si elle s’avère, n’est pas considérée comme un crime.
- Le licenciement du directeur du FBI (James Comey) n’est pas un crime.
- Judicial watch est une excellente source indépendante pour ces enquêtes criminelles
(Toutes ces affaires sont finalement relatées dans mes articles de 2020)
4- Une campagne politique qui s’égare dans le « caniveau »
Michelle Obama conseillait à Hillary Clinton qui menait une dure campagne contre Trump : « When they go low, you go high« . Il est de notoriété publique que pour « abattre » un opposant politique trop dérangeant des méthodes de « caniveau » sont souvent utilisées.
Barack Obama a été la cible d’une « série d’allégations et de rumeurs l’accusant de ne pas être né sur le territoire des États-Unis, et donc d’être inéligible à la fonction de président des États-Unis tel que le requiert l’article Il de la Constitution américaine« . Les partisans de ces théories sont surnommés les » birthers » dans les médias anglo-saxons (source Wikipedia, « Théories sur la citoyenneté de Barack Obama », accédé le 06/11/2018). Déjà à l’époque, ses adversaires démocrates avaient commencé cette campagne de dénigrement : en 2004, par Andy Martin, et en 2007-2008, par les partisans de Hillary Clinton, durant les primaires démocrates face à Obama (certains médias anti-Trump le contestent).

Lorsqu’il s’est lancé dans la course présidentielle, Trump, à son tour animé d’arrière-pensées, s’est engouffré dans ce « caniveau » pour contester le lieu de naissance de Barack Obama.
Dans son livre Becoming (Devenir), Michelle Obama ne pardonnera jamais à Trump ce « birther » et d’avoir mis en danger sa famille. On comprend sa colère en tant que mère de famille mais, en politique, ce genre de « coups bas » n’étonne plus personne.
5- Trump : l’homme politique à abattre
Depuis l’élection de Trump, ses farouches opposants essayent à tout prix de l’abattre politiquement. Ils continueront à le taxer avec véhémence de « sexiste » et de raciste, sachant que 59% des femmes blanches diplômées d’université ont voté démocrates, lors de ces midterms.
En revanche, Trump attaquera certainement les démocrates qui prônent :
- Plus d’ouverture des frontières aux immigrants en étant contre la construction du mur le long de la frontière avec le Mexique;
- Suppression de l’ICE (US Immigration and Customs Enforcement), créée pour unifier certaines fonctions de plusieurs agences historiques : douanes, police des frontières, etc. C’est un élément important de la Joint Terrorism Task Force;
- Plus de pression fiscale pour financer leur politique sociale ;
Des livres très critiques à l’égard de Trump ont essayé, sans succès, de déstabiliser sa présidence :
- Le Feu et la fureur, de Michael Wolff qui doute de la capacité de Trump à gouverner le pays.
- Mensonges et vérités, de James Comey ex-patron du FBI limogé avec perte et fracas par Trump s’est exposé au risque d’obstruction à la justice (principe sacré de la séparation de pouvoir).
- Peur à la Maison Blanche, de Bob Woodward, journaliste redouté pour avoir initié l’affaire du Watergate.
- Full Disclosure, de Stephanie Gregory Clifford, alias Stormy Daniels, une actrice pornographique qui a déclaré dans les médias avoir eu des relations sexuelles consenties avec Trump.



Par ailleurs, le Représentant démocrate Adam Shiff rêve de pouvoir détenir des photos ou vidéos de Trump nu dans un lit avec une prostituée en Russie. C’est de bonne guerre, tous les coups bas sont permis dans cette lutte de pouvoir, sans merci.
Donc oui, Trump est un personnage qui dérange à ce poste de président de la plus grande puissance mondiale. fi savait exactement ce qui l’attendait lorsqu’il s’est lancé dans la politique. Il a subi tellement de scandales à répétition, qu’il est difficile d’ébranler sa base électorale, émanant principalement des zones rurales ( en rouge) sous-peuplées comparées aux zones urbaines (en bleu) plus peuplées d’électeurs acquis aux démocrates .
6- Les mid-terms en toile de fond de la présidentielle de 2020
Un bref rappel des résultats des midterms 2018 : les démocrates (bleu) ont gagné la Chambre des représentants et les Républicains (rouge) le Sénat. Nous n’allons pas commenter ces résultats. Ils sont largement diffusés et relatés dans la presse internationale.
En revanche, nous allons nous focaliser sur le sérieux problème concernant le système du Collège électoral qui ne garantit pas forcément à celui qui a recueilli le plus de voix du vote populaire, de gagner l’élection présidentielle.
Le Congrès américain est constitué de deux chambres dont le renouvellement est affecté par le découpage électoral (congressional line & gerrymandering) :
- La chambre basse ou « Chambre des représentants » est composée de 435 élus à répartir entre tous les 50 États. Ce chiffre de 435 au taquet depuis 1963 est basé sur le recensement de 1960. Ce qui donne pour la population actuelle des Etats-Unis de 327 millions, un ratio moyen de 1 représentant pour 751 799 habitants (327 millions divisés par 435 représentants).
- La chambre haute ou Sénat est composé de 100 sénateurs élus calculés sur la base de 2 élus par état (50 États x 2 = 100), peu importe la taille de la population en question de l’état. Ci-dessous, une carte issue ( elle a été mise à jour depuis la publication de cet article en novembre 2018) des midterms de 2018 montrant un premier aperçu du poids politique respectif dans la Chambre des représentants : les zones en rouge moins peuplées gagnées par les républicains et en bleu plus peuplés gagnées par les démocrates. Les zones en rouge dégradé et en bleu dégradé montrent la sensibilité politique respective du rapport de force entre ces deux parties. Observons bien qu’il y a une prédominance de la couleur rouge. Malgré cela, les démocrates ont remporté la Chambre des représentants, puisque leurs régions gagnées en bleu représentent plus de population et donc plus d’électeurs. À noter que cette même carte plus bas, mais pour le Sénat, n’est pas du tout pertinente pour l’élection du président : c’est justement le « vice inhérent » au système de l’élection du président.


7- Le système du « Collège électoral » qui exaspère
Normalement dans une démocratie, celui qui obtient le plus de voix est celui qui gagne l’élection. Or, ce n’est pas le cas pour l’élection du président des Etats-Unis qui est élu au suffrage indirect à un tour par un Collège Electoral « ad hoc ».
Attention, ce Collège Electoral est uniquement une méthode pour élire le président. Les pères fondateurs de la première constitution écrite au monde (1787) qui ont mis en place la « séparation des pouvoirs » (les trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire), avaient deux craintes principales pour l’élection du président :
- Le risque d’un retour à la monarchie avec le peuple qui ne serait pas assez averti en élisant un candidat présidentiel trop démagogique, voire monarchique. Les « insurgés » qui ont chassé la monarchie coloniale britannique avaient trop peur de perdre leur liberté si chèrement gagnée.
- Le risque d’un Congrès (actuellement les 538 élus de la Chambre des représentants et du Sénat, plus les trois du district fédéral de Columbia) trop conciliant avec le président. Il fallait donc éviter que le Congrès élise le président pour s’assurer d’une réelle indépendance entre ces deux pouvoirs.
Donc, a été instauré pour uniquement élire le président, un Collège Electoral « ad hoc » censé être composé de « sages et de personnes expérimentées totalement indépendants dans leur jugement » appelés « Grands électeurs« , pris en dehors du Congrès. Chaque État choisit à sa manière ses Grands Electeurs en fonction du nombre de leurs élus au Congrès (Représentants + Sénateurs). L’élection du président requiert une majorité de 270 votes à obtenir. Malheureusement, ce système du Collège Electoral n’a pas prévu la montée en puissance des partis politiques.
Voici les cinq candidats qui ont gagné auparavant la présidence, alors qu’ils n’avaient pas recueilli le plus de vote populaire :
- 1824 : John Quincy Adams
- 1876 : Rutherford B. Hayes
- 1888 : Benjamin Harrison
- 2000 : Georges W. Bush
- 2016 : Donald Trump devancé de 3 millions de voix par Hillary CLINTON

Le graphique ci-dessus montre les présidents gagnants en rouge (élus par le Collège électoral) qui ont obtenu moins de voix que le vote populaire en bleu. Cette anomalie a exacerbé ce sentiment d’injustice lors des élections de 1876 où le perdant (bleu) avait obtenu malgré tout plus de 50% des voix du vote populaire!
Une autre carte ci-dessous montre la répartition politique par État des grands électeurs (en rouge) qui ont élu Trump à la présidence, le 19 décembre 2016, lors du vote du collège électoral (304 contre 227 selon Business Insider).


En combinant cette carte de la répartition des Grands électeurs avec le tableau de la répartition démographique par état, on comprend vite le « nœud du problème » : c’est la colonne verte (E = A/G) du tableau qui montre le nombre d’habitants représenté par sénateur. Il y a d’énormes écarts (« outliers » en statistiques) de représentativité entre les sénateurs.
Par exemple, un sénateur de la Californie pèse pour une population de 19 888 415 contre 286 860 pour son homologue de Wyoming ; soit un rapport de 69 fois plus ! Et tous les 102 grands électeurs (représentant les 102 sénateurs, colonne G) pèse chacun pour UNE voix, lors de l’élection du président. Ce système de vote du Collège électoral (qui permet à celui qui recueille le plus de voix du vote populaire de perdre) va continuer à exaspérer le système électoral des EU.
Voici une réaction à chaud de M. Norm Ornstein, un spécialiste de l’AEI (American Entreprise Institute un think tank) au lendemain des midterms de novembre 2018 : “If you look at the House votes and project that on to a presidential election next time, Donald Trump could lose the popular vote by eight or nine million and still win the electoral college. Popular will is declining as a force in American politics. By 2040, 70% of Americans will live in 15 states, which means that 30% of Americans will elect 70 of the 100 senators.”

Donc ce scénario catastrophe de 30% d’électeurs restant dans les 35 états qui seraient désertés à terme pourront élire 70% des sénateurs, n’est pas une fiction !
Ci-dessous les grandes thématiques sociétales qui animent le débat politique aux Etats-Unis :
- Le port d’armes, un droit constitutionnel donné par le 2ième Amendement. Trump étant favorable à ce droit, est systématiquement accusé par ses adversaires démocrates de contribuer directement à la violence causée par les armes à feu ; comme si ces tueries s’étaient intensifiées depuis l’élection de Trump.
- Le droit à l’avortement donné par la Cour suprême dans l’affaire Roe Vs Made en 1973. Trump étant « pro-life » est donc accusé par les démocrates de vouloir indirectement renverser cette jurisprudence via l’élection à la Cour Suprême du juge conservateur Brett Kavanaugh, traîné dans la boue par les démocrates.
- Le mariage gay
- La couverture médicale : healthcare ; Obamacare Affordable Act
- L’environnement et le réchauffement climatique
- Le gendarme de la planète: Pax Americana (latinisation du terme linguistique contemporain « Paix américaine », en raisonnant par analogie avec la Pax Romana et la Pax Britannica) est le terme associé au concept historique contemporain soutenant qu’une longue période de paix relative a débuté vers le milieu du XXième siècle et qu’elle résulterait à l’échelle globale du pouvoir prépondérant exercé par les États-Unis d’Amérique.
- La discrimination positive (le fait de « favoriser certains groupes de personnes victimes de discrimination systématique» de façon temporaire, en vue de rétablir l’égalité des chances) cheval de bataille des démocrates, subit de sérieuses critiques. Par exemple, Harvard vient d’être critiqué pour sa procédure d’admission qui cherche à privilégier la diversité raciale de son corps estudiantin au détriment du mérite intellectuel notamment des candidats asiatiques. C’est « l’effet pervers » lorsqu’on marginalise le système méritocratique.
- L‘immigration illégale, que l’on a toujours estimée à 11 millions (un sujet qui fâche dans le débat public), est maintenant rehaussée à 22 millions, selon une étude de Yale et MIT ; soit 6,7% = 22M/327M. Dans le même ordre d’idées, imaginez un seul instant le même pourcentage appliqué pour la France, soit 6,7% x 67 M = 4,5 millions d’étrangers en situation irrégulière en France, comparés aux 600 000 à 700 000 estimés le 21/112021 par Gérard Darmanin ; soit 6 fois plus qu’en France !
8- Conclusion
Certes, Trump a un genou à terre en lendemain des midterms de novembre 2018, mais il faut reconnaître aussi que la « vague bleue » anticipée par les médias et les démocrates n’est pas arrivée. D’ailleurs, Trump s’en est nettement mieux sorti qu’Obama, qui a été battu à plate couture lors des midterms de 2014.
Après tout, ce qui importe au milieu de toute cette cacophonie médiatique, c’est le bilan économique à mi-mandat de Trump :
- Une croissance insolente du PIB à +4,1 % au 2° trimestre 2018 ;
- Un taux record très bas du chômage des Noirs américains de 5,9%: 976 000 emplois créés depuis ;
- Un niveau de pauvreté record très bas.

L’Amérique, avec ses excès que l’on peut critiquer, a souvent servi de référence pour être un exemple à suivre, ou à ne pas suivre ..