Mon objectif dans To’u Fenua

SOMMAIRE :
- Présentation de ce blog
- C’est quoi produire de la richesse, et donc de la prospérité ?
- L’importance du produit intérieur brut (PIB), face aux « limites à la croissance », que je réciterai comme un mantra
- La grande différence entre le secteur privé « compétitif-non protégé » et le secteur public « obèse-protégé » : un autre mantra récité – l’exemple flagrant de « la protection de l’emploi local » annoncée en grande pompe
- Mes convictions politiques et économiques
- Les thèmes abordés dans ce blog
- D’autres thèmes supplémentaires, si le temps le permet
- En aparté… pour se détendre un peu
- L’entrée difficile des Chinois dans la société polynésienne de l’époque
- Paul Gauguin un « antichinois » de l’époque
- Les premiers « blancs » européens qui n’ont rien compris à la vie sexuelle des Tahitiens
- Le mythe du « bon sauvage » Tahitien critiqué par Diderot à la veille de la Révolution française de 1789
- L’ironie de l’histoire de la brimade du « tinito pohe » : les ancêtres Maohi sont originaires de Taiwan et donc de la Chine continentale
- Les blanc européens « enchinoisés » à un certain degré
- « L’homme blanc » est en fait un « africain décoloré«
- Conclusion : « To’u Fenua » pour lequel je lui dois TOUT

1- Présentation de ce blog
Depuis que mon ami feu Alex Duprel m’a invité à publier sur Tahiti Pacifique Magazine en mars 2012, mon premier article sur l’économie, j’ai toujours cherché un moyen « pérenne » d’écrire pour soi : tenir en fait un semblant de journal actualisé lors de mes lectures quotidiennes. L’idée d’un blog s’est tout naturellement imposé pour coucher à bâtons rompus, mes opinions sur « papier numérique » dans un « langage courant« . À vrai dire, je me suis astreint ce blog pour faire un peu le bilan de mes opinions, pour curieusement « mieux me connaître« . Non, ce n’est pas une blague !
Bien entendu, tout ce que je dis ici n’engage que mes opinions personnelles : importe plus le contenu de mes sources citées, pour étayer mon argumentation. Si je peux convaincre et pourquoi pas inspirer certains, c’est TANT MIEUX pour le débat public et la liberté d’expression.
Soyons heureux de toujours pouvoir jouir d’une certaine liberté d’opinion contrairement aux Russes qui, sous le régime de Vladimir Poutine durant la guerre en Ukraine de 2022, subissent encore dans leur pays le plus vaste du monde, la surveillance de « BIG BROTHER » qui était d’ailleurs à 2018 déjà mise en place en Chine, avec son système de notation du « crédit social« . Voir également le roman « 1984 » de George Orwell et le documentaire « 1984 » ou « Le meilleur des mondes » ? George Orwell, Aldous Huxley – ARTE 20 oct. 2022.
J’ai utilisé ce titre en tahitien « To’u Fenua » (signifiant mon pays), car j’ai surtout souhaité parler de notre Fenua pour lequel je lui dois TOUT (voir infra et mon autre article sur l’indépendance du Fenua). Je le dis d’emblée : je ne suis pas à la recherche de voix d’électeurs, parce que « la politique n’a jamais été « ma tasse de thé ». De toute manière, en tant que retraité depuis 2014, je me considère à 65 ans en 2022 un peu « trop vieux » pour m’y engager maintenant. De plus, il y a tant d’autres jeunes Polynésiens, dont « la valeur n’attend pas le nombre d’années« , qui, mieux que moi, parlent le tahitien et ont la spontanéité du devoir de « tauturu » et d’aider autrui.
Mais, j’avoue me contredire, car j’ai toujours estimé que les mieux placés pour se lancer en politique, sont ceux qui ont une longue expérience d’entrepreneuriat réussi. Mon raisonnement est simple : si un entrepreneur, aussi modeste qu’il soit, a prouvé une longue réussite professionnelle dans la « jungle du business« , alors il doit être assez bien placé pour pouvoir diriger le Fenua, si cela lui tente !
Mais, sait-on jamais ce que l’avenir nous réserve et ne disons jamais : fontaine, je ne boirai pas de ton eau, car oui il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’opinion !
Dans cette « démocratie électronique » qu’est devenu internet (les BIG TECH tels Facebook, Twitter, Youtube, Google, Apple, Amazon, …) où chacun peut dire sans retenue ce qu’il pense, je veux tout simplement exposer mes opinions argumentées. J’ai privilégié l’usage des graphiques, car OUI « une image vaut mille mots » (A picture is worth a thousand words).
Par exemple, ci-dessous une image d’anneaux concentriques sur un arbre pour représenter quelques dates importantes de la révolution numérique de 1968 à 2017. D’ailleurs, l’arrivée de l’internet a totalement bouleversé l’autodidaxie, en banalisant l’acquisition de connaissances en dehors des dispositifs éducatifs officiels (établissements scolaires, centres d’apprentissage ou de formation), sans l’intervention d’un enseignant ou d’un formateur.

Selon Ian Bremmer, politologue américain spécialisé en politique étrangère américaine, en transition étatique et en risque politique global, « le rapport de force » entre les nations, ne sera plus dominé mondialement par le trio géopolitique classique États-Unis/Russie/Chine (voir sa présentation de juin 2023 sur TEDx : « The Next Global Superpower Isn’t Who You Think« ), mais par les quelques BIG TECH qui, grâce à leurs Algorithmes, contrôlent maintenant les flux d’information dans le monde. Dans son livre « The power of crisis« , Bremmer décrit les trois défis qui nous pendent au nez :
- les futures pandémies qui risquent d’être plus mortelles que la Covid-19 : global health emergencies
- le réchauffement climatique qui va intensifier les flux migratoires dans le monde : transformative climate change
- l’Intelligence Artificielle (AI) qui va « chambouler » notre mode de vie et le rapport de force entre les puissances mondiales : most dangerous of all, new technologies (AI revolution) will reshape the geopolitical order, disrupting our livelihoods and destabilizing our societies faster than we can grasp and address their implications
À ce titre, j’ai abordé ce sujet du pouvoir d’influence des BIG TECH :
- sous l’angle des principaux médias de masse aux États-Unis qui « contrôlent » le contenu d’information à diffuser : voir mon article « La chasse à l’homme visant Trump (2/6).
- sous l’angle du conflit en Ukraine où la société Starlink d’Elon Musk a « le pouvoir technologique » de changer le cours de la guerre : voir l’article « Comment Starlink et les constellations de satellites d’Elon Musk changent la guerre »– Le Monde du 15 décembre 2022.
- sous l’angle de la complicité des BIG TECH (dont Twitter et Facebook) avec les services de renseignements américains (FBI, CIA) et les principaux médias de masse, qui a permis l’élection de Joe Biden en novembre 2020, en ayant caché l’existence de l’ordinateur portable de Hunter Biden, qui contenait des informations de corruption de la famille Biden. Voir également Epoch Times septembre 2022 « Zuckerberg Slips Up—or Does He? It doesn’t matter if it was the FBI or Facebook leadership who decided to censor the Biden laptop story« , Dominick Sansone.
Ce chamboulement n’est pas terminé avec encore l’illustre Elon Musk qui a racheté Twitter en octobre 2022 pour US$ 44 milliards (44 x 120 Xpf taux de change au 29/10/2022 = 5 280 milliards Xpf; soit environ 30 fois le budget annuel du Fenua). Le débat mondial sur tous les sujets de la vie devrait donc « virtuellement » s’intensifier sur Twitter, pour le meilleur et pour le pire.
Ce faisant, j’admets qu’en utilisant un blog pour diffuser mes idées et mes opinions à partir aussi de mon compte Facebook que j’utilise encore très rarement, je fais un peu de politique. Oui, « la politique est un passage obligé pour changer une société.” Donc, tant mieux si ce blog peut enrichir le débat politique et inspirer certains dans leur « développement personnel« . Au passage, je reconnais le courage de se lancer en politique. C’est une initiative personnelle qui a au moins le mérite de vouloir sortir de sa « zone de confort« pour un engagement politique souvent semé d’embûches.
Commencé en pleine période de confinement de la Covid-19 en 2020, où l’on était tous « fait comme un rat » enfermé chez soi, ce blog rédigé en dilettante me permet de faire le point à « l’automne de ma vie » où je commence à avoir des petits-enfants. Non, ce n’est pas encore le chant du cygne de ma vie. J’aborderai des sujets sans verser dans le « politiquement correct » avec une « langue de bois » ou un « langage codé« . Les enjeux méritent que l’on “mette à plat” les sérieux problèmes qui empêchent un meilleur développement du Fenua. Ce serait prétentieux de ma part de vouloir présenter pour l’avenir du Fenua une espèce de manifeste (technique recommandée par le rhétoricien Victor Ferry dans « 12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir » leçon 1 page 27).
Je ne veux pas donner l’impression d’être le borgne au milieu d’aveugles ! Je veux juste dire, sous forme d’une conversation informelle, des choses qui me semblent évidentes, que je n’entends pas et que je ne lis pas assez souvent “localement”, car je ne sais pas “faire semblant” de ne pas voir quand il y a un éléphant dans un couloir.
On a tous un peu cette paresse de ne pas prendre la peine d’écrire et d’archiver, pour une réflexion future, un résumé de ce que l’on a appris dans nos recherches. D’ailleurs, pour savoir si j’ai bien compris un nouveau sujet, j’essaye de récrire dans mes propres termes ce que je viens d’apprendre. Oui, « Le gain de notre étude, c’est en être devenu meilleur et plus sage » de Montaigne, Essais, I, 26.
Ayant eu une formation universitaire aux États-Unis de 1975 à 1980, j’ai tendance à mieux comprendre les anglo-saxons dans leur analyse de l’actualité politique dans le monde. Certes, l’écriture est un exercice difficile, cependant, ce blog bilingue m’incite aussi à réviser tant bien que mal les règles élémentaires de l’écrit. N’étant pas assisté d’une personne pour corriger mes fautes, je m’excuse donc s’il y a toujours quelques erreurs qui mettent à nu mes lacunes en français. Parfaire son écriture, comme pour un discours, reste un travail de longue haleine.

Par ailleurs, ce blog me permet aussi de me relire de temps en temps (car « se relire est aussi un exercice humilité » dixit Jean-Paul Brighelli « Tableau noir » page 18) et de pouvoir constater les erreurs de jugement que j’ai pu avoir fait, sur divers sujets, à mesure que l’histoire s’écrit sous nos yeux. Pouvoir constater l’évolution de mes opinions pendant que le monde autour de nous change, me permet d’avouer humblement que l’on n’a pas toujours raison dans ses convictions. Ces moments de recul m’interpellent souvent quand je relis des livres lus voilà des décennies, alors que j’étais qu’à mes débuts, d’en savoir plus ; ils m’incitent aussi à mieux comprendre le monde dans lequel on vit.
Anne De Guigné relate des erreurs à plus grande échelle, dans son livre « Ils se sont si souvent trompés: 10 grandes erreurs politiques qui ont bouleversé l’économie mondiale ». Michel Polac a donc raison de dire que « savoir se contredire est un exercice d’humilité et une méthode de libération« .
Par exemple, je fus jadis un grand fervent du capitalisme pur avec son corollaire, « dans la concurrence, que le meilleur gagne« . Mais, dans cette course au meilleur, il y a toujours ceux qui (pour une raison quelconque, par paresse, par manque de volonté, par incompétence, par manque de moyen ou d’initiative, par malchance ou par handicap), ne réussissent pas. Ainsi, une certaine politique publique a sa pertinence pour aider ces derniers. À ce titre, Michael Sandel le fait bien de nous le rappeler dans son excellent livre La Tyrannie du mérite: Qu’avons-nous fait du bien commun ?
Cependant, contrairement au communisme, ce penchant pour toujours « tauturu » ne doit pas remettre en cause le système méritocratique à la base du capitalisme qui libère les forces de l’initiative privée, de l’appât du gain, du travail et de l’excellence, pour « booster » le produit intérieur brut (PIB) d’un pays. J’y crois dur comme fer !

Comme tous les entrepreneurs, dans ma vie, j’ai eu des « hauts savoureux et des bas désastreux« . À ce sujet, voir le discours « I Shall Return!« du général Douglas MacArthur qui a fui le 11 mars 1942 les Philippines envahis par les Japonais et qui est revenu (« I have returned« ) comme promis le 20 octobre 1944 ! Ce message de ténacité me revient dès que je traverse, avec un certain stoïcisme, des moments difficiles.
Un bémol tout de même sur la personnalité de MacArthur qui, sans consulter la Maison Blanche, a prôné d’utiliser 24 bombes atomiques contre la Corée du Nord et la Chine, pour écourter la guerre de Corée (voir au chrono 41:30). Ce qui a provoqué la colère du Président Harry Truman qui l’a immédiatement démis de ses fonctions (voir la vidéo : « Lessons Learned: General MacArthur’s Dismissal« ).
Cet épisode a montré, une fois de plus, que dans une démocratie digne de ce nom, l’armée, de nature « va-t-en-guerre », doit toujours rester sous le contrôle du pouvoir politique civil, issu du suffrage direct ; ce qui n’est malheureusement pas le cas des « coups d’état » à répétition en Afrique. En effet, deux visions s’opposent :
- le Pouvoir Militaire qui est dans une logique de gagner une guerre : c’était l’objectif premier du Général MacArthur
- le Pouvoir Politique qui est dans une logique de pérenniser la paix : c’était l’objectif premier du Président Truman

Si Henry David Thoreau pense que “Les hommes sont nés pour réussir et non pour échouer”, alors la quête pour un sens à sa vie, c’est aussi de réussir à bien vieillir et surtout de savoir rire de soi.
Éloignons-nous donc de l’état d’esprit qui cache en soi une profonde détresse (leading a life of quiet desperation) et méditons sur ce passage de Henry David Thoreau : “the mass of men lead lives of quiet desperation. He thinks misplaced value is the cause: We feel a void in our lives, and we attempt to fill it with things like money, possessions, and accolades. We think these things will make us happy. When they don’t, we just seek more of them. Thoreau argues that the value we attach to possessions and status is misplaced. They aren’t the key to happiness, and they may hurt more than they help. To him, happiness lies instead in a simple life stripped to the essentials. To find it, we must shed our false values and live austerely, with no luxury and only meager comforts. Thoreau attempted to do just that in his minimalist excursion at Walden Pond. Thoreau’s basically right: Misplaced value contributes to “quiet desperation.” But it’s not the end of the story: it’s possible to value all the right things and still lead a quietly desperate life. What Thoreau’s missing is resignation. We lead lives of quiet desperation when we resign ourselves to dissatisfaction. Quiet desperation is acceptance of–and surrendering to–circumstances. Quietly desperate lives are frustrated, passive, and apathetic. They’re unfulfilled and unrealized. You’ve worked hard to reach a place of comfort and security — but you’re still dissatisfied. You’re comfortable, but you feel trapped. Every path away seems to go downhill.«
Taievau Maraetaata est un exemple local, où il a « Tout quitté pour vivre en autosuffisance« . Oui, c’est vrai qu’un homme est riche de tout ce dont il peut se passer« . Mais, dans la pratique, je ne pense pas que TOUTE la population de la Polynésie puisse vivre comme cela. Il n’y aurait tout simplement pas assez de place pour TOUT le monde. Ce qui va provoquer la famine !
Mon message sera donc essentiellement porté sur l’esprit de combativité à avoir tout en supportant la difficulté, la douleur, voire le malheur dans l’indifférence ; c’est un peu le stoïcisme que Zénon nous a appris. Je rajouterai que oui, il faut se battre pour réussir dans la vie. Mais ‘Always be true to yourself’ or ‘don’t do anything that would go against your true nature‘ de William Shakespeare’s Hamlet.
Je n’irai pas jusqu’à atteindre la vanité démesurée, comme celle du président Donald J. Trump, qui lui a permis autant de gagner les élections présidentielles américaines de novembre 2016 que de perdre, certes de manière très décriée, celles de son renouvellement en novembre 2020 (voir ci-dessous « Rigged« ). Même si on déteste Trump, c’est quand même quelqu’un qui sait motiver les gens pour réussir dans la vie.

Dans ce débat émergeront certainement nos différences d’opinions, mais aussi nos valeurs communes qui cimentent notre solidarité territoriale. Je reconnais le risque de débordement dans ce type d’échange d’opinions. C’est pourquoi, je ne répondrai évidemment pas aux attaques personnelles (qui est une façon trop facile d’éluder un débat de fond) et aux détracteurs utilisant des pseudonymes (comme les troll) qui n’ont pas la correction de se présenter. Pour la bonne tenue d’un débat transparent de société, parfois le silence est la meilleure réponse que l’on puisse faire à un sot, en l’occurrence à un troll !
N’étant pas dans une démarche académique, mais plutôt dans une discussion informelle, j’ai par facilité souvent privilégié comme source d’information initiale Wikipédia (sa version anglaise et française) avec ses liens hypertextes stables et YouTube dont certaines vidéos ont été supprimées, car censurées par Google pour être soit « politiquement incorrectes« , soit des « fake news« (exemple : au lendemain de la défaite de Trump aux élections présidentielles américaines de novembre 2020). Le contenu de mes liens vidéos YouTube (qui sont généralement des entretiens ou des interviews) est d’une authenticité inégalée, puisque les lecteurs peuvent « voir et écouter directement les sources primaires » que je cite pour étayer mes affirmations. Après, à chacun d’en tirer ses propres conclusions.
La fiabilité de Wikipédia, certes notoirement contestée dans le monde universitaire, s’est améliorée ces 20 dernières années grâce à son système d’autocorrection dynamique par la communauté mondiale de ses auteur-contributeurs « wikipédiens ». Pour cette raison principale, le succès mondial de Wikipédia s’intensifiera au point de devenir à terme la principale source d’information ; j’ai dû jeter ma collection en version papier des deux meilleures encyclopédies Britannica et Universalis, devenues inutiles et encombrantes dans ma bibliothèque. Au passage, voici la vidéo d’ARTE intitulée « Oser savoir » qui retrace l’histoire de l’encyclopédie initiée par Denis Diderot.
Mais, pour toute source d’information, ayons le réflexe de vérifier sa crédibilité. Par exemple, prenons le cas pertinent de la notoriété de Paul Gauguin dont un lycée à Papeete porte son nom, et distinguons bien :
- Les faits qui lui sont reprochés sont incontestables : « Paul Gauguin était un prédateur sexuel, pédophile, syphilitique et alcoolique« . Il se considérait comme « un sauteur de première classe » qui abandonnait ses partenaires adolescentes enceintes. C’est un constat qui ne fait plus débat. Les divers témoignages confirment sa vie de débauche ; il a même appelé sa maison à Atuona, sur Hiva Oa, dans les îles Marquises, où il débarqua en 1901 : « la Maison du Jouir« . Mais, la notoriété de sa peinture a aussi contribué à mieux faire connaître la Polynésie.
- L’interprétation des faits replacés dans leur contexte d’origine, qui peut être justifiée ou contestée : sur Gauguin âgé de 43 ans quand il a épousé une jeune fille de 13 ans Tehura (qui s’appelait aussi Teha’amana), l’acteur Vincent Cassel relativise en disant : « 13 ans à l’époque, c’est peut-être pas 13 ans aujourd’hui… le film est vraiment fondé sur une histoire d’amour. Donc il n’y a vraiment, à aucun moment, quelque chose de déviant dans les comportements. Loin de là. C’est l’histoire d’une déception amoureuse et d’un choc de civilisations« . C’est donc une façon de replacer les faits dans leur contexte de l’époque qui peut faire débat.
- L’opinion personnelle qui ne relève pas de faits, mais d’une appréciation subjective : « Paul Gauguin a sans aucun doute usé de son statut d’Occidental privilégié pour profiter d’un maximum de liberté sexuelle« . C’est une prise de position qui doit être argumentée par des faits, invitant à entrer dans le cœur du débat pour démontrer que Gauguin avait un comportement de « suprémaciste blanc » comme les premiers européens syphilitiques arrivés à Tahiti à partir de 1767, pour avoir toutes les jeunes filles polynésiennes qu’il voulait.
Grâce à l’ubiquité d’Internet (voir les débats dans le monde entier diffusés sur Youtube) et à mon éducation universitaire aux États-Unis en 1975-1980, j’ai pu constater comment une même information, issue des principaux médias de masse américains de tendance Gauche (voir les deux colonnes L-L left ci-dessous), est « régurgitée » par les grands médias en France, en éludant la version de ceux du Centre-Droit (voir les trois colonnes C-R-R ci-dessous). On comprend donc mieux pourquoi le public français en général a une vision « libérale » (au sens du parti Démocrate aux États-Unis) de la vie politique américaine, notamment de l’image de Donald Trump telle vue au lendemain de son élection le 31 janvier 2017 par le célèbre professeur de physique Leonard Susskind de Standford : « What Worries Me Most ». À ce sujet, le site AllSides.com est une référence qui m’a guidé dans les méandres de la presse américaine.
Ci-dessous une méthode proposée pour classer les médias américains selon leur tendance de gauche (L), du centre ou de droite (R), et qui montre leur évolution de 2020 à 2022. Elle démontre que les médias, censés « faire bouger les lignes« , eux-mêmes évoluent dans leurs opinions politiques.


M’étant forgé une opinion à partir des médias de tendance plutôt Centre-Centre Droit (voir les deux colonnes ci-dessus Center & Lean Right), tels Fox News Channel, The Epoch Times, The Wall Street Journal, Real Clear Politics, Bill O’Reilly, je me suis « tout naturellement immiscé » dans le débat public sur certains sujets qui m’ont interpellé durant ma vie de petit entrepreneur local. Qui dit débat public dit forcément débat sur des sujets souvent « clivants » et qui « fâchent ».

Wikipédia
Donc oui, avec mes opinions et mes convictions plutôt de tendance Droite-conservatrice, j’aurai certes un « biais de confirmation » (voir schéma ci-dessus, l’intersection bleue : surestimé) dans mon discours. Mais, je resterai pragmatique en parlant du Fenua sous l’angle de « l’initiative privée » et de la création de la richesse en termes de « production marchande » de notre produit intérieur brut (PIB) ; voir infra.
2- C’est quoi produire de la richesse, et donc de la prospérité ?
Pour garantir une prospérité, il faut TOUT SIMPLEMENT créer de l’emploi : son propre emploi et pourquoi pas d’autres emplois aussi en plus. Ceux qui ont été licenciés pour motif économique, souvent, n’ont pas eu conscience de la chance d’avoir eu du travail grâce à une entreprise qui doit être vue comme un outil de travail à préserver.
Bien sûr, comme Kate Raworth, le démontre dans son livre « La théorie du donut », il faut aussi tenir compte de la dimension sociale et environnementale, dans notre poursuite pour une croissance de notre PIB. Mais, cela est un autre sujet, certes tout aussi important, à intégrer dans le débat du réchauffement climatique.
Au lieu de cette formule comptable abscons (PIB = sommes des valeurs ajoutées + TVA + droits et taxes sur les importations – subventions sur les produits), voici un monologue que j’ai imaginé pour essayer de définir, à ma manière, ce que c’est que produire de la richesse :
- Oui, on veut TOUS être riche, personne ne veut être pauvre.
- Mais voilà, la richesse ne tombe pas du ciel. Il faut aller la chercher.
- Mais aller chercher où ?
- TOUT SIMPLEMENT en la créant !
- Mais créer comment ?
- TOUT SIMPLEMENT en la produisant !
- Mais en produisant quoi ?
- De la richesse bon sang !
- Mais qu’est-ce que donc la richesse ?
- Réfléchis bien… c’est créer son propre emploi et celui de tes futurs employés, si ton affaire est florissante.
- Oui, mais l’initiative privée et l’appât du gain avec la prise de risque financier que cela implique, ce n’est pas mon truc ; je cherche juste du travail.
- Ce n’est pas grave, tu seras alors un consommateur de la richesse créée par ton employeur si tu es embauché et tu contribueras à cette création du PIB en apportant ton travail. Mais soit au moins content d’avoir eu un boulot et pries de pouvoir toucher ton salaire tous les fins de mois si tu n’es pas un privilégié travaillant dans le secteur non-marchand.
- Par exemple, dans les cas suivants, c’est produire de la richesse, et donc plus de PIB :
- en rachetant une affaire en faillite pour en faire une affaire rentable avec de nouveaux investissements et de nouvelles embauches ;
- en apportant une plus grande valeur vénale à une affaire qui ne valait rien au départ ;
- en encourageant un « sans-domicile-fixe » (SDF) à devenir un fournisseur au lieu de mendier ; voir ci-dessous la photo du SDF Elvis Tarano qui, avec une bicyclette et un « rau uru« , fournit maintenant Café Maeva en fruit à pain (uru) et en mangues. Grâce en partie au travail d’Elvis, Café Maeva est connu pour ses frites de uru et ses jus de fruits locaux ! Espérons maintenant qu’Elvis contribuera un jour au financement du budget du Fenua, en acceptant d’être soumis à la « pression fiscale » comme tous les contribuables !

Le banquier, Raphaël Rossello, auteur du livre « Demain – La fin de l’insouciance ?« , dans son interview du 4/10/2022 « Pas de croissance sans dette, l’illusion économique » (au chrono 08:35), nous met en garde que depuis 1970, les économies occidentales doivent s’endetter deux fois plus vite que la croissance (PIB) qu’ils veulent obtenir (page 27). Il réitère le truisme suivant : la prospérité économique est « indissociable » d’une démocratie. En d’autres termes, il n’y a pas de démocratie sans prospérité. Il précise que la création d’emploi doit être le seul indicateur fiable pour apporter une prospérité économique (voir au chrono 18:30).

En revanche, reconnaissons-le, la démocratie n’est pas un préalable pour avoir une prospérité : le régime totalitaire chinois le démontre avec la croissance « industrielle » insolente de la Chine, ces dernières décennies. Voici les commentaires du blogueur Philippe Waechter 27 février 2020 : « Pour appréhender la dynamique propre de la Chine par rapport au reste du monde, j’ai construit, à partir des données du CPB, une production industrielle du monde sans la Chine. J’ai ensuite comparé l’indice chinois à cet indice hors Chine. C’est la courbe violette sur le graphe (ratio entre les deux indicateurs). La courbe hors Chine a progressé de 1.15% par an en moyenne de 2000 à 2019 alors que la hausse de l’activité industrielle chinoise a été de 11.3% par an en moyenne. La différence est spectaculaire. »

Quant au géostratège « bourlingueur », Gérard Chaliand, il pense que la meilleure revanche que les pays anciennement conquis et humiliés puissent faire à leurs anciens pays conquérants, c’est de répondre par une croissance économique insolente comme l’ont fait le Vietnam, la Chine, la Corée du Sud et Taiwan.
Ces remarques pertinentes devraient interpeller nos Polynésiens « indépendantistes » qui rêvent de s’émanciper de la France.
3- L’importance du Produit Intérieur Brut (PIB), face aux « limites à la croissance« , que je réciterai comme un mantra
Jérôme Halzan, docteur en physique, dans son livre « Mythes et réalités de la science » page 24 nous rappelle que la croissance spectaculaire de la recherche scientifique dans le monde ne traduit rien d’autre qu’une élévation du niveau de vie (donc du PIB!) et la massification de l’enseignement supérieur« . Ainsi, quoi qu’on dise sur le pouvoir « immoral » de la richesse, c’est un secret de polichinelle que pour augmenter le niveau d’intelligence d’un peuple, il faut de l’argent, et beaucoup ! La preuve en est qu’en Polynésie, l’État dépense déjà beaucoup pour notre éducation, notre jeunesse et notre vie associative : 64,9 milliards xpf en 2019.
D’ailleurs, dans l’un des pays les plus riches au monde, les États-Unis, avec $69 375 PIB par habitant en 2021, le président Joe Biden a aussi « illégalement » annulé en août 2022 par décret $300 milliards de dettes ou 300 x 120 xpf = 36 000 milliards xpf (student loans) selon Victor Hansen Davis.
Comme par coïncidence, à 3 mois des « Midterms » de novembre 2022, pour Biden qui est au plus bas dans les sondages, est-ce pour capter désespérément les voix supplémentaires des étudiants universitaires ? L’économiste Steve Moore argumente que, non seulement c’est une injustice pour ceux qui ont toujours payé leurs dettes pour financer leurs études, mais ce sont encore les contribuables, dont beaucoup n’ont pas eu les moyens financiers de pouvoir aller à l’université, qui devront payer pour les privilégiés qui ont pu faire des études universitaires : « Why isn’t Stanford on the line instead of taxpayers? du 29/08/2022« .
Betsy Devos ancienne secrétaire pour l’éducation, confirme que cette mesure exceptionnelle d’abandon de créances est totalement illégale, car elle relève du pouvoir exclusif du Congrès (power of the purse) et non du pouvoir exécutif !
Sans surprise, cette largesse exceptionnelle du pouvoir exécutif a été « interprétée favorablement » par les médias français (dont Le Monde du 24/08/2022), convenant bien à l’opinion générale des libéraux-démocrates pro-Biden. Voir également à ce sujet, la vidéo du 07/08/2022 de PragerU « The Student Loan Forgiveness Scam« . Mais, la Cour suprême des États-Unis dans sa décision du 01/07/2023, a finalement annulé cette mesure d’abandon de créances proposée par le Président Biden, au motif que c’est au Congrès d’en décider exclusivement (Power of the purse).

Bercé dans la torpeur tropicale au milieu du Pacifique, on ne se rend pas compte de l’intense concurrence mondiale entre pays pour produire plus de PIB, pour pouvoir créer plus d’emploi. Il faut faire décoller le nôtre pour pouvoir créer plus de richesse.
Ci-dessous un schéma extrait du Rapport quadriennal de la CIA sur le monde vu en 2040 (page 110) montrant cette course dans le partage du PIB mondial où la Chine (vert clair 17,9% en 2020 et 22,8% en 2040) devrait s’imposer au détriment des États-Unis et de l’Union européenne et du Royaume-Uni.
Mais, dans une présentation du 09/08/2022 : « Why China Will Not Last This Decade« , le géopoliticien Peter Zeihan démontre que la montée en puissance de la Chine « s’essoufflera » dans dix ans ! Effectivement, selon les économistes de Bloomberg août 2023, la Chine ne devrait pas dépasser les États-Unis en tant que première puissance économique mondiale, contrairement à ce que disaient les précédentes prévisions. Mais attention de bien différencier entre :
- Le PIB nominal calculé en prix courants, sans correction en fonction de l’inflation pour 2019 :
- États-Unis : 21.000 milliards
- Chine : 14.000 milliards de dollars
- Le PIB en parité de pouvoir d’achat calculé en pouvoir d’achat des différentes monnaies, la Chine est déjà la première économie mondiale depuis 2016. Mais, ramené par habitant pour 2022 :
- États-Unis : 76.399 dollars
- Chine : 21.476 dollars
En tout cas, l’esprit travailleur de ces chinois ne nous étonne plus. Tirons-en un enseignement !


Mais, encore faut-il que les statistiques officielles de la Chine soient transparentes. Ce qui est loin d’être le cas : voir ci-dessous le graphique.

Cependant, je rappelle la triste réalité de cette « science lugubre » (dismal science) qu’est la science économique :
- tous les pays doivent créer de la richesse (PIB) pour pouvoir donner du travail à leur population respective qui ne cesse d’augmenter ; selon le département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la population mondiale atteindra 8 milliards d’habitants en novembre 2022;
- or, pour créer plus de richesse (PIB), on doit consommer plus de ressources naturelles dont l’énergie fossile principalement, car la croissance économique (PIB) est surtout une affaire d’énergie;
- en consommant plus d’énergie, on continue à épuiser nos ressources naturelles et on continue aussi à émettre plus de CO2 d’origine anthropique, empirant le réchauffement climatique et tendant la civilisation humaine vers un effondrement inéluctable (voir la présentation de Vincent Mignerot).

À ce sujet, la chercheuse Gaya Herrington a mis à jour les prédictions lugubres de la fameuse étude du MIT « Les limites à la croissance » (commandée en 1970 par le Club de Rome et publiée en 1972), dans son article publié dans le Yale Journal of Industrial Ecology en novembre 2020. Malheureusement, elle confirme une évolution mondiale vers un effondrement de notre civilisation à partir de 2040 : voir la conclusion de mon article Réchauffement climatique n°12/16) et de celle de Dennis Meadows (« Le déclin de notre civilisation est inévitable« ), co-auteur du rapport « Les limites à la croissance « .
Source Wikipédia : Thomas Malthus (1766-1834)
Et si Thomas Malthus avait raison, qu’une surpopulation incontrôlée nous mènerait à notre fin. Sur le lien entre la population et le volume de production nécessaire, il prédit mathématiquement que sans freins, la population augmentera de façon exponentielle ou géométrique (par exemple : 1, 2, 4, 8, 16, 32…) tandis que les ressources ne croîtront que de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6…). À moins de limiter la croissance de la population, il prédit une catastrophe démographique inévitable et préconise aussi une « contrainte morale » : la régulation volontaire des naissances.
De manière générale, Jean-Marc Jancovici propose un plan pertinent dans son dernier livre de février 2022 : The Shift Project Climat, crises : Le plan de transformation de l’économie française. Dans franceinfo du 23/05/2022 : “La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui”, il suggère donc de réguler les naissances ! Oui, mais comment le faire à l’échelle planétaire ? Il faut déjà que tous les pays s’entendent sur cet objectif alors qu’ils peinent déjà à concrétiser les objectifs des différentes Conferences of the Parties (COP) initiées en 1992.

Je ne joue pas les cassandres et je reste optimiste pour que l’homme avec son génie saura assurer sa propre survie ! En tout cas, concernant la croissance de la population mondiale, l’illustre Hans Rosling démontre statistiques à l’appui qu’elle se stabilisera à environ 11 milliards, grâce au seuil de renouvellement (ou de remplacement) des générations qui atterrira à 2,1 : c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est au minimum de 2,05 enfants par femme, soit 205 enfants pour 100 femmes, parce que pour 105 garçons il naît 100 filles. Une étude du Pew Research Center de juin 2019, confirme cette tendance ; d’ailleurs, la croissance démographique mondiale (ou augmentation annuelle nette) a amorcé une baisse de 84 millions/an en 2014 à 81 millions/an en 2020.


D’ici là, mes deux premiers petits enfants auront 20 ans en 2040 et j’aurais 83 ans. En supposant une amélioration de l’espérance de vie en 2018 pour l’homme (qui était en Polynésie de 75,2 ans contre 80 ans pour la femme), j’espère être toujours vivant pour pouvoir constater si l’espèce humaine aura réussi à repousser le plus loin possible cette date fatidique.
Observons ci-dessous la contraction du PIB 2020 dans le monde, causée par la Covid-19. Tout à coup, le monde entier s’est rendu compte du « désordre » mondial dû au confinement qui a provoqué une baisse brutale de l’activité économique, précisément du PIB. Cette contraction du PIB ayant impliqué une sensible réduction de nos émissions de CO2, en dit long comme solution durable au réchauffement climatique ; voir la conclusion de mon article RC n° 10/16.
Face à cette nécessité universelle de croissance du PIB pour créer plus d’emploi, malheureusement selon l’ISPF, celle de la Polynésie française a aussi fortement baissé en 2020 : -7,6% de PIB en croissance réelle ; soit une contraction équivalente aux pays avancés (-8,0% voir ci-dessus).


4- La grande différence entre le secteur privé « compétitif-non protégé » et le secteur public « obèse-protégé » : un autre mantra récité – l’exemple flagrant de la protection de l’emploi local annoncée en grande pompe
Imaginons donc l’ampleur des emplois détruits en Polynésie entre 2020-2021 à cause de la Covid-19, dans le secteur privé marchand comparé au secteur public non-marchand (administrations et institutions publiques, secteur parapublic, etc.) qui lui est protégé et ne connaît jamais la crise :
- pas de licenciement économique ;
- pas de réduction d’horaires travaillés ;
- pas de baisse volontaire de salaire.
Mais, bien au contraire, on entend que des bonus sur salaire sont offerts pour compenser la surcharge de travail en période de crise ; c’est tant mieux pour les salariés du secteur public.
Par ailleurs, grâce aux fameuses « dépenses budgétaires obligatoires » dont principalement les charges sociales, la moyenne des salaires versés (en 2018 selon ISPF) aux agents de l’Administration en Polynésie est globalement 40% plus élevée que dans le secteur privé pour travailler moins, comme en France. D’où nos « jeunes Polynésiens » se bousculent au portillon pour essayer d’intégrer l’Administration qui garantie à vie la sécurité de l’emploi ; voir également l’article du 5 avril 2023 : « Des centaines de candidats ont participé, ce mercredi 5 avril, au concours externe de rédacteur de catégorie B. 167 postes sont à pourvoir« .
Donc par déduction, nos décideurs politiques auraient conclu que les polynésiens pouvaient être protégés pour travailler que dans le SECTEUR PRIVE, mais pas dans l’Administration, puisque la Constitution exige une égalité d’accès à L’EMPLOI PUBLIC à TOUS les Français, y compris ceux récemment arrivés au Fenua.
À mon avis, c’était le sens de l’annonce en grande pompe de « la protection de l’emploi local » en septembre 2022. En effet, je ne sais pas rater un éléphant dans un couloir avec cette « mesure vertueuse » qui est IMPOSÉE UNIQUEMENT AU SECTEUR PRIVE ET PAS AU SECTEUR PUBLIC dont l’Administration regroupant les institutions politiques.
D’autant plus que, si être dans la Fonction publique est un privilège pour être payé 40% en plus par rapport au secteur privé, alors pourquoi ne pas avoir brisé ce tabou où le secteur privé est moins libre que le secteur public ! Voilà donc un exemple flagrant de message dans le style : QUE LE SECTEUR PRIVE FASSE L’EFFORT DE PROTÉGER L’EMPLOI LOCAL MAIS PAS LE SECTEUR PUBLIC QUI LUI RESTE « LIBRE » D’EMBAUCHER TOUT CITOYEN FRANÇAIS ARRIVÉ FRAICHEMENT DE MÉTROPOLE !
Face à ce constat, on relisait dans la presse au 1er mai 2023 : »La loi sur la protection de l’emploi local n’a rien changé ? C’est une usine à gaz. On essaie de nous démontrer que dans telle situation, il y a un manque. Ce n’est pas comme cela que cela marche. C’est une vraie loi de l’emploi local qu’il faut. Cela fait dix ans que l’on travaille sur le sujet. Nous avons suggéré que ce soit une présence et surtout une intégration au niveau du système polynésien qui prévale.« Qui noie le poisson ? Est-ce encore un discours démagogique pour berner les Polynésiens ?
D’ailleurs, ce secteur public est tellement « embourbé » dans ses privilèges que, pour un recrutement en Polynésie à un même poste au Service de l’Urbanisme, on constate qu’un agent homme recruté en métropole, a un salaire TROIS FOIS MIEUX PAYE qu’une agente d’ici mieux diplômée. Là, on est en plein dans l’inégalité sociale dans le traitement des privilèges entre un local et un métropolitain !
Ce rappel, sans arrière-pensée sur les privilégiés de ce système méritocratique, nous invite cependant à réfléchir comment pondérer ce « déséquilibre » économique pérennisé par nos décideurs politiques. Dans ce « petit village » qu’est la Polynésie, on a tous (moi en premier !) d’une certaine manière des membres de la famille ou des amis très proches travaillant dans ce secteur public non-marchand dont le poids démesuré dans notre économie reste une anomalie au point d’avoir marginalisé « l’initiative privée« .
D’une manière générale, ces dépenses publiques pesaient déjà pour 3/4 du PIB en 2015 : ressources publiques 422 milliards / PIB 569 Milliards ; voir IEOM Note expresse N° 233 – Novembre 2017 page 1/4. Mais si ces DÉPENSES PUBLIQUES élevées, dénoncées déjà dans mon article TPM de 2012, étaient censées promouvoir l’intérêt général, pourquoi donc on a encore autant de pauvreté et d’inégalités dans notre société. Il faut croire que c’est encore la faute des riches qui profitent sur les pauvres !
À ce titre, je rappelle les propos qui « décoiffent » du Président Macron du 12 juin 2018 : « La politique sociale, regardez : on met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres, ils restent pauvres. On doit avoir un truc qui permette aux gens de s’en sortir. »
Pour moi, ce « truc », c’est cette étincelle qu’est « l’initiative privée » enclenchée par ce qu’on appelle tout simplement « l’appât du gain » décrié pompeusement de « logique néo-libérale du marché » dans la sphère intellectuelle.
À ce sujet, je réfute l’intellectuel Alain de Benoist qui, dans son livre « Contre le libéralisme » de 2019, critique la société libérale d’être une société de marché où dominent :
- la primauté de l’individu isolé;
- l’idéologie du progrès;
- l’obsession de la croissance;
- la place disproportionnée des valeurs marchandes;
- l’assujettissement de l’imaginaire symbolique à l’axiomatique de l’intérêt;
- la mondialisation transformant la planète en un immense marché.

Mais, il y a une faille flagrante dans cet argumentaire d’Alain de Benoist : dans sa « bulle intellectuelle », il a oublié ou écarté du débat ceux qui cherchent en vain du boulot, pour survivre ! C’est justement aux « pouvoirs du marché » pour ne pas dire encore aux entrepreneur-patrons de devoir créer des emplois, pour réduire le chômage.
De ce point de vue là, Raphaël Rossello a raison de nous marteler que la création d’emplois doit être le seul indicateur fiable pour décrire une prospérité économique. À ce sujet, revoir son interview du 4/10/2022 « Pas de croissance sans dette, l’illusion économique » (au chrono 08:35).
Ainsi, dans mes écrits sur notre système méritocratique mis en place, abordé déjà dans mon tout premier article de mars 2012, sous forme de mantra, je distinguerai deux secteurs économiques qui se complètent :
- Le secteur public-non-marchand-protégé-et-non-exposé-à-la-concurrence pesant pour 3/4 dans notre PIB : ces employeurs qui existent grâce aux deniers publics avec leurs agents théoriquement carriéristes qui ont la sécurité de l’emploi à vie dans le secteur public et parapublic. Dire que c’est grâce aux salaires élevés de ce secteur public-parapublic que la demande économique est soutenue, c’est regarder de manière simpliste que le côté des dépenses publiques sans réfléchir comment les financer, si ce n’est qu’à augmenter la pression fiscale sur les contribuables. Rappelons que nos prélèvements obligatoires s’élevaient déjà en 2015 à 206 milliards XPF selon la Note expresse de IEOM n° 233 Novembre 2017; soit 36,2% de notre PIB de 569 XPF milliards. Sur ces 206 milliards XPF devraient s’ajouter les fameux « transferts annuels de l’Etat » (181,79 milliards XPF pour 2015 ; soit ½ milliard injecté tous les jours pendant 365 jours/an) dont certes, ¼ repartirait en métropole. Si les contribuables polynésiens devaient financer ces transferts de l’État, ce serait 388 milliards XPF (206 + 182) de pression fiscale, soit un record mondial de 68,2% (388/569) du PIB. Donc si « l’obésité économique morbide » du secteur public était le sésame tant recherché, alors autant mieux accentuer notre choix pour un « dirigisme » avec notre secteur privé déjà très marginalisé par le secteur public. Auquel cas, allons franchement vers une économie socialiste planifiée et rêvons tous d’être fonctionnaires à vie, en espérant que les transferts de l’État (pas les recettes budgétaires du Pays financées par plus de pression fiscale locale) continueront à augmenter pour financer l’administration de notre économie. Mais, n’oublions pas le paradoxe interne du roman « Alice au pays des merveilles« de Lewis Caroll : il faut utiliser sa raison et sa logique pour évoluer dans un monde illogique. On est donc très loin du combat de Lee Kuan Yew (voir infra) qui a bâti en priorité l’indépendance économique de Singapour (voir mon article « Indépendance ou Autonomie : ma façon d’y voir« ).
- Le secteur privé-marchand-non-protégé-et-exposé-à-la-concurrence pesant pour 1/4 dans notre PIB : ces entreprises privées dans une concurrence implacable, attirées par l’appât du gain impliquant une prise de risque financier avec leurs salariés qui survivent dans une sorte de « jungle » économique où ils peuvent perdre leur revenu à tout moment. Pour les entrepreneurs (qu’ils réussissent ou qu’ils échouent dans leur entreprise) qui resteront par amour pour leur pays natal ou leur pays d’adoption qu’est la Polynésie française, c’est tant mieux pour le Fenua qui peut compter sur eux pour continuer à créer des emplois locaux dans le « secteur marchand », contribuant ainsi à la croissance de notre PIB.
À ceux qui croient pouvoir mieux combattre la misère en taxant et en imposant toujours plus le secteur privé marchand qui pourtant ne produit que 1/4 de notre PIB, je les invite à lire mon article sur la pauvreté dans lequel je parle du rôle incontournable de l’entrepreneuriat, pour dynamiser la « production marchande ».
Pour aller droit au but, ci-dessus 3 tailles de pizzas correspondant respectivement à un niveau hypothétique de PIB d’un pays dont la plus petite, admettons-le, représenterait celle de la Polynésie française. Chaque morceau de pizza prédécoupé correspond à la richesse par habitant. Pour minimiser les inégalités, au lieu de continuer à subdiviser la petite pizza qui serait notre niveau actuel de PIB, essayons plutôt de la grossir (croissance du PIB) pour atteindre celle de gauche afin d’avoir plus de richesse à partager, à population constante. C’est un bon sens qui cependant n’interpelle pas forcément les partisans de la « politique simpliste » du systématiquement taxer plus les riches pour donner aux pauvres.

À ce sujet, voici une anecdote fictive relatée dans mon article RC n° 15/16 : Paul KRUGMAN (prix Nobel en économie 2008 qui s’est « planté » en prédisant une catastrophe économique en cas d’élection de TRUMP en novembre 2016), un jour se rend à sa pizzéria préférée pour partager sa pizza avec un ami. Le serveur lui dit : Voulez-vous plutôt une large au lieu de votre petite pizza habituelle ? M. KRUGGMAN réfléchit et dit … je reste sur ma petite taille habituelle, mais vu que je dois la partager avec mon ami coupez-moi en 8 morceaux au lieu de 4 habituellement ; comme cela j’aurai toujours 4 morceaux à manger !
Ne tombons donc pas dans cette illusion d’une meilleure distribution d’une richesse que l’on suppose « statique ». Essayons plutôt d’augmenter cette richesse en agrandissant la taille de la pizza à partager.
Soyons réalistes : pour pouvoir aider davantage les pauvres, il faut au départ avoir de la richesse à distribuer ; sinon, on ne pourra pas « tauturu » avec une économie de la pauvreté et de la misère où « l’échange marchand » et « l’échange réciproque » auront été marginalisés. Winston Churchill l’a si bien résumé avec ses deux fameuses citations :
- « Le vice inhérent au capitalisme, c’est le partage inégal des richesses, tandis que la vertu inhérente au socialisme, c’est le partage équitable de la misère.«
- « On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char.«
5- Mes convictions politiques et économiques
Étant un employeur en retraite depuis 2013 après plus de 30 ans de cotisations à la CPS (au régime des salariés & régime des non-salariés), j’ai maintenant la chance d’être payé à ne rien faire en touchant une unique pension de retraite à vie de 132 732 XPF/mois. Ce qui est déjà mieux que rien ! J’ai enfin plus de temps libre pour coucher sur « papier numérique » mes convictions sans « talking points » ou « éléments de langage » préétablis, m’obligeant aussi à mettre un peu de l’ordre dans le bouillon d’idées qui a façonné ma personnalité. Si ce blog To’u Fenua, que je ne cherche pas à promouvoir sur la toile, peut intéresser certains, alors tant mieux et partageons nos opinions sur la construction d’une Polynésie meilleure.
Le grand débat public dans une « démocratie libérale » telle pensée par John Locke (1632-1704) pour déterminer la meilleure politique de gestion d’un pays, reste cependant focalisé sur la dichotomie suivante :
- Les pouvoirs publics doivent-ils minimiser leur politique interventionniste pour encourager l’initiative privée et, disons-le sans vergogne, « l’appât du gain » accompagné de la prise de risque ? C’est grosso modo le modèle du rêve américain (the « American Dream ») qui est sérieusement mis à mal dans le débat politique actuel aux États-Unis ; voir le livre best-seller de Mark R. Levin « American Marxism« et les deux Youtube Part 1 & Part 2. L’histoire de la Constitution des États-Unis (voir les 10 vidéos pédagogiques de PagerU « Understanding the Constitution: A 10-Part Series« ), qui rappelons-le a été la première constitution écrite au monde, permet de mieux comprendre la mentalité du peuple américain.
- Les pouvoirs publics doivent-ils maximiser leur politique interventionniste pour garantir le bien-être de leur population ? C’est grosso modo le modèle socialo-communiste (hors connotation polémique) défendu par Karl Marx. À ce sujet, le communiste Fabien Roussel a déclaré par une pirouette : « … Il y a des discours (à gauche) qui ne passent pas» auprès des électeurs. Ainsi, «les Français nous parlent d’assistanat en nous disant qu’ils travaillent et que eux (les bénéficiaires de minima sociaux, NDLR), ne travaillent pas». Il rajoute : « la gauche doit défendre le travail et le salaire et ne pas être la gauche des allocations, minima sociaux et revenus de substitution. Je ne suis pas pour une France du RSA et du chômage« . Sur Twitter, le député LFI Alexis Corbière s’est insurgé de cette prise de parole : «Ce vocabulaire n’est pas le mien, ni le nôtre, ni celui de mes amis communistes, ni celui des milliers de gens avec qui je suis ce soir à la fête de l’Humanité.. les « allocs », magnifique conquête sociale, n’ont rien d’indignes, elles sont notre fierté !», a-t-il écrit. Malheureusement, « le problème avec le socialisme est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l’argent des autres« ; c’est ce que Margaret Thatcher a dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Quand les caisses sont vides, on commence toujours à scruter autrui pour savoir sur qui on pourrait ponctionner encore plus d’impôt !

Bien évidemment, la réponse « bateau » est le juste milieu entre plus ou moins d’interventionnisme. Ainsi « manque de bol » pour celui qui espérait trancher sur cette question délicate, il devra continuer à méditer pour essayer de donner un sens à sa vie !
Mais, ci-dessous, un échiquier politique synthétisé sur lequel je me sens plutôt positionné entre Libéralisme et Conservatisme comparé au « socialisme » de Victor Hugo qui, selon Michel Onfray est l’écrivain français incarnant le mieux la France. En fin de compte, peu importe l’étiquette que l’on voudra me coller sur cet échiquier politique ; je trouve le débat « politico-économique » entre intellectuels français de la Gauche-progressiste et de la Droite-conservatrice totalement « hors sujet » (voir André Larané » Politique française Droite et gauche : des valeurs fluctuantes » Herodote.net Le média de l’histoire et « La guerre des idées » d’Eugénie Bastié).
En effet, l’important, c’est TOUT SIMPLEMENT de choisir la politique publique (précisément l’option économique stratégique) qui va créer le plus d’emplois possibles dans le secteur marchand pour le Fenua. Et que l’on réfute la critique d’Alain de Benoist (voir supra), qui condamne le libéralisme d’avoir assimilé la société à un marché. Le pouvoir politique doit laisser « l’appât du gain » enclencher « l’initiative privée » des acteurs économiques qui auront à analyser le coût de l’option à choisir et de juger si le jeu en vaut la chandelle.



À ce sujet, je suis toujours surpris de l’incohérence dans le discours des « anti-riches » qui ont horreur de la finalité de « l’appât du gain« . Ils ne critiquent pas les revenus devenus « indécents » des grands sportifs comme Mbappé qui a gagné, par exemple pour la saison 2022/2023, 72 millions/an € ; soit 8,6 milliards Xpf/an ou 715,4 millions Xpf/mois ! Où est la justice sociale ou l’inégalité sociale ? Pourtant, c’est une forme de capitalisme qui promeut un produit commercial bien spécifique : le talent sportif !
Méfions-nous de privilégier par réflexe une « politique interventionniste » pour corriger les « défaillances » du marché. Très souvent, il est urgent de NE RIEN FAIRE et de LAISSER FAIRE le libre-échange entre les acteurs économiques qui en théorie savent ce qu’ils font en étant attirés par l’appât du gain, car le mythe de la rationalité économique nous guette. En prenant ce recul nécessaire, on rejoint la belle formule de Michel Rocard : « Toujours préférer l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare.«

À ce sujet, Louis Pauwels, dans « La liberté guide mes pas » 1984 aux pages 9-10, relate une anecdote pertinente. Pour éradiquer les rongeurs dans une ville en Chine, les autorités publiques avaient offert une prime établie sur une quantité définie de queues de rats. Or, le nombre de queues ramenées devint très vite supérieur au nombre de rats prévisibles dans chaque quartier. C’est que les gens « futés » ont découvert un second job en se mettant à élever des rats, vu l’excellente rentabilité de la proposition.
Donc, je suis pour l’initiative individuelle où chacun se prend en charge et de manière transparente avec la prise de risque financier que cela implique. Une certaine « main-invisible » m’anime : cette fameuse théorie d’Adam SMITH selon laquelle l’ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées (par définition) uniquement par l’intérêt personnel de chacun, contribuent à la richesse et au bien commun« .
En revanche, un contrepouvoir exceptionnel du pouvoir judiciaire est parfois nécessaire lorsqu’il faut contenir le pouvoir devenu excessif des grandes sociétés de l’internet comme Big Tech ou GAFAM (voir infra). En effet, soupçonnées d’être maintenant le bras armé d’un parti politique, elles imposent de manière flagrante leur façon de démêler le vrai du faux dans le débat politique. Or, en politique, il n’y a pas de réponse vraie ou fausse; il n’y a que des idées et des opinions qui s’affrontent pour convaincre.
Concernant « l’ascenseur social » (plus spécifiquement l’inégalité des chances), selon une étude de 2018 de l’OCDE, il faut plus de 6 générations en France (barre rouge ci-dessous) à une personne du bas de la distribution des revenus pour en rejoindre la moyenne. Cette contre-performance, comparée à celle de l’OCDE et des États-Unis, est inquiétante puisque selon un classement de l’OCDE, la France était pourtant déjà en 2017, la championne du monde en « pression fiscale » : 46,2 % du PIB français (voir le tableau dans l’article « Réchauffement Climatique 15/16« ). Il faut croire que l’on ne prend pas assez aux riches pour donner aux pauvres !

February 25, 2019
Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019 et titulaire de la chaire « Pauvreté et politiques publiques » du Collège de France, constate le 20/06/2023 : « L’extrême pauvreté a été divisée par deux en trente ans« . Sur Twitter, elle déclare le 19/06/2023 : « Arrêtons de se focaliser sur la croissance, dans un sens comme dans l’autre, qui a conduit à un grand nombre d’erreurs politiques » et la croissance « devrait être un moyen et pas un objectif« . Elle rappelle que durant la crise sanitaire de la Covid-19, « les pays riches ont dépensé 27 % de leur PIB en mesures de soutien à leur population, contribuant à aucune augmentation de la pauvreté, en France et aux États-Unis« . Elle remarque que « les pays pauvres sont parvenus à dépenser 2 % de leur PIB, qui est beaucoup plus faible, sur leur population« . Cette comparaison permet de comprendre, en partie, pourquoi à la sortie de la crise liée au coronavirus, « les pays riches ont réussi à se relancer rapidement », contrairement aux pays pauvres. « On en a probablement pour des années où la situation macroéconomique sera très tendue pour les pays pauvres« .
Bref, de cette déclaration tonitruante, je réitère qu’il faut bien de la croissance du PIB, au départ, pour pouvoir aider davantage les pauvres. Sinon, on aura que de la misère à se partager : CQFD!
Étant de la 3ᵉ génération des chinois pauvres arrivés à Tahiti, comme beaucoup d’acteurs de l’initiative privée, j’ai connu dans les deux sens opposés les deux extrémités de cet ascenseur social : en montée en puissance quand on réussit dans les affaires, comme en descente aux enfers lorsqu’on fait faillite.
Je découvre dans le livre « Reste à ta place… » de Sébastien Le Fol que « Le mépris« , serait une pathologie bien française. En France, pour réussir dans la vie, il faut être « galvanisé » pour avoir les bons codes, les bonnes manières, les bons diplômes, les bons réseaux. De l’école aux coulisses de la réussite, c’est un monde fermé, obéissant à des règles connues des seuls initiés. Quel truisme ! Comme « the American Dream » aux États-Unis, il faut aller chercher sa réussite qui ne va pas tomber du ciel comme par enchantement (voir la vidéo de la professeure noire américaine Carl Swain).

Si la mobilité sociale (système méritocratique) sera toujours un enjeu républicain, je ne me plaindrai jamais de mon sort social qui reste principalement la résultante de mes choix dans la vie. Comme dans le monde du « business », s’impose la « destruction créatrice » si bien conceptualisée par Schumpeter.

Le Président Emmanuel Macron a proposé, le 8 avril 2021, l’Institut du Service public pour remplacer l’École nationale d’administration (ENA), conçue par Jean Zay qui fût choqué qu’aucun enfant du peuple n’ait pu être ambassadeur. Michel Debré, sous l’impulsion du Général de Gaulle, l’a mise en place par l’ordonnance n° 45-2283 du 9 octobre 1945. Ces élites issues des trois plus « grands » corps d’État (Polytechnique, Ponts et Chaussées et ENA), sont rigoureusement recrutées selon un « classement de sortie » par les trois fameux Grands corps de l’État (Conseil d’État, Cour des comptes, l’Inspection générale des finances). Elles forment une caste notoirement connue pour sa grande aversion à la prise de risque dans le processus décisionnel. Ces élites sont-elles des décideurs idéalement formés pour dynamiser la gestion publique d’un pays face à la concurrence mondiale ? Le moule de l’ENA, conçu initialement pour mieux gérer la France, est-il un modèle approprié pour s’aguerrir à la concurrence mondiale entre pays ? Parce qu’elles ont réussi dans leur jeunesse un concours prestigieux, la République les honore à vie.
Pour Paul-Antoine Martin, ingénieur (Centrale Supélec), cette caste du secteur public est une catastrophe pour le développement de la France et de son rayonnement à l’international ; voir son livre « Le clan des seigneurs : Immersion dans la caste d’État » et les vidéos « « Tricher, mentir et falsifier est la norme » et « Le système mafieux des hauts fonctionnaires » (au chrono 19:00, est mentionné que de 2000 à 2019, l’activité mondiale portuaire a doublé contre +0,25% pour les ports français, dirigés par cette élite intellectuelle déconnectée de la concurrence mondiale, dans une espèce « d’autosatisfaction »).

Décrocher ce « sésame franco-français » est loin d’être l’atout nécessaire pour empêcher le lent déclin de la « France dans le monde« ; de la « grandeur » de la France, un débat récurrent. Michel BON, inspecteur des finances « sortie dans la botte« , est un exemple édifiant : face à l’ouverture à la concurrence mondiale depuis 1984 du secteur des télécommunications, il a plombé l’un des plus beaux fleurons publics, FRANCE TELECOM. Air France un autre fleuron français, considérée comme l’une des compagnies au monde « où les conditions de travail sont les plus généreuses, en horaires et en rémunérations », est confrontée à la même concurrence internationale, notamment à la révolution du low-cost. Nos haut-fonctionnaires rompus aux missions de service public, sont-ils les mieux placés pour diriger Air France? Espérons-le grandement …
Macron ne change-t-il donc pas seulement de nom l’institution qui forme les meilleurs fonctionnaires de l’État. L’Administration ne doit plus se contenter du modèle inspiré du système méritocratique chinois qui, depuis l’an 605, sélectionnait sur concours impériaux les haut-fonctionnaires. D’ailleurs, ce sont les Jésuites revenus de Chine qui ont introduit en Europe ce système de concours (voir l’audition de Jacques Attali au Sénat « Éducation : audition de Jacques Attali« , au chrono 8:00). La France doit aussi surpasser les autres pays dans la mondialisation où le « dosage » entre le secteur public et le secteur privé doit être judicieux. Ci-dessous deux exemples historiques :
- grâce à une politique nucléaire interventionniste instaurée depuis le Général de Gaulle, la France est le troisième pays au monde qui émet le moins de CO2 par kWh d’électricité produite : Intensité carbone 25gCO₂eq/kWh (Site web écoCO2 accédé le 27/08/2021);
- à cause d’une synergie insuffisante entre les financements publics et les laboratoires privés, la France a été écartée de la compétition mondiale dans la recherche du vaccin contre la Covid-19.
En revanche, le « cas extrême » de la Polynésie française nous interpelle, car le secteur public a marginalisé le secteur privé avec nos dépenses publiques pesant pour 3/4 dans notre PIB ; voir mes articles « Réflexions sur le Sauvetage de l’Économie tahitienne » de mars 2012 et Le réchauffement climatique (15/16) : « La transition espérée vers l’énergie renouvelable (EnR)« .

La globalisation a exacerbé la concurrence entre les pays qui ont été acculés à la promotion d’une stratégie de développement, devant être soutenue par leurs citoyens respectifs. Selon Richard H. K. Vietor « How Countries Compete » page 56, Singapour semble être le modèle où “a government-led country can work as well as market-dominated capitalist states”. D’ailleurs, j’en parlais déjà dans mon article de mars 2012.
Henri Ghesquiere, visiting Professor at National University of Singapore, dans « Singapore’s success » décrit l’exceptionnelle cohérence de la politique publique menée, ayant abouti à une performance économique incontestable de cette cité-état. « The author is careful not to present Singapore as a model to be copied uncritically in its specifics but as a case history that illustrates general principles which other countries might wish to apply to their particular circumstances. » Il est également de notoriété publique que son système éducatif est un des meilleurs au monde. En 2015, l’OECD a placé Singapour comme le premier système d’éducation dans le monde selon la performance des étudiants d’âge de 15 ans dans les disciplines de mathématique, de science et de lecture.

Singapour vient encore de le démontrer dans sa gestion de la crise du Covid-19 en 2020. Dans ses « Mémoires II du Tiers monde à la prospérité 1965-2000 » Lee Kuan Yew (1923-2015) nous raconte avec authenticité comment il a su hisser cette cité-État Singapour pour être en 2017 parmi les pays les plus développés au monde en termes de Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA). De plus, selon le classement smart city Juniper Research 2016, Singapour serait la ville la plus intelligente du monde!
Par ailleurs, Daniel Pardon dans son article « Singapour : Les Chinois sans la Chine » de Tahiti Infos du 12/11/2021, décrit comment les colons anglais ont su jeter les bases, relayés par le nationalisme de Lee Kuan Yew, pour « insuffler » aux acteurs du secteur privé la volonté de réussite économique et sociale qui caractérise l’économie actuelle de Singapour. C’est un modèle économique « culturellement » opposé au statut de « La France championne du monde de la pression fiscale », en 2017. Oui à chacun sa culture. Mais l’objectif universel n’est-il pas la recherche d’une stratégie pour maximiser la création d’emplois dans le secteur privé?

Les promoteurs de l’ENA, représentant notre fierté « franco-française » (voir l’excellent livre du psychosociologue et essayiste Dominique FRISCHER « La France vue d’en face » publié en 1990, au chapitre V La clé de voûte du mal français : son système de formation), devraient lorgner le succès mondial de Singapour émanant principalement de l’enseignement universitaire du Lee Kuan Yew School of Public Policy; voici une interview du 17/10/2000 de Lee Kuan Yew par l’Université de Harvard. Certes, on pourrait argumenter que cette vision n’est pas du tout applicable à la culture politique franco-française, mais elle a au moins le mérite de nous interpeller sur l’aspect pragmatique de ce type de leadership.
S’il y a une source qui a beaucoup influencé ma vision économique, c’est le livre intitulé « Free to choose » de Milton & Rose Friedman, paru en 1980, l’année de l’obtention de mon MBA (en version française « La liberté du choix« ). Ce livre et « La révolution conservatrice américaine » de Guy Sorman 1983, m’ont convaincu à jamais qu’une économie a besoin du libre marché pour être pleinement efficace. Certes, cela paraît simpliste comme solution, mais croyez-moi, c’est beaucoup mieux que le dirigisme que nous connaissons dans divers pays.


De nos jours, cette même vision économique est contestée par une évaluation affinée de critères holistiques : »Profit and loss aren’t enough, says the Harvard Business School professor. George Serafeim aims to do what no one has done before: Put a dollar value on the impact of products and operations on people and the planet, then add or subtract it from companies’ bottom lines. » Mais en appliquant ce même affinement des valeurs pour une comparaison avec le socialisme & communisme (qui « condamne à des degrés divers la propriété privée, l’exploitation capitaliste des prolétaires et le système généralisé des échanges« ), le libre marché reste toujours plus attractif en termes de création de richesse et d’emplois. Oui, il fallait déjà au départ trouver le bon cadre économique pour créer plus de PIB et ce fût le libre marché!
Le cas du redressement économique depuis les années 1990 de la Pologne est exceptionnel : voir cette vidéo de 2023 : « Why Poland Is Quietly Becoming Europe’s Next Superpower ».
L’autre cas est le fameux documentaire « The commanding heights » (3 épisodes) de Daniel YERGIN sur l’effondrement économique en 1991-1992 de l’Union Soviétique (USSR), qui explique la puissance du marché dans sa capacité à libérer les contraintes bloquant « l’appât du gain« , avec à la clé la création d’emploi. A l’épisode 2 (en bas au pointeur du timer Youtube à 1:24:00) est le moment précis (eurêka!) où le 1/1/1992 l’URSS est passé d’une économie où l’entrepreneuriat privé était un acte criminel, à une économie de marché où les gens interdits pendant des décennies de l’appât du gain ont commencé à vendre leurs affaires personnels au bord de la route, comme dans un marché aux puces.
Selon Iego Gaïdar, Premier ministre de l’époque, 75 ans d’inculcation d’idéologie communiste n’ont pas pu effacer cet esprit d’entreprise : ce mérite intrinsèque de la nature humaine qui fait que les êtres humains ont en commun certaines caractéristiques essentielles (exemple cette liberté d’entreprendre), une nature limitée et des comportements spécifiques, jugés « humains » (par opposition à ce qui est jugé « inhumain »). Ce qui les différencie des autres espèces animales.«

Hélène Carrère d’Encausse, morte le 5/8/2023, la grande spécialiste de la question sur l’Union soviétique, décrit géopolitiquement ces mêmes faits dans son livre « Six années qui ont changé le monde« . Mais Hubert Védrine, qui parle de juin 1940 comme étant le plus grand désastre dans l’histoire de France, avec ses mots forts habituels a conclu : « La chute du mur de Berlin [Novembre 1989], c’est l’émotion ; l’Histoire, c’est la chute du système soviétique [Août 1991] ». Beaucoup de vidéos, dont celle-ci montre effectivement l’effondrement symbolique d’un système politique qui pensait pouvoir contenir cette liberté inséparable de l’indépendance de l’être humain.
Aujourd’hui, la Russie est confrontée à un système « poutinien » autoritaire et mafieux qui combat la démocratie. En effet, la Russie de Poutine, en mal de sphère d’influence soviétique a envahi l’Ukraine le 24 Février 2022, pour « mater » les ukrainiens farouches défenseurs de leur souveraineté et de leur liberté. Le Général de corps d’armée Michel Yakovleff s’inquiète, à juste titre, de l’imminente désintégration de la Russie, vu son régime politique et son modèle économique sérieusement rongés par la corruption. Il pense que la guerre en l’Ukraine sera un catalyseur de cette future implosion.

Pour revenir au libre marché, soyons sceptiques quand un décideur politique essaye de nous faire croire qu’il « peut mieux faire » et méfions-nous de cette forme de « suffisance politique », nuisible à l’intérêt général. Bien sûr qu’il faut de la « planification » pour mieux appréhender la stratégie de développement macroéconomique d’un pays. Mais de là, à en faire un atout, au détriment de l’initiative privé comme l’ont fait les anciens pays communistes, restons sceptiques, car les forces de la « main invisible » sont nécessaires pour « booster » la croissance du PIB.
En revanche, ayons aussi l’esprit ouvert, car la démocratie associée au libre marché (annoncée tambour battant par Francis Fukuyama dans « La fin de l’histoire et le dernier homme » au lendemain de la chute du mur de Berlin) n’est pas forcément un modèle universel à imposer aux pays qui ont leur propre culture. L’imposition par les États-Unis d’une sorte de démocratie libérale occidentale en Irak depuis 2003 est un triste exemple qui a abouti à un résultat contreproductif et désastreux : une société civile irakienne annihilée par l’exacerbation de la confrontation communautaire autour de la tribu et de l’ethnie. Oui, Dominique de Villepin nous a touché par son fameux discours à l’ONU le 14/2/2003. Mais cette clairvoyance géopolitique sur l’absence d’armes de destruction massive insinuait qu’il était urgent de ne rien faire, laissant ainsi le dictateur sanguinaire Saddam Hussein continuer à réprimer sévèrement tous ses opposants ; ce qui peut paraître choquant comme alternative vue l’absence flagrante de démocratie au Moyen-Orient. Le fiasco du « nation building » en Afghanistan est un autre exemple flagrant qui démontre que faire du « copier/coller » du modèle d’une démocratie libérale pour l’imposer à un pays nouvellement libéré d’un régime autoritaire, ne marche pas.
Eric X. Li entrepreneur et politologue chinois, dans un exposé provocateur et avant-gardiste (vidéo TEDx de juin 2013), nous invite à considérer qu’il n’existe pas qu’un seul système pour diriger une nation moderne prospère, en faisant référence à la Chine dont le poids économique et démographique menacent dorénavant la sécurité alimentaire mondiale. D’ailleurs, la théorie de Deng Xiaoping sur le « socialisme aux caractéristiques chinoises » a été inscrite dans la Constitution chinoise en 1999.
N’oublions jamais que la Chine, n’ayant pas pu repousser l’envahissement des puissances coloniales (telles l’Angleterre, la France et les Etats-Unis), a été vaincue lors des guerres de l’opium (1839-1860). Or, actuellement, la principale cause de mortalité des moins de 45 ans aux États-Unis est la consommation de l’opioïde fentanyl, passé en contrebande de la Chine via le Mexique : voir les 107 000 morts en 2021 (dont 75,4% lié à l’opioïd) et le triste cas des drogués de San Francisco « Fentanyl: The million dollar streets strewn with bodies contorted by the effects of the drug« . Ironie du sort, la Chine « rend-elle indirectement la monnaie de sa pièce » à l’Amérique, sans le vouloir ?
Quoi qu’il en soit, la Chine a subi l’humiliation par la signature imposée des « traités inégaux » qui offraient des avantages disproportionnés aux colons vainqueurs. Par exemple, ci-dessous un ancien écriteau à l’entrée du Huangpu Park à Shanghai montrant que les chiens (au point 4) et clairement sous-entendu (au point 1) les chinois aussi étaient interdits. Au point 8, les « nounou » chinoises (amahs) qui pouvaient entrer n’étaient pas autorisées à occuper les chaises. D’où l’expression « No dogs or Chinese allowed« que l’on entend parfois dans une discussion, cause une certaine gêne aux interlocuteurs.

La mise en place des « concessions étrangères » sont entre autres, les conséquences de cette conquête coloniale où des zones situées à l’intérieur de villes chinoises étaient placées sous une administration étrangère. Elles n’étaient pas des colonies (comme le furent Macao et Hong Kong). Elles demeuraient sous la souveraineté chinoise mais étaient administrées par un conseil municipal surveillé par le consul général de la puissance étrangère qui s’était vue octroyer la concession.
D’ailleurs c’est grâce à l’administration « coloniale » de la Grande Bretagne que Hong Kong était devenu un symbole du capitalisme et du marché libre. Mais depuis la rétrocession à la Chine en 1997 (avec pourtant un statut institutionnel de transition jusqu’en 2047), le peuple de Hong Kong a perdu ses droits de liberté sous l’administration communiste sévère de Xi Jinping. D’où par une ironie du sort, était-ce mieux sous la colonisation britannique, puisque le peuple de Hong Kong pouvait jouir de plus de libertés publiques? Apparemment oui!

Quant à ma mère patrie la France coloniale, elle avait réussi à s’accaparer de quatre concessions : Canton, Hankou, Shanghai et Tientsin.
Lors de son discours du 01/07/2021 célébrant les 100 ans du Parti communiste chinois, le Président Xi Jinping a rappelé au monde (sans nommer les anciennes puissances coloniales dont la France) que «Le temps où le peuple chinois pouvait être foulé aux pieds, où il souffrait et était opprimé, est à jamais révolu». Cette superpuissance mondiale en devenir donne maintenant le ton en géopolitique! Kishore Mahbubani en est convaincu; voir son livre de 2021 « Le jour où la Chine va gagner – La fin de la suprématie américaine« .
Le livre « De la Chine » de l’illustre Henry Kissinger, est également une excellente source qui décrit les particularités de cette puissance en devenir.

Yukon Huang (PhD, MA, Princeton University – senior fellow in the Carnegie Asia Program, where his research focuses on China’s economy and its regional and global impact) démontre dans son livre « Cracking the China conundrum » que les décideurs politiques et économistes occidentaux (« convention wisdom« ) ont une compréhension totalement erronée de la Chine.

Oui, la Chine est un cas unique qui réussit jusqu’à présent à promouvoir un modèle économique atypique : un « système socialiste d’économie de marché » sous le contrôle ferme du gouvernement chinois, le « bras armé » du Parti Communiste Chinois (PCC); voir aussi l’expression « socialisme aux caractéristiques chinoises« . La réforme économique de 1978 réussie dans le secteur rural, a été étendue en 1984 au secteur urbain. « Depuis 1997, le gouvernement chinois a développé aussi l’argument d’après lequel l’économie de propriété non publique (pour ne pas dire le secteur privé et son corollaire la propriété privé) faisait partie intégrante de l’économie socialiste chinoise, de façon à encourager les capitaux, les techniques et d’autres éléments de production à participer à la distribution des bénéfices, ce qui a permis à la réforme du système économique de faire un pas encore plus grand« .
Mais le massacre de la place Tian’anmen en 1989 est venu rappeler au monde que c’est bien l’intérêt du Parti Communiste Chinois (PCC) qui doit primer sur l’intérêt général du peuple chinois, « censé » être défini par ceux qui le gouvernent d’une main de fer. Xi Jinping, élu président à vie, en levant son poing fermé, veille avant tout au pouvoir exclusif du Parti Communiste Chinois. Selon Wang Yi, ministre des affaires étrangères, le président chinois Xi Jinping a donné le ton : le PCC est là pour mille ans. Cette vision « autoritaire » rejoint un peu le « retour du pouvoir de la force » dans la conduite des affaires du monde, constaté par le Général Didier CASTRES (voir son interview dans Thinkerview 08/09/2022 chrono 09:30).


Xi Jinping croit encore au sacrifice de l’individu pour la nation en disant : « qu’il faut avoir conscience qu’un individu n’est rien : seules les masses avancent » Page 146. A ce sujet, l’article dans The Conversation du 18/08/2022 intitulé « Quand la Chine exécute ses prisonniers d’opinion pour alimenter le trafic d’organes« , montre bien que l’Occident ne partage pas du tout les mêmes valeurs de société que celles portées par le PCC. D’ailleurs, le système de surveillance et de notation des citoyens chinois (concept du « crédit social« ) ressemble drôlement à Big Brother, mais poussé à l’extrême!
L’illustre multimilliardaire citoyen chinois Jack Ma (fondateur du site web Alibaba) étant devenu trop puissant au point d’être plus influent que le Parti communiste chinois (PCC), a osé critiquer le « pouvoir de régulation » de ce dernier. Mal lui en a pris comme en témoigne cet article dans Le Monde du 4/2/2021 : « Alibaba : « Jack Ma doit repartir du bas de l’échelle« . Le titre du Wall Street Journal du 20/08/2021 « Jack Ma’s costliest business lesson : China has only one leader« en dit long sur sa traversée du désert actuellement. Dans un reportage du 29/07/2022 WION Gravitas : « How China destroyed Jack Ma« , le PCC l’a mis à l’index pour clairement rappeler au monde que la Chine reste un pays sous le contrôle d’un régime autoritaire où les intérêts du parti communiste priment sur ceux de l’initiative privé. Le reportage ARTE daté du 30 juillet 2023 « Chine : la disparition des milliardaires » confirme cette situation digne d’un régime autocratique.
Curieusement, on retrouve cette même méthode « silencieuse » d’élimination des oligarques russes qui ne seraient plus en odeur de sainteté auprès de Poutine ; voir à ce sujet l’article : « La guerre en Ukraine où les valeurs occidentales du « monde libre » sont en jeu« .

Malheureusement donc aux donneurs de leçon sur les droits à la liberté (fièrement proclamés lors de la Révolution américaine de 1765-1783) et sur les droits de l’homme (fièrement proclamés lors de la Révolution française de 1789), circuler, il n’y a rien à voir !
D’ailleurs, le modèle politico-économique de Hong Kong est un « mélange des genres« . En 2021 ce pays qui fût encore une référence mondiale du libéralisme économique selon la Fraser Institute, est devenu une vitrine de la « démocratie à la chinoise », au corps défendant de ses habitants; voir l’article de Chloé Froissart Professeur d’histoire et de science politique au département d’études chinoises de l’Inalco, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Au 01/07/2022, la Chine avait réduit la société civile de Hong Kong au silence : « N’importe qui peut être arrêté » selon Marie-Violette Bernard.
Michel Onfray, l’intellectuel le plus médiatisé du moment en France selon Eugénie Bastié, dans « L’art d’être français » page 36, loue Victor Hugo pour sa proposition suivante : « Encouragez le riche et protéger le pauvre, supprimez la misère, mettez un terme à l’exploitation injuste du faible par le fort, mettez un frein à la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivé, ajustez mathématiquement et fraternellement le salaire au travail …. en deux mots sachez produire la richesse et sachez la répartir; et vous aurez tout ensemble la grandeur matérielle et la grandeur morale; et vous serez dignes de vous appeler la France« . Quel « catalogue des vertus » proposé sous forme d’incantation par des intellectuels! Mais « ça se corse » lorsqu’il faut préciser qui est riche et qui est pauvre, qui est fort et qui est faible, comment supprimer la misère, comment ajuster mathématiquement et fraternellement le salaire au travail, comment produire de la richesse.

Oui, il ne suffit pas d’avoir du cœur à l’ouvrage, il faut aussi avoir le cœur sur la main. Ainsi aider ceux qui ont moins réussi dans leur vie est une responsabilité morale qui nous interpelle effectivement. À ce sujet, nos décideurs politiques qui ont été élus, « sont payés » pour mettre en place, entre autres, une politique de solidarité territoriale visant à atténuer l’amoralité de « la loi du plus fort est toujours la meilleure« . Mais, encore faut-il que ceux qui sont dans la nécessité veuillent bien se battre aussi pour échapper aux excès d’un assistanat poussant au maintien dans une situation de dépendance sociale (voir mon article sur La pauvreté et son financement).
Quant à ceux qui, en Polynésie, critiquent ou s’opposent souvent aux entrepreneurs, ce sont fréquemment des détracteurs qui ont la sécurité d’un revenu stable. On se plaint du chômage et des inégalités sociales (voir ma réponse à la primauté des inégalités sociales dans mon article de novembre 2022 « Ne vous laissez pas submerger par le monde qui vient » de Jean-Marc Regnault), mais dès qu’un « patron » entreprend un projet qui ne plaît pas, on crie au scandale que c’est toujours les riches qui s’enrichissent et les pauvres qui s’appauvrissent. Comme un serpent qui se mord la queue, ce type d’argument n’enrichit pas le débat public.
Je suis pour une égalité de chance ou d’opportunité pour tous mais PAS pour une égalité « utopique » de résultat pour tous (Equal opportunity not outcome).

Donc face à ce « truisme », comme l’économiste Thomas Sowell, je reste toujours sceptique chaque fois que j’entends quelqu’un dire qu’il a échoué dans la vie à cause des autres qui étaient « sous-entendu » meilleurs. C’est une vue simpliste pour expliquer les inégalités dans une société.
Ne tombons donc pas dans l’excès de l’État-providence au point d’éteindre la flamme du fameux couplage “appât du gain – prise de risque » qui est une composante essentielle à la croissance du PIB, moteur de la « dynamique du capitalisme« . Fernand BRAUDEL en donne une vision historique avec son concept « d’économie-monde » décomposée en trois niveaux d’organisation socio-économique des sociétés préindustrielles : la civilisation matérielle, l’économie et le capitalisme.

L’entrepreneuriat contribue à la richesse (PIB) qui indirectement crée plus d’opportunités d’emplois pour les laissés-pour-compte de notre société. Malheureusement, il implique aussi la contrainte de la viabilité économique de l’entreprise et donc le risque permanent du licenciement économique.
En visionnant le documentaire « Après la Gauche« , je reste dubitatif face aux critiques visant le capitalisme qui serait intrinsèquement un système économique injuste. Pourtant le débat pour un meilleur développement économique peut être résumé à la dichotomie suivante, certes d’apparence simpliste :
- d’un côté, il y a les « créateurs d’emplois« , ceux qui prennent des risques financiers en étant attirés par l’appât du gain;
- de l’autre côté, il y a les « consommateurs d’emplois« , ceux qui ne veulent pas prendre de risque financier en se cantonnant qu’à « consommer » les offres d’emplois.
Donc l’astuce est de trouver le catalyseur qui puisse dynamiser la rencontre entre ceux qui sont attirés par l’appât du gain et ceux qui sont à la recherche d’un travail. Le socialisme-communisme dans la pratique n’a pas convaincu jusqu’à présent comparé au capitalisme dont l’appât du gain est un secret de Polichinelle.
Le Vénézuéla est l’exemple flagrant de l’échec du socialisme où l’on redistribue une richesse qui n’existe pas. En effet, comment ce pays, dont les réserves de pétrole sont parmi les plus importantes du monde, a pu mettre son économie en lambeaux ? Cherchez l’erreur !
L’économiste marxiste américain, le Professeur Richard D. Wolff critique les méfaits du capitalisme et propose de « revisiter » le socialisme et le marxisme en « exposant les problèmes systémiques du capitalisme et en montrant comment la démocratisation de nos lieux de travail les résout » (Sic!). Je reste sceptique.

Idem pour l’intelligentsia universitaire français très connue pour sa tendance de gauche et de son hostilité à la religion (voir le livre « La guerre des idées » d’Eugénie Bastié 2021, page 124). A mon avis, vivant en secteur protégé avec une sécurité d’emploi à vie, ces universitaires de gauche (gauchisme universitaire) très méfiants de l’économie de marché, ne sont pas les mieux placés pour nous conseiller comment créer plus de « production marchande » et donc plus d’emploi, si c’est l’objectif recherché. Je lis leurs livres, juste histoire de comprendre comment ces « extraterrestres intellectuels » arrivent à tenir un discours cohérent pour mener à bien une politique de croissance économique. Très souvent, ils utilisent un jargon à la limite de l’hermétisme qui finit par ne plus rien vouloir dire, pour nous faire des plans obscurs sur la comète (« psychologie des profondeurs« ) en déblatérant le verbiage suivant :
- l’homme n’agit pas en tant que « sujet autonome » comme le décrit Adam Smith avec son concept de la « main invisible« ;
- le concept de « structuralisme » avec la société qui serait constituée de « structures » telles, la classe sociale, l’État et le « système » qu’il faut d’ailleurs déconstruire, car débarrassé de l’intérêt privé. Selon le premier philosophe de gauche Jean-Jacques Rousseau : « Commençons donc par écarter TOUS LES FAITS car ils ne répondent point à la question » (Sic!). A la vidéo 2 sur 3 (chrono 2:30) PragerU.com, Bradley C. Thompson, professeur en science politique de Clemson University, décrit avec un message terre-à-terre comment Rousseau a inspiré Karl Marx;
- la société est formée de « systèmes de pouvoirs » et tout rapport social est un rapport entre « dominant » et « dominé« ; c’est le courant « woke » qui pointe son nez : bonjour les dégâts!
- selon Priscille Touraille (de la sociologie critique), le « patriarcat du steak » explique le « dimorphisme sexuel de taille » : si les femmes sont plus petites que les hommes, c’est parce qu’à l’époque paléolithique, les hommes auraient délibérément privé les femmes de viande pour pouvoir asseoir leur domination sur la moitié de l’espèce (Sic! page 240).
Ces universitaires fonctionnaires de gauche bénéficiaires d’un emploi garantie à vie ont oublié, voire « écarté » le point essentiel du débat public qui est d’éviter qu’un pays ne sombre dans la misère avec très souvent une dictature à la clé! Les chômeurs ont besoin d‘une croissance du PIB pour avoir du boulot; à moins que ce ne soit qu’un fait qui ne répond point à la question! Bref ces universitaires de gauche n’ont aucun pays existant comme « modèle économique idéal » à nous proposer.
Par exemple le triste cas de Cuba, entre autres, a refait surface dans l’actualité. Selon les principaux médias de masse anti-Trump et leurs alliés Démocrates, l’embargo datant de 1962 qui a été renforcé par Trump serait la cause principale de la révolte populaire en juillet 2021 contre le régime castriste. Or, il est de notoriété publique que l’économie cubaine est en lambeaux à cause justement de l’interdiction du libre marché. Face à l’oppression sous la dictature communiste depuis les années 1960, de plus en plus de personnes osent se dévoiler publiquement, au risque de leur vie, pour réclamer la liberté avant tout. Pour tamer cette insurrection le gouvernement cubain, comme en Chine, a donc coupé l’accès internet à sa population! C’est vrai que la liberté est le plus grand danger pour un régime totalitaire socialo-communiste qui maintient sa population isolée du monde extérieur. Poutine vient encore de le démontrer après sa décision d’envahir l’Ukraine le 24/02/2022 en muselant la liberté de la presse en Russie!

Nikole Hannah-Jones, fondatrice du « 1619 Project » salué par la Vice présidente Démocrate Kamala Harris, juge que Cuba est le pays qui présente le moins d’inégalités grâce au socialisme (Sic!) « Cuba actually has the least inequality. And that’s largely due to socialism—which I’m sure no one wants to hear« . Donc indirectement elle soutient la dictature castriste pour avoir imposé un système moins inégalitaire. Aux 65% d’américains gagnant plus de $500 000/an qui sont des électeurs Démocrates, à bon entendeurs salut!

Source : thepostmillennium.com du 16/07/2021
En dernier, ci-dessous une carte classant les pays selon le degré d’ouverture de leur marché économique. « This ranking uses four broad categories with three key indicators each, both qualitative and quantitative, to measure economic freedom.
- Rule of law: property rights, judicial effectiveness, government integrity
- Size of government: tax burdens, fiscal health, government spending
- Regulatory efficiency: labor freedom, monetary freedom, business freedom
- Open markets: financial freedom, trade freedom, investment freedom
The 12 indicators are weighted equally and scored from 0-100. The overall score is then determined from the average of the 12 indicators.
The State of Economic Freedom in 2023 – Source : Visualcapitalist.com
Rank | Country | 2023 Score |
---|---|---|
#1 | 🇸🇬 Singapore | 83.9 |
#2 | 🇨🇭 Switzerland | 83.8 |
#3 | 🇮🇪 Ireland | 82.0 |
#4 | 🇹🇼 Taiwan | 80.7 |
#5 | 🇳🇿 New Zealand | 78.9 |
#6 | 🇪🇪 Estonia | 78.6 |
#7 | 🇱🇺 Luxembourg | 78.4 |
#8 | 🇳🇱 Netherlands | 78.0 |
#9 | 🇩🇰 Denmark | 77.6 |
#10 | 🇸🇪 Sweden | 77.5 |
La France avec un score de 63.6 est classée 57ᵉ mondiale, en termes de degré d’ouverture de son marché économique. Je serai curieux de connaître le score de la Polynésie française.
Voici ma photo préférée pour marquer la différence de résultat de développement économique entre le système démocratique libérale de la Corée du Sud (en bas de la photo) et le système communiste totalitaire de la Corée du Nord (en haut de la photo). Il n’y a pas photo ! On voit une Corée du Sud bien éclairée, riche en activité contre une Corée du Nord moribonde dans le noir. Pourtant, avant la partition de la péninsule coréenne en 1948, la plupart des ressources minières et des sites industriels (86 % de l’industrie lourde) étaient localisés au nord. D’ailleurs, lors d’une visite à Pyongyang en 1965, Che Guevara a déclaré que la Corée du Nord était un modèle dont Cuba devrait s’en inspirer. CQFD !

North and South Korea exemplify how peculiar political systems shape society, economy and take the country either to skyrocketing progress or to systematic ruin and impoverishment.
Voir cette vidéo ARTE « Corée du Sud : le « demi-pays » a trouvé sa voie – Le dessous des cartes« . Comment la Corée du Sud est-elle devenue l’un des pays les plus riches au monde en à peine un demi-siècle ? Un miracle économique inspiré par le modèle du voisin japonais, entre interventionnisme de l’État, libéralisation de l’économie et investissements dans la recherche et le développement, sans oublier un « soft power » puissant, des séries télévisées à la musique pop.
Sojin Lim, Co-Director of the International Institute of Korean Studies, University of Central Lancashire, dans son article publié le 16/06/2023 « North Korea: fears of a new famine after three years of COVID isolation and harsh repression« , craint une prochaine famine causée par les décisions du régime autoritaire de Kim Jong-un.
6- Les thèmes abordés dans ce blog
Sans prétendre être un « honnête homme » plein de « suffisance », avec ma humble contribution pour favoriser le mieux-vivre ensemble, j‘aborderai des thèmes qui ont occupé mon esprit tout au long de ma vie d’entrepreneur. Je m’immiscerai de temps en temps dans le débat public avec des sujets qui parfois fâchent, comme le racisme : l’élection de Miss Tahiti 2023 de Ravahere Silloux, jugée “trop Chinoise” est un triste cas. Mais attention, replaçons toujours les faits dans leur contexte d’origine pour mieux comprendre l’histoire, car une chose banale de l’époque peut ne plus être tolérée de nos jours ; voir supra la pédophilie avérée de Paul Gauguin.
- L’économie, cette science sinistre où « les vices privés font la prospérité publique » : c’est la fameuse « main invisible » d’Adam Smith; voir cette vidéo pédagogique.
- Les télécommunications pour notre territoire aussi vaste que l’Europe.
- La perliculture notre or noir qui peine à reprendre des couleurs.
- La politique où se pratique le pouvoir légitimé pour la gestion de notre Fenua.
- Le réchauffement climatique qui impose plus de réalisme dans les solutions proposées.
- La santé publique dont les dépenses restent une responsabilité ultime de la République (selon le rapport de la Cour des comptes du 14 juin 2014, page 10/287) et évoluent au point de compromettre l’exceptionnelle générosité de notre politique de solidarité. Le sujet ô combien brûlant des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) soutenus en janvier 2016 par 158 lauréats du prix Nobel; cette biotechnologie est en passe de révolutionner le monde avec le fameux Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats (« Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées »), plus fréquemment désignées sous le sigle de CRISPR. Selon Wikipédia, ce système CRISPR-Cas9, d’abord utilisé pour typer des souches de bactéries est récemment devenu un outil de génie génétique. CRISPR-Cas9 est notamment utilisé comme ciseau moléculaire afin d’introduire des modifications locales du génome (manipulations souvent qualifiées d’édition génomique) de nombreux organismes modèles. Vu l’importance de cette nouvelle biotechnologie, l’Université de Harvard propose depuis juin 2022 un cours en ligne CRISPR : Gene-editing Applications Understand the potential of CRISPR technology in the biofuel, agriculture, and healthcare industries« .
- Le perfectionnement des connaissances personnelles …
- Le pouvoir « excessif et effrayant« des « Big Tech companies » (Google, Facebook, Twitter) pour imposer leur version de la vérité dans l’information qu’ils diffusent dans le monde, via Internet : voir le documentaire « Géopolitique des réseaux sociaux – Le dessous des cartes » du 02/10/2021. A ce sujet, l’ex-président Trump a déposé le 07/07/2021 en Floride du sud (où la répartition est plus équilibrée entre les juges libéraux et conservateurs; voir l’avis de l’expert Alan Dershowitz) une plainte pour «censure illégale et anticonstitutionnelle» contre Facebook, Twitter et Google, ainsi que contre leurs dirigeants respectifs Mark Zuckerberg, Jack Dorsey et Sundar Pichai, pour avoir été évincé de leurs plateformes (Trump avait effectivement un pouvoir d’influence effrayant avec ses 89 millions d’abonnés sur Twitter, 35 millions sur Facebook et 24 millions sur Instagram). Cette plainte prend la forme d’une action collective (class action) emmenée par America First Policy Institute, une association à but non lucratif créée en avril 2021 par Donald Trump. Twitter « exerce un niveau de pouvoir et de contrôle sur le débat politique dans ce pays qui est incommensurable, historiquement sans précédent et profondément dangereux pour un débat démocratique ouvert », affirment par ailleurs dans leur requête les avocats de Donald Trump. Idem pour Amazon (contrôlant plus de 50% voir 70% à 80% des ventes de livres aux Etats-Unis, selon The Association of American Publisher), qui se permet maintenant de décider unilatéralement quel livre censurer et à bannir de sa plateforme de vente en ligne. La lanceuse d’alerte Frances Haugen de Facebook a témoigné devant le Congrès américain le 06/10/2021 que sa société Facebook « is operating in the shadows, hiding its research from public scrutiny« , confirmant que : « Essentially, the company makes decisions about what it wants you to see, and it keeps those decisions secret from the public, according to Haugen; changing the algorithm, she said, might impact the company’s earnings« .
- L’importance de l’orientation politique des médias anglophones qui sont devenus très influents dans la presse mondiale (voir l’article du 16/05/2018 de Mathias Degoute Professeur agrégé d’anglais, docteur en linguistique Lycée Louis-le-Grand, Paris); j’avais d’ailleurs utilisé le même schéma intitulé « Ideological Placement of Each Source’s Audience » dans mon article de novembre 2018 « Trump great again« .
- La baisse considérable en part d’audience – et donc en revenus publicitaires – des principaux médias de masse face à la concurrence des nouveaux médias En Ligne : ces principaux médias de masse en berne dont CNN pointé du doigt par Alan Dershowitz, le New York Time et sa journaliste star Taylor Lorenz ; voir également le cas du nouveau réseau social vocal Clubhouse et mon article « La chasse à l’homme visant Trump 2/6 » avec l’affaire du Russia-Gate qui a été finalement un « pétard mouillé » selon certaines critiques dont Jimmy DORE

7- D’autres thèmes supplémentaires, si le temps le permet
J’approfondirai ma réflexion sur d’autres thèmes à partir de sources américaines principalement, vu la prédominance avant-gardiste des États-Unis dans la diffusion mondiale, tant de l’information que du débat public sur :
- Les inégalités provoquées par la « tyrannie du mérite« que Michael SANDEL (Professeur de droit à l’Université de Harvard) critique. Il explore comment l’hubris méritocratique conduit de nombreuses personnes à croire que leur succès est dû à elles-mêmes et à regarder avec dédain ceux qui n’ont pas réussi, provoquant ainsi le ressentiment et creusant le fossé entre les « gagnants » et les « perdants » dans la nouvelle économie. Il propose trois pistes de réflexion philosophique-politique pour repenser fondamentalement le fossé séparant ceux qui réussissent de ceux qui réussissent moins dans leur vie :
- le rôle des Etudes supérieures;
- la dignité du travail;
- le sens du succès.
- Le sérieux problème de conflit d’intérêt dans le contexte politico-économique et plus généralement la corruption dont fait état de manière alarmante l’ONG Transparency International dans son dernier Baromètre mondial de la corruption – Pacifique 2021 concernant la Polynésie française ; à ce sujet, voir mon article intitulé : « Indépendance ou Autonomie : ma façon d’y voir« . J’ai cité le cas flagrant rencontré dans mon dossier d’appel à projet dans la dialyse en 2015. Ma suspicion, sur le manque de transparence des financements publics, s’est avérée en lisant le PV du Conseil d’Administration-RGS de la CPS du 11/09/2020, pages 17,19 et 20. Selon mes estimations, grâce à l’argent des cotisants de la CPS, les BÉNÉFICES NETS (vertueusement appelés RÉSERVES) de la fusion des associations loi 1901 APAIR-APURAD, se cumuleraient à plus de 600 millions Xpf : un véritable pactole pour faire du service public !


- Les États-Unis que j’admire beaucoup, où l’on observe aussi une corruption rampante au plus haut niveau de l’État (FBI sous la tutelle du DOJ ou ministère de la Justice) ; voir la présentation No Spin News du 13 juillet 2023 de Bill O’Reilly « Bill breaks down the case for FBI corruption in the wake of Wray’s testimony » et l’interview de Charle Kirk :“I Blame Republicans” – How The FBI Became Weaponized Against America« . Ces deux sources confirment le sens de mes six articles concernant « Le coup d’État foireux tenté contre le président Donald TRUMP par le trio « Parti Démocrate – État profond – Principaux médias de masse« .
- La place de la religion dans notre société.
- Comment l’Occident est vu en général par ses anciennes colonies? À l’occasion de la guerre en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022, la chronique « L’Occident ou la raison du plus fort » d’Alain Foka, journaliste camerounais, analyse sous un angle pertinent, cette espèce « d’air de condescendance » des occidentaux sur ce que doit être le monde. Vijay Prashad (un intellectuel américain d’origine indienne de tendance gauche) dans « Une histoire politique du Tiers-monde » 2019, décrit un cynisme dans l’exploitation et les rapports de domination entre l’Occident et les peuples colonisés ayant conquis leur indépendance au XXe siècle. Ce « tiers-monde », qui s’était efforcé de mettre en œuvre un programme politique axé sur la paix, la justice, la liberté, l’anti-impérialisme et le changement social, seraient damnés de la terre, voués à demeurer inaudibles en cette ère de néolibéralisme. Bernard Lugan a une vision opposée de la colonisation (plus spécifiquement africaine) en démontrant, faits à l’appui, « comment la France est devenue la colonie de ses colonies » (sic!).
- Le postcolonialisme (voir l’excellent livre « Sortir de l’impasse postcoloniale » de Philippe San Marco qu’il présente sur Youtube), le néocolonialisme et les essais nucléaires sur Mururoa avec en toile de fond la colonisation de la Polynésie qui a été en fait décidée en faveur de la France, selon une discrète « entente cordiale » entre Paris (François Guizot) et Londres (Lord Aberdeen Foreign Office), géopolitique oblige ; voir « Une Histoire de Tahiti » p. 163-165-167. Pour les pauvres Tahitiens de l’époque, ils n’avaient pas vraiment voix au chapitre. Comme Robert Brasillach, un « collabo antisémite » très connu, l’a si bien dit : « L’Histoire est écrite par les vainqueurs ». Donc pour l’histoire des essais nucléaire en Polynésie, on pourrait en déduire « qu’elle ne peut être objective, car jugée comme utile par le politique, en l’espèce l’État. Le vainqueur [l’Etat et les militaires] est celui qui détient le pouvoir de refabriquer l’histoire telle qu’il l’entend, l’envisage et la désire. En ce sens, elle est écrite par celui qui a le pouvoir effectif. Depuis l’Antiquité, le vainqueur – et surtout le dominant – est celui qui détient le pouvoir de l’écriture et qui est libre de retranscrire sa vision du passé, mais aussi de faire disparaître les traces de celui qu’il juge néfaste à l’incarnation de son autorité. Ainsi, l’histoire paraît non seulement écrite, mais également transformée et effacée par le vainqueur« . Il est donc dommage que la colonisation et les essais nucléaires en Polynésie ne soient pas assez débattus sous l’angle de la géopolitique ; en l’espèce, le rapport de force inégale entre la France, puissance coloniale vainqueur, et Tahiti, minuscule territoire vaincu et conquis de l’Océanie, devenu aujourd’hui géopolitiquement stratégique dans le Pacifique. En revanche, comparés aux autres pays conquis par les puissances coloniales européennes, nous n’avons pas subi la même cruauté, comme celle infligée par l’armée française aux autochtones de l’Algérie à partir de 1830 et aux Bamilékés camerounais décapités (1950-1970). Est-ce à cause du mythe de « l’amour-libre » des adolescentes tahitiennes ou de l’image du « bon sauvage » des Tahitiens telle décrite par Louis-Antoine de Bougainville en 1768 ? Voir « L’île de Vénus : les Européens découvrent Tahiti » d’Anne Salmond; à titre indicatif, ci-dessous un documentaire sur la colonisation en général réalisée par Karim MISKE, Marc BALL et Pierre SINGARAVELOU :

- Les « valeurs de gauche » face aux « valeurs de droite« .
- Les relations entre la race, la loi, et le pouvoir; « La grande déraison : race, genre, identité » de Douglas MURRAY analyse bien la problématique ;
- La déconstruction (ou la dissolution du sujet, l’abolition du moi et la disparition des identités) enseignée avec succès depuis les années 1970 dans les campus américains (page 270) : Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jacques Derrida ont été les moralisateurs de la French Theory (avec le concept du « structuralisme« ) qui est merveilleusement décrite par Michel Onfray face à Hubert Védrine dans « Les rencontres de Front Populaire » du 11/06/2021. Pascal Bruckner explique que cette “French Theory” est vue, aux États-Unis, comme une manière d’enraciner les individus dans leur communauté ou dans leur orientation sexuelle, impliquant une obsession de la race, du genre et de l’identité.
- La politique des identités (identity politics), proche de la notion de « l’entre-soi » désignant le regroupement de personnes aux caractéristiques communes, que ce soit dans un quartier, une assemblée politique, ou encore un lieu culturel. Elle sous-entend l’exclusion, plus ou moins active et consciente, des autres« .
- La race et la culture : Thomas Sowell, un de mes auteurs préférés, a une analyse pertinente de la problématique « raciale ».
- Le « blanc dominant » contre les minorités dominés : un thème qui ressort souvent de l’histoire de l’esclavage qui a marqué l’humanité : voir Arte « Les routes de l’esclavage« . L’incident entre Evergreen State College et son professeur Bret Weinstein, (pourtant progressiste et pro-démocrate donc anti-Trump) est un exemple qui a défrayé la chronique aux États-Unis en mai 2017. En effet, l’école avait une tradition d’observer volontairement une « journée d’absence » par les étudiants et professeurs issus des minorités, lesquels restaient volontairement en dehors du campus afin de mettre en évidence (par leur absence) leur contribution à la vie universitaire. Cependant il y eu un changement qui renverse l’événement traditionnel mis en place par les minorités, interdisant cette fois-ci la journée aux Blancs en leur demandant d’assister à un programme hors campus pour parler des problèmes de racisme, tandis que le programme sur le campus serait destiné aux personnes de couleur. Bret Weinstein a estimé que ce changement (non-choisi) créerait un dangereux précédent. En réponse, les organisateurs affirment que la participation à l’évènement serait volontaire et que personne ne voulait obliger tous les Blancs à partir. En mai 2017, des manifestations d’étudiants perturbent le campus et demandent un certain nombre de changements en son sein. Les manifestations impliquent des allégations de racisme, d’intolérance, des menaces, et ont attiré l’attention nationale sur Evergreen, déclenchant un nouveau débat sur la liberté d’expression sur les campus universitaires.
- Le féminisme intersectionnel. Selon Rachel Khan : « L’intersectionnalité est une colonisation de l’esprit ». Le concept « d’intersectionnalité» repose sur l’idée selon laquelle les dominations (de sexe, de classe, de genre, ethniques) ne seraient pas indépendantes les unes des autres ; elles s’entremêleraient, voire se renforceraient puis aboutiraient à faire « système ». Ainsi, tous les « dominés » doivent converger dans une lutte contre les «dominants». Les écoféministes Sandrine Rousseau, Adélaïde Bon et Sandrine Roudaut, dans leur manifeste au Seuil, « Par-delà l’androcène« soutiennent que le dérèglement climatique est étroitement lié au système patriarcal et au capitalisme. Les hommes, plus que les femmes et les classes dominées, portent la responsabilité du désastre (Sic !). Androcène, l’ère de l’homme. Enfin, de certains. L’ère au cours de laquelle une poignée d’oppresseurs, différents selon les lieux où les époques, ont exploité et asservi la multitude pour leurs intérêts propres. Une ère dont nous pourrions sonner la fin, dans nos intérêts communs.
- La « Critical race theory » (CRT) apparue dans les années 1970 avec Bell Hooks, Kimberle Creenshaw (UCLA & Columbia) et Derek Bell, le premier professeur noir américain en droit à l’Université de Harvard : voir également la vidéo pédagogique de Prager U commentée par New Discourses et celle de Bill O’reilly montrant un débat passionnel dans les principaux médias de masse ; voici le témoignage d’une institutrice Laura Morris qui n’en peut plus et d’un père de famille Derrick Wilburn qui dénonce cette espèce de mascarade mise en scène par le Système éducatif aux Etats-Unis (the American Education System). Dans Le Point du 17/12/2021, on pouvait lire : « Aux États-Unis, la fronde anti-woke fait rage à l’école REPORTAGE. La « théorie critique de la race » enflamme les conseils scolaires des établissements publics, signe de la fracture grandissante du pays« .
- L’effet pervers de la politique de « discrimination positive » sur l’excellence scolaire ou la performance universitaire des étudiants asiatiques dans les meilleures universités aux Etats-Unis.
- Le « wokisme » (qui a démarré à Harvard, Yale, Princeton) issu également de la French Theory pour décrire un état « d’éveil » face à l’injustice des blancs dominants contre les minorités dominées.
- Le « racialisme » démonté par le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté.
- La « cancel culture » ou culture de la dénonciation : le journaliste Chris Hedges nous donnes une explication de ce courant d’idées qui dénonce publiquement, en vue d’ostraciser, de bannir ou d’exclure ceux dont le comportement et les propos sont perçus comme problématiques.
- L’effet pervers de la politique de « discrimination positive » sur l’excellence scolaire ou la performance universitaire des étudiants asiatiques dans les meilleures universités aux États-Unis.
8- En aparté… pour se détendre un peu
J’ai lu dans la « Psychologie de la connerie« , qu’on est souvent le « con » de quelqu’un, mais trop rarement de soi-même.

D’ailleurs, les chercheurs Dunning et Kruger ont découvert que les personnes incompétentes [les imbus de soi-même aussi] tendent souvent à surestimer leur propre niveau de compétence. Donc il faut parfois savoir rire de soi ou avoir la capacité à se tourner soi-même en dérision, car l’autodérision peut être une révélation permettant de mieux contenir son égo. D’ailleurs, selon les experts du monde médical, le rire permet d’évacuer le stress, de réduire la tension artérielle, de renforcer le système immunitaire, de réduire la douleur, de positiver, de développer des relations amicales… Alors rions sans modération !
Pour « améliorer » la qualité du débat public, la « Psychologie de la connerie en politique » nous dresse un ensemble de réflexions sur la responsabilité de nos gouvernants, des électeurs et des médias. Cette approche est pertinente en cette période de crise de confiance à l’égard de nos politiciens « mâles », censés nous montrer l’exemple, car souvent le pouvoir fait monter la testostérone au point de provoquer des « écarts » qui deviennent un fait banal en politique.

Les frasques extraconjugales des démocrates-libéraux-progressistes américains tels John Fitzgerald Kennedy (qui a « dépucelé » une jeune stagiaire dans la Maison Blanche selon la victime elle-même Mimi Alford), Bill Clinton (qui a soutenu devant un jury qu’il n’y avait pas eu de relation sexuelle et donc pas de pénétration avec Monica Lewinsky qui ne lui faisait que des « fellations » pendant qu’il était au téléphone à son bureau de la Maison Blanche) et Andrew Cuomo (qui a été dénoncé par de nombreuses anciennes collaboratrices) en sont des exemples notoires.

C’est la fameuse « Politique du penis » décrite par Karen Hinton.

Pour clore cette diversion, ci-dessous quelques liens pour mieux comprendre les « forces naturelles » de l’infidélité dans un couple :
- « The myth of monogamy » 2001 de David P. Barash & Judith Eve Lipton qui démontrent que « there is a powerful evidence that human beings are NOT naturally monogamous« . Donc la monogamie est un mode de vie qui n’est pas dans nos gènes. Les biologistes ont découvert que l’infidélité est naturelle chez les primates, incluant l’homme (voir le schéma ci-dessous). Pour les « puristes » en mœurs qui veulent élever moralement l’homme, il nous est difficile de se « détacher biologiquement » des chimpanzés qui, avec une paire en plus (23 +1 =24) de chromosome, sont connus pour leur comportement sexuel le plus agressif de la planète ! L’anthropologue Helen Fisher senior research fellow The Kinsey Institute, experte en biologie de l’amour et de l’attraction, en rajoute pour parler de « prédisposition biologique » dans une vidéo Youtube. Et, Christopher Ryan, auteur de « Sex at Dawn« , d’enfoncer le clou ou d’atténuer notre agressivité sexuelle naturelle, en précisant que le Bonobo (qui, comme le Chimpanzé, nous ressemble génétiquement à 98,7 %) ne se bat jamais mais « fait l’amour et pas la guerre« ; voir Youtube chrono 3:00). Donc face à la longue histoire de l’humanité qui est une histoire de guerres, d’atrocités et de massacres (moteurs du développement de toute civilisation), on peut en déduire que le Bonobo est resté plus civilisé que l’homme… mais au détriment du culte de la fidélité.


- « Au commencement était le sexe » 2011 de Christopher Ryan & Cacilda Jetha; voici un résumé sur Youtube. Ce livre bouleverse bon nombre d’idées reçues sur la sexualité humaine et aide à repenser radicalement notre manière de vivre et d’aimer en Occident. L’étude de la vie sexuelle de nos ancêtres préhistoriques nous offrent une toute nouvelle perspective sur :

9- L’entrée difficile des Chinois dans la société polynésienne de l’époque
En tant que « demi » chinois qui, durant son enfance, a connu les brimades de « tinito pohe« , je ne sombre pas dans la critique facile et j’essaye toujours de replacer les faits dans leur contexte de l’époque, pour mieux « apprécier » l’histoire. D’ailleurs l‘excellent documentaire sur les Chinois de Tahiti réalisé et produit par © Tahiti Nui Télévision – Juin 2015, permet de bien comprendre l’évolution de la communauté chinoise en Polynésie. D’autres minorités dans le monde ont connu pire comme l’esclavage.

Ce Fenua a accueilli, certes pas toujours dans des conditions sociales acceptables, mes grands-parents qui ont fui la misère en Chine – la naturalisation des Chinois n’a été généralisée qu’en 1973 ; j’avais 16 ans à la veille de mon départ pour mes études universitaires aux Etats-Unis. Les Chinois au début des années 1900 étaient notoirement les boucs émissaires dans le débat public, car ils étaient vus localement comme un « péril jaune par les colons et les commerçants français; voir Tahiti Métisse de Michel Panoff page 142-152 et Une Histoire de Tahiti, des origines à nos jours ouvrage collectif dirigé par Eric Conte page 204. D’ailleurs, on constate ce même ressentiment dans la lettre datée du 5/2/1916 du Prince Hinoï (membre de la famille royale Pomare, et chef Arue, qui a fait don en 1895 du terrain où se trouve le cimetière chinois du Repos éternel) adressée au gouverneur, concernant le recrutement des Tamarii volontaires : « La levée en masse des classes de 1897 à 1882 va priver nos districts de la main-d’œuvre, déjà rare, indispensable à l’entretien de nos cultures (…). En route, je dois vous faire savoir que les hommes ne quittent pas sans appréhension leurs familles, les laissant sans défense contre les chinois très nombreux dans la colonie » (voir « Histoire et mémoire des temps coloniaux en Polynésie française » de Bruno SAURA, pages 267-268).

Pour cette même période, Thomas SOWELL dans « L’Amérique des Ethnies« décrit comment les premiers immigrants chinois (comme les japonais et les juifs) aux États-Unis ont dû faire face à une forte discrimination de la part des « anglo-saxon blancs » ; les Sino-Américains ont dû se surpasser pour atteindre leur réussite sociale actuelle. Ce sujet est toujours d’actualité selon le journaliste Kenny Xu avec son livre « An Inconvenient Minority » (voir supra).

10- Paul Gauguin un « antichinois » de l’époque
Ci-dessous Paul Gauguin (1848-1903) un « non enchinoisé » (qui n’a pas un caractère chinois) et son appel en 1900 contre l’arrivée des chinois. Rappelons que 1901 fût l’année où l’ensemble de l’actuel territoire de la Polynésie française est entré dans l’Empire colonial français; voir Une Histoire de Tahiti page 213. Le mouvement de colonisation était donc à son apogée.


Notre illustre peintre pédophile Paul Gauguin qui était « inquiété » par l’invasion des chinois, avait aussi une réaction antichinoise. Ce « Blanc » qui avait toutes les jeunes filles qu’il voulait en Polynésie, avec sa syphilis devait vivre pleinement le mythe de « l’amour-libre » avec des adolescentes tahitiennes; voir Tahiti – 1768 de Serge Tcherkézoff p. 24). Ne soyons donc pas choqués de lire ses propos suivants : « Le bébé est superbe, comme tout ce qui est adultère. Et je dois dire que les enfants ne m’importunent pas car je les abandonne purement et simplement. Ah ! Oui, je suis un sauteur de première classe qui a abandonné femmes et enfants. Le moment venu nul doute que j’abandonne celui ci« . Mahana no atua 1894 «Sa grande passion c’était l’amour » disaient ceux qu’il fréquentait régulièrement.

11- Les premiers « blancs » européens qui n’ont rien compris à la vie sexuelle des Tahitiens
D’ailleurs en 1767, les marins du bateau Dolphin de Samuel Wallis avaient aussi transmis la syphilis aux adolescentes tahitiennes qui s’offraient souvent en échange de clous ou de plumes rouges convoitées pour représenter la fameuse ceinture sacrée de plumes rouges « maro ‘ura« . Sur les mœurs sexuelles jugées « lascives » par les intellectuels européens, tels Philibert Commerson, Joseph Banks, Georg Forster, malheureusement selon Anne Salmond (« L’île de Vénus » pages 76-80 et 558) ces visiteurs « blancs » n’ont rien compris à la vie sexuelle des Tahitiens qui en fait s’adonnaient aux rituels destinés à exciter sexuellement les dieux (tel le culte de ‘Oro) afin d’assurer la fertilité des îles et la fécondité des hommes. Précisons aussi que selon Serge Tcherkézoff, directeur d’études de l’EHESS, les données indiquent que les Européens (comme le capitaine Cook) furent pris initialement pour des envoyés des dieux, des représentants du monde divin venant visiter les humains. Ce qui explique l’offrande des adolescentes tahitiennes à ces premiers « visiteurs blancs » pour des rencontres sexuelles dans l’espoir que la progéniture pourrait capter ce « pouvoir divin » !
12- Le mythe du « bon sauvage » Tahitien critiqué par Diderot à la veille de la Révolution française de 1789
Denis Diderot, qui a supervisé la rédaction de la première et célèbre encyclopédie française « Encyclopédie (1751-1772) », a conclu sur la réelle nature des Tahitiens de l’époque dans son texte « Supplément au voyage de Bougainville« , rédigé en 1776 et paru en 1796. Il dit que le « bon sauvage » n’existe pas. Il faut juger chaque homme tel qu’il est. Bien qu’il soit d’accord que les Tahitiens vivent d’une manière heureuse et libre, il déclare que la nature et les « sauvages » ne sont ni bons, ni mauvais. Il dit que les Tahitiens sont des hommes logiques avec certains buts – augmenter la population, enrichir la nation, se nourrir, la guerre, le sang-froid – et avec des vertus sociales, actives et positives, qui nient l’image artificielle et utopique des « bons sauvages », manifestant une aptitude à la civilisation. Il met en question l´état de nature et réfute la divinité attribuée aux sauvages par le mythe. Ce sont des individus réels (les Tahitiens) qui vivent dans une société différente, ayant leur propre culture; ce qui contredit l’opposition supposée entre la nature et la culture.
Diderot utilise ce mythe non pas pour proposer un modèle idéal, mais pour dénoncer les corruptions et les erreurs des colonisateurs de la civilisation européenne et de la religion chrétienne. » (voir Wikipédia accédé le 10/07/2022).

Je suis impressionné par cette intuition et ce discernement, voilà 200 ans, de Denis Diderot en 1776 ! Dans son conte philosophique « Supplément au Voyage de Bougainville« , on décrit au « chapitre 2 : les adieux du vieillard » :
- Les européens blancs sont considérés comme des envahisseurs, leur arrivée sur l’île (Tahiti) est à déplorer, leur éventuel retour serait fatal, l’avenir est sombre pour les Tahitiens : « (…) un jour, vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu’eux. »
- Bougainville est vu avec mépris comme « le chef des brigands ». Il est blâmé de son influence néfaste sur les Tahitiens. On fait un portrait machiavélique des Européens, qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur.
- On fait l’éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens.
- On énumère les différents méfaits causés par l’expédition : les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal.
- Par delà cette accusation, on peut lire une satire de l’attitude des peuples dits civilisés qui ne sont que « des empoisonneurs des nations ». Pour finir, il implore la malédiction pour Bougainville et son équipage : « Va, et puissent les mers coupables qui t’ont épargné dans ton voyage, s’absoudre et nous venger en t’engloutissant avant ton retour. ».
Sans être venu à Tahiti avec Bougainville en avril 1768, Diderot voilà 200 ans avait une vision des Tahitiens de l’époque très différente du mythe du « bon sauvage« qui perdurait dans l’intelligentsia des puissances coloniales européennes (Angleterre, France, Espagne). D’ailleurs, on peut en déduire que Diderot avait déjà un discours très proche de celui des indépendantistes du Tavini d’aujourd’hui.
13- L’ironie de l’histoire de la brimade du « tinito pohe » : les ancêtres Maohi sont originaires de Taiwan et donc de la Chine continentale
Durant mon enfance, souvent je subissais comme tous les chinois de l’époque, la brimade de « tinito pohe » signifiant « chinois macabre« . Or, par ironie du sort, l’étude de l’ADN a maintenant démontré que nos ancêtres polynésiens proviennent en fait des « aborigènes de Taiwan« , eux-mêmes venus de la Chine continentale vers 3 000 ans avant J.C. Comme quoi, « l’humour noire » peut aboutir à des résultats inattendus. Voir les flèches oranges (à partir de Taiwan) et bleues (à partir de Fidji) dans la carte ci-dessous et cette vidéo « Les bases de la génétique » pour mieux comprendre mon propos.
Source : Wikipédia – Peuplement de l’Océanie Une nouvelle étude de septembre 2021 précise ce schéma. La flèche bleue de Fidji passe par les îles Cook avant d’atteindre la Polynésie (voir schéma infra).
La carte retrace la chronologie à partir de 3000 ans avant Jesus-Christ de la dispersion austronésienne. On retrouve les mêmes flux migratoires de nos ancêtres depuis Taïwan jusqu’à la Polynésie.
Source Wikipedia accédé le 27/082023
Aymeric Hermann, jeune chargé de recherche au CNRS, décrit « le triangle polynésien » comme une exceptionnelle aventure collective, une des migrations les plus extraordinaires que l’humanité n’ait jamais entreprise : la conquête du Pacifique… Il s’agit alors de véritables expéditions sur des navires hauturiers, les catamarans, qui attendront la Polynésie française, Hawaï, la Nouvelle-Zélande, comme l’île de Pâques et enfin le continent américain (où ils acquièrent la patate douce).
Ci-dessous une autre carte qui montre les courants et les vents dominants dans l’Océan Pacifique, ayant pu favoriser les « migrations humaines austronésiennes« .
Vincent Boqueho (voir sa vidéo : « Comment les vents et les courants ont forgé l’Histoire du Monde?« ), propose quelques facteurs naturels pouvant expliquer ces mouvements climatiques :
- La force Coriolis causée par la rotation de la Terre, qui a pour conséquence de dévier un corps en mouvement vers sa droite dans l’hémisphère nord et vers sa gauche dans l’hémisphère sud, la droite étant définie lorsqu’on regarde vers l’avant du déplacement. Elle s’applique en particulier aux masses d’air et d’eau en mouvement.
- Le « climat continental » en Eurasie, où en hiver l’air au sol très froid provoque un « anticyclone puissant » (voir au chrono 00:50) en repoussant les vents d’hiver vers la mer, et donc de Taïwan vers le Sud de l’Océan Pacifique. Ces phénomènes s’inversent durant l’été avec les puissantes dépressions : voir le régime des moussons.
- L’anomalie « El Niño« , « un phénomène climatique particulier qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie Est de l’océan Pacifique sud, représentant une extension vers le Sud du courant côtier saisonnier chaud éponyme au large du Pérou et de l’Équateur mettant fin à la saison de pêche » : voir au chrono 7:00
Donc pour répondre à Paul Gauguin, les Tahitiens étaient en fait déjà « enchinoisés« voilà plus de 4 000 ans (1 050 ans et – 3 000 ans) depuis leur arrivée en provenance des îles Cook (Rarotonga), en 1050 après J.C. ; voir la carte ci-dessous. Mais Gauguin ne disposait pas de notre connaissance scientifique actuelle. Il faut donc remettre les choses dans leur propre contexte pour mieux juger ce racisme envers les Chinois de l’époque.


Ci-dessous une carte plus précise basée sur une étude scientifique évaluée par les pairs (parue en septembre 2021 dans NATURE) qui a analysé l’évolution du génome des diverses populations. Elle confirme que nos ancêtres directs venus des Cook islands (Rarotonga) sont arrivés à Tahiti vers 1050. C’est précis!

Rappelons que le Détroit de Taiwan (Taiwan Strait) reste une véritable poudrière avec la Chine qui ne cesse de revendiquer la souveraineté de Taiwan, protégé principalement par les Etats-Unis. Ce « casse-tête » chinois de Taiwan qui perdure dans cette région d’Asie pesant pour 1/3 du PIB mondial, risque d’enflammer le monde : voir l’intervention du représentant de Taipei à Paris dans LCI du 03/08/2022.
Une de mes sources militaires respectables, le Général Yakovleff, a répondu le 27/03/2023 avec pertinence sur l’avenir de la CHINE ; voir la vidéo Youtube : « Perspective stratégique face à Taiwan, la Russie et les USA« .
Vu sa prédominance (65%) dans la production mondiale des semi-conducteurs avec son fleuron TSCM, Taiwan est effectivement devenu un pays stratégique pour les Etats-Unis et pour l’Occident en général ; voir à ce sujet cette vidéo d’août 2023 : »Taiwan’s microchips could cause a war | If You’re Listening | ABC News In-depth« . Les milliards d’utilisateurs d’ordinateurs et de smartphones dans le monde devraient donc s’en inquiéter plus sérieusement.

14- Les blanc européens « enchinoisés » à un certain degré
À l’échelle mondiale, la vidéo de mars 2023 « La grande histoire génétique de l’Humanité: genèse et migration des haplogroupes Y » résume les principales migrations de l’Homo Sapiens dans le Monde depuis ses débuts en Afrique, 275 000 ans avant le présent jusqu’à aujourd’hui.
Sans trop rentrer dans les détails scientifiques, dans la carte ci-dessous sur les migrations humaines établies sur la génétique, haplogroupes mitochondriaux, on arrive à retracer l’évolution de l’ADN de nos ancêtres polynésien avec la flèche bleue (age 10-1000 years) qui descend de Taiwan pour se prolonger dans le Pacifique et bifurquer, soit en remontant au Nord vers Hawaï, soit en redescendant au Sud vers la Nouvelle-Zélande.
Source : Wikipédia accédé le 26/08/2023
La phase de métissage génétique entre les Blancs et les Tahitiens est sous-entendue au chrono 14:17 de la vidéo « La grande histoire génétique de l’Humanité: genèse et migration des haplogroupes Y » à partir de l’expansion européenne de la Renaissance en 1500. La vidéo « L’identité européenne: une histoire de gènes? » retrace l’histoire de l’Europe en se fondant sur les phases de migration qui combinent les données de la linguistique et de la génétique.
Sur la zone verte en Europe, on voit donc que les « Blancs colonisateurs » venus d’Europe devaient être aussi, à un certain degré, « enchinoisés » (avoir un caractère chinois) avec l’invasion des Huns originaires de la Mongolie (voir la carte ci-dessous). Attila souverain des Huns de 434 à 453 fut un acteur notoire : un métissage s’est forcément produit entre les Huns et les « Blancs » européens.
L’empire des Huns s’étendit des steppes de l’Asie centrale jusqu’à l’actuelle Allemagne et du Danube jusqu’à la mer Baltique; à ce sujet, revoir la vidéo supra de herodote.net « L’identité européenne: une histoire de gènes? » qui relate l’histoire de l’Europe par les langues et les gènes et celle-ci : « Arabes, Berbères, Éthiopiens: tous cousins!«

Dictionnaire Hachette Encyclopédique, Grand Larousse Universel, Encyclopaedia Universalis
15- « L’homme blanc » est en fait un « africain décoloré«
Dans le but de différencier le niveau d’intelligence entre les « races », Johann Friedrich Blumenbach médecin, anthropologue et biologiste allemand a, en 1795, lié les caractéristiques physiques (phénotype ou caractères apparents d’un individu comme la couleur de la peau) aux facultés intellectuelles, pour expliquer sa vision de la « hiérarchisation des races » : voir le schéma ci-dessous.
On sait maintenant que cette « hiérarchisation intellectuelle des races« est un raisonnement spécieux, grâce à nos connaissances actuelles en biologie moléculaire.
On voit bien :
- en haut la race originelle dominante Blanc : caucasienne
- et en bas les races dégénérées : éthiopienne, mongole, indienne-américaine, malaise et par déduction pourquoi pas les aborigènes de Taiwan, nos ancêtres polynésiens.
La notion de « race pure » telle relatée par le Béké, M. HAYOT (voir au chrono 01:10 de cette vidéo « Les propos racistes d’un Béké aux Antilles« ), n’existe que dans la tête de celui qui ignore les deux concepts opposés suivants :
- le phénotype qui comprend les traits observables ou caractères physiques d’un individu influencés par l’environnement dans lequel il vit
- le génotype qui comprend l’identité des allèles caractérisant le génome d’un individu
Par exemple, ci-dessous un schéma qui montre CURIEUSEMENT :
- entre deux blancs Moscovite A & Moscovite B : un ELOIGNEMENT génétique avec pourtant une flèche rouge courte
- entre un blanc Moscovite B et un Bouriate (Mongoloïde) : une PROXIMITE génétique avec pourtant une flèche rouge longue
D’ailleurs, en termes de distance génétique, « un blanc et un noir peuvent être plus proches génétiquement que deux blancs voisins » – Non, ce n’est pas un gag, allez voir au chrono 04:40 de la vidéo : « Les races existent-elles ? » du 14/05/2023 de Vincent Boqueho, professeur agrégé de sciences physiques. Donc le racisme est « scientifiquement » une véritable « connerie » !
Par ailleurs, l’espèce humaine est très proche du Chimpanzé (1,2% de différence dans notre ADN) et de l’homme AFRICAIN. Christopher Ryan, auteur de « Sex at Dawn« , précise que contrairement aux hommes qui se battent et s’entretuent souvent (voir Youtube chrono 3:00), les Bonobos (Chimpanzé nain) ne se battent jamais mais « font l’amour et pas la guerre« ! Donc sur ce point-là, le Bonobo paraît plus civilisé que l’homme!

Par ailleurs, plus un individu possède un taux de mélanine élevé (pigmentation), plus sa peau est foncée. Nina G. Jablonski (anthropologiste et paléobiologiste américaine, spécialiste de l’évolution de la couleur de la peau de l’homme), dans sa présentation Tedx, explique comment, à mesure que l’espèce humaine s’était éloignée de l’équateur, sa peau noire d’origine s’est décolorée en blanc par le soleil pour pouvoir mieux absorber la vitamine D; voir la carte ci-dessous :

Donc à mesure que notre ancêtre commun, l’homme noir d’Afrique, a émigré au nord (Europe) vers les zones moins ensoleillées, sa peau noire s’est très lentement « décolorée » en blanc pour mieux absorber la vitamine D produite via photosynthèse par les rayons ultraviolets (UV)-B, d’une longueur d’onde de 315-280 nm.
Source Nina Jablonski Tedx présentation 07/08/2009 et « La couleur de notre peau, l’évolution de la génétique » – Documentaire Science – HD mars 2023.
Jablonski fait référence à Charles Darwin qui, au cours de son voyage sur le HMS Beagle (1831-1836 avec une escale à Tahiti en novembre 1835 et une visite de la vallée de la Tuauru à Mahina au pied du mont de l’Orohena, voir la carte ci-dessous à gauche), avait déjà commencé à collectionner des spécimens et à accumuler des observations qui lui ont permis de développer sa fameuse théorie de l’évolution par la sélection naturelle. On sait maintenant que cette théorie permet d’expliquer et de comprendre comment l’environnement influe sur l’évolution des espèces et des populations en sélectionnant les individus les plus adaptés, et elle constitue donc un aspect fondamental de la théorie de l’évolution. De façon sommaire, la sélection naturelle est le fait que les traits qui favorisent la survie et la reproduction dans un milieu donné voient leur fréquence s’accroître d’une génération à l’autre. Cela découle « logiquement » du fait que les porteurs de ces traits ont plus de descendants, et aussi que ces derniers portent ces traits (puisqu’ils sont héréditaires). « J’ai donné à ce principe, en vertu duquel une variation, si insignifiante qu’elle soit, se conserve et se perpétue, si elle est utile, le nom de sélection naturelle« . C’est de cette manière que l’a définie Charles Darwin« . Regarder également cette vidéo ARTE « Darwin à la découverte du monde« .

Le paléontologue Yves Coppens (décédé le 22/06/2022) explique ce que les racistes ne veulent pas entendre. La science est formelle : nous partageons tous les mêmes ancêtres d’Afrique, et ils étaient noirs. Donc l’expression « personne de couleur » (d’origine de la Révolution française de 1789 et traduite « person of color » aux Etats-Unis) pour désigner un noir, est une inversion de la vérité scientifique puisqu’à la base, l’espèce humaine avait la peau noire pour mieux résister aux rayons Ultraviolet du soleil de sa zone d’origine en Afrique.

Donc les « blancs » sont en fait des « noirs décolorés » par le soleil puisque la couleur d’origine de l’espèce humaine est noire! Regardez cette vidéo dans laquelle Yves Coppens est interrogé : selon la théorie de la « sélection naturelle« , les « yeux des chinois se sont bridés » pour s’adapter à la luminosité naturelle dans les hautes montagnes (voir au chrono 2:30 de la vidéo). Alors que Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) archéologue et historien allemand, prisonnier de son esthétique germano-italienne avait déclaré que les yeux des Chinois « sont une offense à la beauté » (Sic!) – voir page 64 Histoire des Blancs de Nell Irvin Painter). Bien sûr, tout est une question de contexte quand on compare deux points de vue.


De cette origine africaine, « l’homme moderne« , selon le Journal of Human Genetics a d‘abord migré d’Afrique (-200 000 ans Point de départ n°200 flèche marron ci-dessous) vers le Moyen-Orient (-70 000 ans) où il s’est sédentarisé et développé avant de se répandre en Europe et en Asie (-45 000 ans) : voir la carte ci-dessous de la migration putative de « l’Homme moderne« , qui est un concept correspondant à l’humanité actuelle (défini à ce jour par la seule génétique), régulièrement mise en avant par Jean-Jacques Hublin dans ses interventions, qui lui permettent notamment de souligner que l’Homme ne devient progressivement moderne, aussi bien anatomiquement que cognitivement, qu’il y a moins de 100 000 ans. Le professeur Jin Li, généticien de Shanghai vice-président de l’université Fudan, a aussi démontré que les Chinois viennent bien d’Afrique. On voit bien que la fin de ce processus d’expansion planétaire de « l’Homme moderne » a concerné le peuplement de l’Iceland et de la Polynésie qui s’est terminé en Nouvelle Zélande et à Hawaii (flèche violet n°1 ci-dessous : source Wikipedia).

L’expansion planétaire de « l’homme moderne » (âges exprimés en milliers d’année kya Avant le Présent). Peopling of the world (recent out of Africa and Upper Paleolithic). Figures are in thousands of years ago (kya). Time is color coded in a scheme of increasing « frequency », red at 100 kya to violet at 0 kya. Dotted blueish lines are meant to indicate approximate glaciation during the LGM.
Revoici l’autre vidéo citée supra du site Herodote : « La grande histoire génétique de l’Humanité: genèse et migration des haplogroupes Y » qui explique par une reconstitution génétique, les principales migrations de l’Homo Sapiens dans le Monde depuis sa naissance en Afrique jusqu’à aujourd’hui.
16- Conclusion : « To’u Fenua » pour lequel je lui dois TOUT
Bien que mes grands-parents (comme la plupart des chinois arrivés ici), avaient l’objectif de retourner un jour dans leur pays natal, ils ont fini par être enterrés là où reposent maintenant mon frère Raymond et mes parents, au cimetière chinois à Arue : le Chemin du repos éternel situé sur un terrain donné en 1895 par le Prince Hinoï. Le livre de Gérald Coppenrath « Les chinois de Polynésie » et le documentaire de Polynésie 1ère de 2017 « CHIM SOO KUNG – De Canton à Tahiti » relatent bien l’histoire de la communauté chinoise en Polynésie. Voici un extrait expliquant comment les Chinois se sont retrouvés bloqués ici : « Au commencement de l’année 1871, l’autorité supérieure, alors représentée par M. le Capitaine de Vaisseau de Jouslard, était profondément troublée à la pensée que les Chinois de la plantation d’Atimaono, au nombre de cinq ou six cents, allaient, par suite de leur contrat d’engagement et de l’impossibilité où se trouvaient les gagistes de les rapatrier dans les conditions établies par ce contrat, se répandre dans le pays, où ils devaient, pensait-elle, porter le désordre. »

Si les vœux de mes grands-parents avaient été exaucés, je serais né en Chine, administrée d’une main de fer sous Mao Tsé-toung (responsable, selon certaines sources, de la mort d’au moins 50 millions de Chinois) et maintenant sous le président à vie Xi Jinping. Face à la liberté d’expression de mes idées, le Parti Communiste Chinois (PCC) m’aurait certainement sermonné, comme Jack Ma le fut ci-dessus, pour être devenu une menace au pouvoir politique en place. Donc contrairement à mes grands-parents, je ne rêve pas de retourner en Chine. Ma vie est ici : To’u Fenua ! Comme Jennifer Lesieur, qui a écrit sa lettre d’amour du Fenua avec son roman « Le passage du cyclone« , ce blog est un peu ma reconnaissance pour le Fenua pour lequel je lui dois TOUT. Quelle chance d’être né et de vivre en Polynésie que le géostratège Gérard Chaliand a appelée le « paradis subventionné » dans son livre « Le savoir de la peau » page 244.
J’avoue avoir la chance, grâce à Café Maeva (rue du 22 septembre en face du Marché de Papeete), de pouvoir côtoyer certains orchestres locaux tels EONO, NOHORAI, TEIHO, CALMER et TEIVA LC dont le grand-père M. Le Moigne est mon parrain.


Je suis content que Café Maeva (« Good food, Good people & Good times ») ait pu contribuer depuis son ouverture en juillet 2018 à « insuffler » un nouvel élan à notre musique locale dans les restaurant-bars de Papeete. Sans l’avoir imaginé au départ, ce « spot » du centre-ville est devenu le RDV incontournable des soirées musicales des vendredis et des samedis soir. “Local vibrations” est le slogan que je donnerai à nos artistes polynésiens vivant de « la musique locale qui nourrit notre identité polynésienne« , selon le psychologue et ethno-analyste Ernest Sin Chan. De plus, des scientifiques ont expliqué ses bienfaits dans les articles suivants :
- publié le 23 mai 2023 « Musique, danse… Comment cerveau et corps se mettent en rythme » ;
- publié le 11 juin 2023 « Comment la musique permet de lutter contre les effets de Parkinson« .
- publié le 20 juin 2023 « I’m a Harvard neuroscientist. Here’s the No. 1 music I listen to when I need to focus—it’s not classical« .
Alors à consommer sans modération et chaque fois que nous le pouvons, soutenons nos artistes locaux, chacun à sa manière.

D’ailleurs, après avoir bénéficié des « acquis » de mon père qui ont culminé par le « boom perlier » dans les années 1990 où j’avais plus de 100 salariés, je me suis retrouvé en situation de quasi-faillite dans la perliculture « en perdition ». J’ai dû vendre mon terrain pour solder mes dettes bancaires et repartir de zéro dans les affaires, m’endetter à nouveau, me porter caution solidaire de mes sociétés débitrices, souscrire à des assurances emprunteur-décès et hypothéquer mes biens dont ma maison.
A mon mariage en 2007 où j’avais comme seul invité à la maison mon témoin Marc Lytham, ma femme a dû payer nos alliances au bijoutier, Serge About. Mais mes quatre enfants étaient heureux que leur mère, après 23 ans de vie commune, porte le même nom de famille. N’ayant connu que l’entrepreneuriat dans ma vie professionnelle je me suis tout naturellement relancé en 2013 dans les affaires avec ma femme et nos quatre enfants, cette fois-ci dans la restauration sous l’enseigne commerciale Café Maeva :
- 2013 : premier Café Maeva à l’étage du Marché de Papeete
- 2018 : deuxième Café Maeva & Tahiti Fitness dans la rue du 22 septembre
- 2020 : troisième Café Maeva concept Foodtruck au Parc Vaipoopoo en face de la mairie de Punaauia
- 2021 : quatrième Café Maeva dans l’aéroport de Faa’a
- 2022 en cours : cinquième Sunset Maeva en bord de mer à Punaauia au PK 13,3
Je sais que je dois TOUT au Fenua qui a été pour mes grands-parents et leurs descendants une terre d’accueil, « a land of opportunity« . Avec ma femme, nos enfants et petits-enfants, nous sommes tous devenus des « demis » issus du métissage entre deux ou trois groupes (Polynésiens, Européens et Chinois).


L’auteur métis américain Thomas Chatterton Williams a été choqué de voir sa fille, née blonde aux yeux bleus, qu’il a eu avec sa campagne blanche. Contrairement aux « Béké » de la Martinique, nos ancêtres chinois sont arrivés à Tahiti en tant que coolie. Dieu merci, nous n’avons pas connu l’esclavage qui d’ailleurs en 2018 existe toujours selon Walk Free Foundation : 40,3 millions d’esclaves dont certains sont répartis chez nos voisins tels l’Australie, les Fiji, la Nouvelle Zélande, la Papouasie Nouvelle Guinée, les Samoa, les îles Solomon, Tonga et le Vanuatu.

Sans s’en rendre compte, les polynésiens grâce à leur « hospitalité naturelle » légendaire ont poursuivi le métissage universel : la « caféaulaitisation » généralisée, l’avenir de l’humanité pour combattre le racisme, une « connerie » humaine qui n’a pas sa place dans la mentalité de notre « melting pot« .
En effet, selon Yves Coppens, il n’y a qu’UNE SEULE RACE HUMAINE : c’est la race sapiens de l’espèce sapiens du genre homo. Michel PANOFF dans son livre de 1989 « Tahiti métisse » page 14, s’est d’ailleurs interrogé qui fut le conquérant et qui fut le colonisé concernant notre métissage biologique qui seul importe en fin de compte dans la vie réelle des Tahitiens. Donc sur la question raciale, le « Taata Tahiti » doit être à mon avis plus avancé et plus évolué que le « Béké« .


À ma famille, gardons cette valeur morale : chaque fois qu’on peut créer des emplois, on ne doit jamais oublier nos polynésiens d’abord, ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts (selon une étude de 2016 de l’ISPF, notre coût de la vie est 39% plus élevé que celui de la France) ou ceux qui sont en quête d’un travail. Au lieu de scander que ce sont toujours les riches qui s’enrichissent et les pauvres qui s’appauvrissent, on devrait plutôt admettre que les chercheurs d’emploi trouvent du travail grâce aux entrepreneurs créateurs d’emploi.
Ne tombons pas dans le cas qui en dit long des Cook Islands qui avaient en 2018 une population résidant sur place de 17 000, comparés aux 62 000 rarotongiens vivant déjà en Nouvelle-Zélande, depuis 2013.
La France s’efforce tant bien que mal d’effacer son passé colonial avec ses politiques d’intégration visant à accueillir des populations d’origine étrangère pour préserver le tissu social. À ce sujet, voir l’interview du 02/07/2023 : « Eric Zemmour sur CNEWS : Les banlieues sont gorgées d’allocations sociales et de privilèges« . Bien que sur la forme Zemmour soit souvent critiqué, sur le fond de ce dossier, il tient un discours cohérent.

Les premiers explorateurs « blancs » étaient émerveillés par un certain mythe de Tahiti. Tandis que moi, je suis conscient d’être chanceux de pouvoir vivre paisiblement ici ce mythe qui est en fait une réalité. Oui, on « considère comme allant de soi » l’absence de tension raciale ici en Polynésie, grâce à la mentalité du « Taata Tahiti » qui n’est pas raciste de nature, comparé aux « Béké » de la Martinique. Je suis donc atterré à chaque fois que j’entends des propos se rapprochant de ceux de M. Hayot ; voir son interview de 1960. C’est vrai qu’il faut faire « l’effort intellectuel » de remettre ce type de propos dans son contexte d’origine. Je prie tout de même que la Polynésie ne connaîtra jamais ce type de « suprémacisme blanc. »
Mais un sacré défi nous attend : il faut préserver le Fenua des tensions sociales. Commençons donc avant tout par minimiser le chômage ici. A ce sujet, selon le DIXIT 2020-2021 à la page 128 économie, en 2019 mon oncle Louis WANE (que je considère comme mon deuxième papa et un modèle à suivre) avait déjà 2012 salariés à son actif, loin devant les autres grands groupes tels la Brasserie de Tahiti, Air Tahiti, Intercontinental hotels, EDT/Engie, Air Tahiti Nui, Boyer, Onati, Fare Rata, CPS. Pour UN SEUL entrepreneur du Fenua, c’est tout de même exceptionnel à l’échelle de notre économie insulaire.

D’ailleurs, dans son livre « Tahiti Tu connais? #1« , à la page 113, Jean-Marc REGNAULT mentionne deux hommes qui symbolisent la réussite chinoise en Polynésie : mes oncles Robert WAN et Louis WANE. Donc moi, avec mes dizaines de salariés, j’ai encore un long chemin à parcourir, pour faire aussi mes preuves.

Certes, les entrepreneurs sont avant tout attirés par « l’appât du gain ». Mais heureusement d’ailleurs, car ce faisant, ils créent aussi indirectement des emplois. À ce sujet, revoir supra le Premier ministre soviétique de l’époque Iego Gaïdar qui disait : « 75 ans d’inculcation d’idéologie communiste n’ont pas pu effacer cet esprit d’entreprise » – en bas au pointeur du timer Youtube à 1:24:00. C’est la fameuse « main invisible » d’Adam Smith par laquelle « l’ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées (par définition) uniquement par l’intérêt personnel de chacun, contribuent à la richesse et au bien commun« .
Donc pour éviter de jalouser quelqu’un pour sa réussite, incitons plutôt les gens à « marcher à la carotte« , ce qui va créer plus d’emplois dans le secteur privé. A mon humble niveau, j’en suis qu’à quelques dizaines de salariés dans mes projets. Mais avec ma femme et mes quatre enfants, nous continuons tant bien que mal la croissance de nos entreprises.
Méditons donc sur le message de Michael SANDEL : que ceux qui ont réussi doivent aussi penser à ceux qui n’ont pas réussi et qui ont besoin d’être aidés« . Quant à moi, créer plus emplois est ma manière efficace « d’apporter sa pierre à l’édifice« !
Tout le monde connaît le fameux discours « I had a dream » prononcé le 28/08/1963 par Martin Luther King Jr., avec une attention particulière sur le passage suivant : « I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. »
Mais pour moi, le discours de Steve Jobs donné le 12 juin 2005 lors d’une cérémonie de remise de diplômes à Stanford University restera une référence mémorable dans ma vie. Voici ses deux slogans qui ont marqué à jamais mon esprit :
- « Your time is limited. Don’t waste it living someone else’s life » : Ton temps sur terre est limité. Ne perds donc pas ton temps à essayer d’être quelqu’un d’autre.
- « Stay hungry, stay foolish! » : Aies toujours l’envie de te surpasser tout en sachant rire de soi!

Oui, regardons l’avenir par rapport à la vie qui est finalement trop courte.
Peu importe nos différences d’opinion, bats-toi à ta manière pour le Fenua.
To’u Fenua !
« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. »
Oscar Wilde