Tout d’abord, félicitons ce lanceur d’alerte, le professeur Regnault; voir son intervention sur Tahiti Info du 2 novembre 2022. Parfois, il est bon qu’une personne avisée nous tire de notre torpeur tropicale !
Soyons heureux de notre liberté d’opinion (que nous tenons pour acquis) contrairement aux russes sous le régime de Vladimir Poutine durant la guerre en Ukraine. Ils subissent encore, dans leur pays le plus vaste du monde, la surveillance de « BIG BROTHER » : voir le roman « 1984 » de George Orwell et le documentaire « 1984 » ou « Le meilleur des mondes » ? George Orwell, Aldous Huxley – ARTE 20 oct. 2022.
Le cas de la Chine avec son système de surveillance et de notation de ses citoyens (concept du « crédit social« ) n’est pas mieux : il ressemble drôlement à Big Brother, mais conduit à l’extrême !
On est encore très loin du cas en France concernant la vidéo surveillance automatisée ou algorithmique (VSA) autorisée « à titre expérimental », qui permet de détecter, en temps réel et de manière automatisée (grâce au recours à des logiciels), des comportements ou des situations définies comme à risque.
I- Son constat :
En substance, le professeur Regnault décrit que les pays du Pacifique vont être rapidement confrontés à une triple peine :
- victimes des effets du changement climatique imposant une sobriété énergétique et une réduction de l’empreinte carbone avec les transports aériens et maritimes qui sont extrêmement polluants (pour ceux qui ne le savent pas, la molécule CO2 n’est pas un polluant puisqu’elle est essentielle à la vie sur terre!) :
- la hausse de la température mondiale : ci-dessous trois moyennes de température relevée. Selon le concept de la thermodynamique, quel chiffre retenir?
- d’un côté un « système ouvert » en opposition à un « système isolé » :
- une hausse moyenne pour les îles du Pacifique de 0,0157° C/an = (1,1° C / 70 ans) selon une étude du Pacific Islands Climate Change Monitor : 2021; the Pacific Islands mean temperature over land has increased by 1.1°C (2°F) since 1951 to 2021, soit sur une période de 70 ans ;
- une autre hausse moyenne avec un écart entre +0,6° C à +1,55° C juste pour la Polynésie selon l’étude 2022 de Victoire Laurent ;
- et de l’autre côté un « système encore plus ouvert » avec une hausse moyenne mondiale pour 2019 de 0,007° C ± 0,003° C (ou 7°C/1000 ± 0,003° C) selon le calcul de François Gervais (voir infra et le débat sur CNEWS juin 2022) ;
- d’un côté un « système ouvert » en opposition à un « système isolé » :
- la montée des eaux : voir ce que j’ai appris à ce sujet ; une étude publiée le 13/11/2022 de Victoire Laurent, Météorologue, Responsable de la division Études et climatologie, Météo-France/Direction Interrégionale pour la Polynésie française, Université de la Polynésie Française, conclue aussi à une hausse moyenne de +2,9mm/an à Tahiti et de +1mm/an à Mangareva. Par ailleurs, l‘Express a commenté le dernier livre de Steve Koonin, Climat, la part d’incertitude (éditions L’Artilleur) dans un article du 30 mars 2023 intitulé « “C’est l’histoire d’un scientifique qui a mal tourné” : Steven Koonin, l’art du déni climatique ». L’Express reconnaît le succès de librairie du livre, mais prévient ses lecteurs que ce livre est destiné aux « procrastinateurs, voire aux complotistes ». Thierry Piou, scientifique formé à l’Institut Physique du Globe, a répondu à l’Express en adressant à Sébastien Julian l’auteur de l’article, un message cinglant, pour démontrer qu’à Brest, les séries statistiques donnent depuis 1943, une élévation moyenne de 1,2 mm/an ! Ce qui représente 10 à 15 cm d’ici 2100 (page 30 de ce document).
- l’acidification de l’océan : voir ce que j’ai appris à ce sujet;
- l’intensification des tempêtes : voir ce que j’ai appris à ce sujet ; la même étude ci-dessus de Victoire Laurent, corrobore ce constat ;
- la hausse de la température mondiale : ci-dessous trois moyennes de température relevée. Selon le concept de la thermodynamique, quel chiffre retenir?
- victimes des hausses de prix des produits importés :
- hausses du coût de l’énergie dans le transport;
- impact négatif sur le secteur du tourisme;
- remise en cause de l’embellie actuelle après la crise sanitaire du Covid;
- problème de pénurie de produits importés;
- victimes des politiques que les gouvernements des pays plus riches finiront inévitablement par mettre en place, sans parler des enjeux géostratégiques qui sont devenus considérables.
Dans le contexte de la politique international, la région Pacifique semble, elle, être un enjeu important de la rivalité sino-américaine montante. Face à cette montée en puissance, aux menaces que cela fait peser sur la démocratie et les libertés individuelles, la Polynésie devrait rester dans la sphère d’influence française. La France “Il faut que les Océaniens fassent entendre leurs voix, leurs vœux, pour ne pas se voir totalement imposer des décisions prises ailleurs, mais du coup, il faut les écouter, sinon ils se tourneront vers d’autres interlocuteurs.
La mise en avant de l’autonomie ou de la souveraineté comme seule ligne politique est en décalage total avec le monde tel qu’il devient. Le vrai problème, pour nous, c’est de savoir comment s’adapter et faire face aux changements du monde.
L’enjeu primordial aujourd’hui est celui des inégalités sociales. Ces inégalités, contrairement à l’inflation, sont du ressort du Pays depuis l’autonomie. Ça fait 50 ans qu’on parle de réduire les inégalités sociales en Polynésie. Par exemple, les écarts entre les revenus les plus riches et les plus pauvres sont de deux à trois fois plus forts en Polynésie qu’en France. Il faut donc une répartition des richesses plus juste.
II- Ma réponse à ce « large spectre » d’interpellations
En partant d’un sujet sur le climat, l’économie, la géopolitique et l’indépendance-autonomie, le professeur Regnault termine par le sujet de la réduction des inégalités sociales en Polynésie. C’est finalement son thème principal que j’ai d’ailleurs abordé ponctuellement dans divers articles de mon blog :
- Mon objectif dans To’u Fenua
- La pauvreté et son financement
- Indépendance ou Autonomie : ma façon d’y voir
A) Concernant le réchauffement climatique et de son corollaire, la politique énergétique
J’ai écrit en 2019 et mis à jour depuis, une série de 16 articles sur ce thème ô combien controversé. Au lieu donc d’acquiescer passivement à la responsabilité de l’homme sur le réchauffement climatique, ressassée par la doxa, j’invite les lecteurs à faire leurs propres recherches sur ce sujet passionnant. Dire que 97% des scientifiques ont conclu que l’homme est responsable du réchauffement climatique, est une aberration intellectuelle pour les grands scientifiques climatosceptiques. D’ailleurs, il est ridicule de rechercher une « vérité absolue » qui n’existe pas en science.
Steven E. Koonin (PhD Physics MIT, Under Secretary for Science, Department of Energy, dans l’Administration Obama connue pour être plutôt climatoalarmiste) dit que c’est bien l’activité humaine qui est responsable de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère; mais il n’en déduit pas que ce CO₂ d’origine anthropique soit le principal responsable du très minime réchauffement climatique. Voir ce qu’il a écrit dans son livre « Unsettled? » aux pages 51-52.


Il a fait la une du Le Point 08/04/2023 : « Steven Koonin, la coqueluche des climatosceptiques« . Comme d’habitude, les journaux effleurent le débat sans vraiment rentrer dans les détails, comme je le fais dans mes articles sur le réchauffement climatique.

Pour ma part, ci-dessous le sommaire de mes 16 articles avec leurs liens hypertextes représentant les sources qui étayent mes arguments ; ils sont le fruit de plus d’une année de recherche et d’étude. Bien sûr que je ne prétends pas être un spécialiste du climat. Mais je pense avoir suffisamment compris sur ce sujet du « réchauffement climatique » pour pouvoir mieux débattre avec un climatoalarmiste qui viendrait me raconter des salades !
Le réchauffement climatique : pourquoi tant de controverses
Sommaire du sujet écrit en 16 articles parus dans Tahiti Pacifique Magazine de Mai 2019 à Décembre 2019 et mis à jour depuis.
I- LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
1/16 -Le réchauffement climatique : le décor est planté
- Le « réchauffement climatique est devenu le « changement climatique »
- D’emblée plantons le décor!
- Tout a commencé avec Al Gore et sa fameuse courbe de température
- Les principaux protagonistes du débat sur le réchauffement climatique
- La prédominance médiatique des climatoalarmistes
- Le bal des climatoalarmistes hypocrites : faites ce que je dis mais pas ce que je fais
2/16 – Le réchauffement climatique : des objectifs politiques inavoués
- L’implication du politique dans le débat
- « Le machin » qu’on appelle l’ONU où il n’y a aucun chef
- La nature du GIEC : politique ou scientifique ?
3/16 – Le réchauffement climatique : un débat mal engagé
- Un bref historique du débat expliqué par un scientifique français
- Le scandale en 1998 de la courbe de température en « cross de hockey »
- Le scandale en 2009 du Climategate ou l’incident des e-mails du Climatic Research Unit
4/16 – Le réchauffement climatique : une appréciation scientifique difficile
- La Terre et son enveloppe atmosphérique avec les différentes couches thermiques
- L’effet de serre : la molécule à l’état gazeux dihydrogène (H2) formant l’eau (H2O) a un Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) 11 fois plus que la molécule dioxyde de carbone (CO2)
- L’effet d’albédo
- Le bilan énergétique de la Terre
- Cette « satanée » de CO2 émise par l’activité humaine depuis la Révolution industrielle au 18ième siècle
- La fameuse courbe Keeling de CO2 qui constaterait la lente extinction de l’humanité
- La molécule CO2, cette mal-aimée au cœur du débat scientifique
- Le paradoxe de l’œuf et de la poule : c’est la température qui commande scientifiquement la teneur en CO2 dans l’atmosphère et pas l’inverse comme le sous-entendent les climato-alarmistes
- La molécule CO2, essentielle à la photosynthèse
- La molécule CO2, essentielle à notre respiration
- La molécule CO2, une part essentielle dans nos boissons
5/16 – Le réchauffement climatique : une idéologie et l’avènement de l’informatique
- Une nouvelle idéologie : le « réchauffisme » ?
- Le dernier rapport SR1.5 d’octobre 2018 du GIEC vu par le Prof. Ray BATES
- L’avènement de la simulation informatique et des mathématiques appliquées dans la climatologie (modélisation climatique ou « computer-simulation models »)
- Les prévisions de température par tâtonnement expérimental via informatique
6/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-réalistes en France
- Etienne VERNAZ
- Professeur Vincent Courtillot
- Professeur François Gervais
- Jacky RUSTE
- Philippe Bousquet et Jean-Louis Dufresne
- Marie-Antoinette Mélières
7/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques aux Etats-Unis
- Steven E. Koonin
- Dr Richard Alan KEEN spécialiste en climatologie University of Colorado at Boulder
- Dr. Jay LEHR science director THE HEARTLAND INSTITUTE
- Watts Up With That?
- Dr Roy Warren SPENCER Principal Research Scientist IV University of Alabama Huntsville
- Dr. Patrick MICHAELS, Directeur au Cato Institute & Dr John CHRISTY University of Alabama in Huntsville
- M. Ivar GIAEVER – prix Nobel de Physique 1973
- M. Kary MULLIS – prix Nobel de Chimie 1993
- M. John CLAUSER – prix Nobel de Phyiques 2022
- Freeman Dyson de l’Université de PRINCETON décédé le 28/02/2020
- Dr. Rex J. Fleming mathématicien Ph.D. en science atmosphérique de l’Université de Michigan
8/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Europe (hors-France)
- « L’augmentation forte des concentrations de CO2 liée à la combustion des fossiles depuis 1750, n’est pas scientifiquement établie »
- « L’élévation de la température moyenne globale du demi-siècle passé n’est pas atypique par rapport aux 1300 dernières années »
- « Le CO2 provenant des combustibles fossiles ne contribue pas, en tout cas pas significativement, à la hausse de température depuis le milieu du 20ième siècle ».
- « La théorie du changement climatique dû à l’homme se base sur des modèles ou simulations numériques avec tous les aléas, hypothèses et approximations que de tels modèles comportent. Les modèles sont une aide à l’analyse mais ils ne constituent en aucun cas une preuve scientifique »
- « Les observations mettent en évidence d’autres facteurs majeurs (Soleil, volcans, courant océaniques, nuages, aérosols, etc.) dans l’évolution du climat, dont le GIEC ne tient pas ou pas suffisamment compte ».
9/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Australie
- Les gaz volcaniques composés de CO2 à teneur de 5% à 25%
- L’acidification des océans
- La technique « d’homogénéisation » des données statistiques
- La saturation du CO2 dans l’absorption des rayons infrarouges réémis de la Terre
- Les flux et la pondération du CO2 dans l’écosystème
MON OPINION SUR LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
- La recherche d’une « vérité absolue » qui n’existe pas en science
- Le cas de la montée des eaux en Polynésie française
- L’homme est-il réellement responsable du réchauffement climatique ?
- La vapeur d’eau (nuages) cette grande inconnue dans le modèle climatique
- La modélisation affinée du climat
- Conclusion du débat scientifique sur le réchauffement climatique
- a. L’évolution de la concentration de CO2 dans l’atmosphère
- b. La prochaine (6ième) extinction massive des espèces?
- c. Rappel du point de départ du développement de l’espèce humaine
- d. Quel serait le taux de CO2 idéal dans l’atmosphère?
- e. L’impossibilité de revenir au niveau d’équilibre de 280 ppm du début de la révolution industrielle en 1750
- f. Allons-nous vers un effondrement inéluctable de l’espèce humaine?
- g. Les 9 limites planétaires à ne pas dépasser
- h. Quelques pistes pour ne pas sombrer dans la « collapsologie »
- i. Le véhicule à hydrogène : un buzz qui n’a jamais été une bonne idée selon le Dr Richard MULLER de UC Berkeley
- j. L’hydrogène comme source d’énergie durable? Tout d’abord, comment produire et stocker le dihydrogène (H2)
- k. Ensuite une fois le gaz dihydrogène (H2) séparé du gaz dioxygène (O2) et stocké à part, comment consommer l’énergie induite par la formation de l’eau : H2O
- l. Le débat sur l’avenir de « l’hydrogène » dont le H2 a un pouvoir de réchauffement global (PRG) 11 fois plus que le CO2″
- m. Après ce long débat passionnant sans sombrer dans le « transhumanisme«
II- LA POLITIQUE ENERGETIQUE AU REGARD DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
11/16 – Le réchauffement climatique : une économie que l’on essaye de « d’acclimater »
- La politique énergétique : un corollaire du réchauffement climatique
- Tout d’abord, c’est quoi l’énergie ?
- Pourquoi parler de l’énergie dans le débat du réchauffement climatique ?
- Les trois piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social
- Le développement durable et la lutte contre la pauvreté
- Le débat dichotomique du développement mondial : pays riches contre pays pauvres
- Le financement des dégâts climatiques par les pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique
- La fiscalité pour financer la transition énergétique
- Le classement des émissions de CO2 d’origine anthropique
- Le dilemme : le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté
- Le réchauffement climatique et la course au développement économique
- Prix Nobel 2018 économie-climat
- Conclusion
12/16 – Le réchauffement climatique : les réalités économiques
- La politique énergétique et ses contraintes
- La grande différence entre « l’énergie produite » et « la puissance installée«
- Le réchauffement climatique et la consommation d’énergie liée au niveau de vie d’un pays
- Les pays qui émettent le plus de CO2
- Les écarts de consommation d’énergie entre pays
- Conclusion
13/16 – Le réchauffement climatique : La « décarbonation » ou « décarbonisation » de notre économie
- La molécule d’hydrogène (H2) contenue dans les nuages (H2O) faisant partie des gaz à effet de serre, réchauffe 11 fois plus le climat que le CO2
- Le gaz à effet de serre Méthane (CH4) réchauffe 21 fois plus le climat que le CO2
- Est-ce réaliste d’imaginer un monde sans bovins ou sans riz?
- La neutralité carbone et les « puits de dioxyde de carbone (CO2) » communément appelés « puits de carbone«
- L’économie propre exprimée en CO2 émis
- Les objectifs très ambitieux voire irréalistes du GIEC
- Les enfants montent au créneau
- Conclusion
14/16 – Le réchauffement climatique : la place prépondérante de l’électricité
- Les différents types d’énergie : un peu de vocabulaire
- La voiture électrique : un cas atypique
- Le poids de l’électricité dans la production d’énergie finale
- Le poids prépondérant de la production d’électricité dans les émissions du CO2
- L’impossible défi du 100% EnR avec l’éolienne et le solaire
- La stabilité du réseau électrique
- Notre électricité de Tahiti
- L’avenir du marché de l’électricité en Polynésie
15/16 – Le réchauffement climatique : la transition espérée vers l’énergie renouvelable (EnR)
- Le « Green New Deal » venu des États-Unis
- La transition énergétique telle enseignée par le partenariat Agence Française de Développement (AFD) et l’École Normale Supérieure (ENS)
- La difficile combinaison « EnR-fiscalité-inégalités »
- Poker menteur
- L’impossible défi d’un mix énergétique à 100% en énergie renouvelable (EnR)
- La passion l’emporte sur la raison ou l’utopie de la croissance verte
MON OPINION SUR LA POLITIQUE ENERGETIQUE
- Une nouvelle vision du nucléaire ?
- Le compte n’est pas bon et le GIEC soutient à demi-mot … le nucléaire
- Cette énergie qui émet moins de CO2
- Cette énergie qui fait peur
- L’énergie nucléaire revisitée
- L’énergie nucléaire contenue dans le noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fission du noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fusion de deux noyaux atomiques
- Une conclusion plutôt pessimiste sur l’évolution énergétique
En résumé, ne nous laissons pas submerger par ce phénomène du réchauffement climatique. On s’autoflagelle inutilement en prenant des mesures qui ruineraient notre économie. L’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon) a été un peu notre « péché originel ». Par sa combustion depuis la révolution industrielle vers le milieu du xviiie siècle, l’homme (accusé, levez-vous!) a mangé ce « fruit défendu » pour accumuler en CO2, un total de 0,0002080 de l’atmosphère (1,04% x 40% x 5% = 0,0208% = 0,000208); voir le calcul ci-dessous dans le graphique.

Maintenant, faisons face à la conséquence de ce « cadeau empoisonné« , qui s’est traduite par une hausse de la température mondiale à 0,007° C, pour l’année 2019 selon le rapport du GIEC AR6 paragraphe D.1.1 page 28 du Résumé pour les décideurs (voir la pages 24-25 du livre de 2022: « Impasses climatiques » de François Gervais et l’article RC n° 6/16). Voici son calcul pour arriver à ce résultat de 0,007°C pour l’année 2019 établi à partir des chiffres donnés par le GIEC :
- le GIEC affirme « Each 1 000 Gt CO2 of cumulative CO2 emissions is assessed to likely cause a 0,27° C to 0,63° C increase in global surface temperature with a best estimate of 0,45° C.« ; rappel : 1 Gt = 1 milliard de tonnes d’où 1 000 Gt CO2 = mille milliards de tonnes de CO2;
- les émissions mondiales pour l’année 2019 ont atteint 36 Gt CO2 dont 44% (44% x 36 GtCO2 = 16 Gt CO2/an) sont restés dans l’atmosphère, le solde ayant été absorbé par la photosynthèse et les océans ne contribue donc pas au réchauffement climatique;
- le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui mesure le contenu du CO2 dans l’atmosphère à partir du site de Moana Lao confirme une hausse de 2 ppm pour l’année 2019 (1 ppm = 7,8 GtCo2); d’où 2 ppm x 7,8 Gt CO2 = 16 Gt Co2/an que l’on retrouve ci-dessus;
- d’où par la règle de trois : [(16 Gt CO2 / 1 000 Gt CO2) x (0,45° C ± 0,18° C)] = 0,007° C ± 0,003° C de hausse moyenne de la température mondiale pour l’année 2019; ce qui est loin d’être catastrophique !

Réduire considérablement la combustion du pétrole, du gaz, et du charbon paraît impossible puisque l’économie mondiale dépendait encore en 2015 à 81,4% de cette énergie fossile. Donc vouloir remplacer quelque chose représentant 81% par de l’énergie renouvelable (EnR) qui ne représente que 3%, cherchez l’erreur!
Rappelons qu’en 2014 la Polynésie avait émis dans l’atmosphère un total 792 333 tonnes de CO2 (0,79 Méga tonne) – voir calcul dans RC n° 13/16 ; soit 0,00246 % ou 0,0000246 du total mondial 2014 des 32 300 Méga tonnes (0,79/32 300). Par conséquent, au lieu de s’attaquer au défi du réchauffement climatique pour lequel les Polynésiens ne pèsent qu’une goutte d’eau dans l’océan, écoutons plutôt le conseil de Richard Lindzen : Global warming, why you should not worry.
Ne rêvons pas, les grandes puissances en concurrence économique mondiale ont d’autres priorités que les petits pays comme nous! Durant son mandat, l’impétueux Président TRUMP avait renforcé la production de pétrole des États-Unis pour devenir le plus grand producteur mondial (voir le graphique ci-dessous et rappelons-nous les dates des mandats présidentiels : Obama 01/2009 – 01/2017; Trump 01/2017 – 01/2021) :

Le Président Biden, au lendemain de son élection en Janvier 2021, pour respecter sa promesse de campagne de limiter la production de pétrole au profit de l’énergie renouvelable (EnR), a gelé les nouveaux forages sur les terres fédérales. Résultat de cette stratégie de l’Administration Biden, l’inflation aux Etats-Unis a atteint plus de 8% (du jamais vu en quarante ans) contribuant ainsi fortement à une inflation mondiale causée, entre autres, par une combinaison des facteurs suivants :
- la hausse du baril de pétrole vu que la demande reste supérieure à l’offre; voir aussi la vidéo : « Why Diesel Is Driving Up The Cost Of Everything«
- la rupture des chaînes d’approvisionnements dans le monde, suite au Covid-19;
- la prépondérance des États-Unis dans la production mondiale du pétrole; en 2021 ils étaient toujours le premier producteur au monde;
- les États-Unis étant la première puissance économique mondiale, nous affectent tous : c’est une des conséquences de la mondialisation;
- le taux US$/Euro qui a apprécié de 27% de janvier 2021 à septembre 2022;
- les dépenses publiques américaines en % de leur PIB (courbe rouge ci-dessous Federal Spending) qui ont explosé;
- la guerre en Ukraine qui s’est étendue vers un rapport de force économique entre la Russie et l’Occident; voir aussi l’article du 21 mars 2022 « Embargo total ou partiel, consommer moins… Quelles solutions pour couper dans les importations gazières de Russie ? »




Federal Reserve Bank of San Francisco : Annual core CPI inflation: U.S. versus OECD Note: Shaded area reflects interquartile range for OECD sample.
Source: OECD Household Dashboard: cross country comparisons.
Face aux incantations puériles ressassées par la « doxa mainstream » dans le style « L’homme est responsable du réchauffement climatique … c’est bientôt la fin du monde … agissons vite!« , je sortirai de mon chapeau la scandaleuse solution possible : l’énergie nucléaire ! Voir à ce sujet, mon cri d’alarme figurant à la conclusion de mon dernier article : Le réchauffement climatique (16/16) : mon opinion sur la politique énergétique.
Restons donc réalistes en entamant l’étape de la transition énergétique : 100% en énergies renouvelables (EnR) est irréaliste et au grand dam des écologistes, reconnaissons que l’énergie nucléaire est à terme notre seul salut, en l’état actuel de notre connaissance scientifique!
B) Concernant la politique internationale
Voir également les vidéos suivantes qui retracent rapidement cet épisode de notre histoire :
- La guerre franco-tahitienne (1844-1847)
- Pourquoi la France a-t-elle colonisé la Polynésie ? | Partie 1

L’histoire a aussi montré que les chinois de la Chine continentale (les ancêtres en fait des tahitiens!), mis à part leurs guerres internes pour le pouvoir entre dynasties et royaumes, n’ont jamais entrepris de conquêtes coloniales contrairement aux « Blancs » dont Christophe Colomb (1451-1506), Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) et Abel Aubert du Petit-Thouars (1793-1864).
Pour les différencier des autochtones Tahitiens, le terme « Blancs » est entendu ici dans le sens des premiers blancs européens, en l’espèce les Français datant du XVIIIe siècle, qui sont issus d’un croisement voilà plus de 5 000 ans entre les paysans blancs originaires du « Croissant fertile« (voir la carte ci-dessous et cette vidéo au chrono 6:10) et les Yamnas blancs originaires du Dniepr en Ukraine. Donc raison de plus pour les « blancs du monde libre occidental » de venir en aide à leurs ancêtres les ukrainiens qui sont agressés par Poutine, depuis le 24 février 2022.

Mon adorable premier petit-fils Teahi est né la peau blanche; donc le racisme n’a pas de place dans mes propos.
Voir ci-dessous la carte des expéditions de Christophe Colomb (aussi celles de James Cook et de Bougainville) à comparer avec celle de Zheng He (1371-1433), l’eunuque chinois musulman, explorateur maritime devenu célèbre par ses voyages au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est, sans intention de conquête coloniale, 87 ans avant Christophe Colomb.

Pourtant « quand la Cité interdite fut achevée en 1420, la Chine des Ming pouvait largement prétendre au titre de civilisation la plus avancée du monde » selon Niall Ferguson. Par exemple, alors que Londres à cette époque devenait un piège mortel à cause de l’absence d’égouts qui empuantissait ses rues, dans les villes chinoises on ramassait les excréments pour fertiliser les champs! Quel pragmatisme et bon sens, en santé publique! Voir son livre de 2014 « Civilisations – L’Occident et le reste du monde » pages 40-41. Cette anecdote me fait rappeler mes greffeurs chinois qui utilisaient leurs excréments (urines particulièrement) pour fertiliser leurs potagers sur ma ferme perlière de Toau.


Depuis que nous sommes français, le Fenua a toujours été sous le contrôle de la France. Sur le plan institutionnel l’Etat veille à son droit régalien, c’est le Rubicon à ne pas franchir du statut d’Autonomie interne. Donc face à nos capacités de décision dictées de Paris (dont la triste décision de poursuivre les essais nucléaires ici), on comprend pourquoi les indépendantistes demandent à ce que la Polynésie intègre directement l’ONU sans être représentée par la France. Mais attention, en plus de l’idiotie institutionnelle de notre Statut d’autonomie qui permet à l’État de déroger à l’obligation constitutionnelle de la prise en charge de nos dépenses de santé, les indépendantistes dans leur combat pour l’indépendance tendent à vouloir aussi le beurre et l’argent du beurre!
Donc oui, être membre de l’ONU c’est bien pour discuter d’égal à égal avec les autres états membres. Mais cela ne règlera pas nos problèmes économiques pour accéder sereinement à l’Indépendance. Il nous manque le nerf de la guerre, en l’espèce un PIB fort et élevé. Avant de parler d’une juste répartition de la richesse, il faut bien en produire plus d’abord. Sinon, on aura tendance à partager un misérable PIB ! En conséquence, par respect pour nos futures générations, préparons bien notre indépendance et évitons le scénario des îles Cook.
Les grandes puissances du moment (les États-Unis vs. La Chine) qui s’affairent actuellement dans la zone Indo-Pacifique, continuent ce que les premiers Blancs européens ont fait depuis « l’entente cordiale » entre la France et l’Angleterre : se partager mutuellement une zone d’influence, au nez et à la barbe des pauvres Tahitiens de l’époque. D’ailleurs, vu que des zones d’influences perdurent dans l’Indo-Pacifique entre la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, on pourrait raisonnablement parler aussi d’une espèce « d’entente cordiale » entre ces puissances occidentales.
Par exemple, le jour où la Polynésie deviendra indépendante, et j’en doute fort pour bientôt, on devine bien que ces cinq puissances occidentales « feront ce qu’il faudra faire » pour que ni la Chine et ni la Russie ne viendront combler ce « vide en Indo-Pacifique » laissé par la France. Géopolitique oblige ! En tout cas, Barry Keane, membre du NZ Initiative, appelle de ses vœux pour que la Nouvelle-Zélande reste dans le clan de l’OTAN.
Maintenant, dans le cadre de la guerre en Ukraine, le monde géopolitique peut être analysé en deux clans :
- Le clan de la liberté défendu par le « club des bons » dont les pays de l’OCDE incluant d’entrée de jeu la Polynésie au travers de notre appartenance à la France. Même le Japon confirme son rôle de premier plan et son engagement aux côtés des États-Unis dans la défense d’un Indo-Pacifique libre et ouvert (Free and Open Indo-Pacific, FOIP) et au-delà, d’un ordre international libéral mis à mal par les comportements agressifs de la Chine et la Russie.
- Le clan du totalitarisme défendu par le « club des méchants » dont les plus connus sont la Chine, la Russie, la Corée du Nord, Cuba, l’Iran et d’autres pays connus pour être des « républiques bananières« .
L’Union européenne et particulièrement la France (une puissance moyenne d’influence mondiale, depuis son pire désastre en juin 1940, selon Hubert Védrine voir la vidéo « Géopolitique : Le désastre français? » Thinkerview au chrono 11:30), observe avec une certaine impuissance le rapport de force en présence des trois puissances mondiales, selon le théâtre des opérations en question :
- pour la zone d’influence en Europe où sévit la guerre en Ukraine : les États-Unis vs la Russie ; l’Union européenne ne s’est pas rendu compte que les « Autres » pays, « sous la protection » de la Russie, avaient une vision radicalement différente de ce que le monde devait être ;
- pour la zone d’influence en Indopacifique : les États-Unis vs la Chine
D’ailleurs, selon Ian Bremmer, politologue américain spécialisé en politique étrangère américaine, en transition étatique et en risque politique global, « le rapport de force » entre les nations, ne sera plus dominé mondialement par le trio géopolitique classique États-Unis/Russie/Chine (voir sa présentation de juin 2023 sur TEDx : « The Next Global Superpower Isn’t Who You Think« ), mais par les quelques BIG TECH qui, grâce à leurs Algorithmes, contrôlent maintenant les flux d’information dans le monde. Dans son livre « The power of crisis« , Bremmer décrit les trois défis qui nous pendent au nez :
- les futures pandémies qui risquent d’être plus mortelles que la Covid-19 : global health emergencies
- le réchauffement climatique qui va intensifier les flux migratoires dans le monde : transformative climate change
- l’Intelligence Artificielle (AI) qui va « chambouler » notre mode de vie et le rapport de force entre les puissances mondiales : most dangerous of all, new technologies (AI revolution) will reshape the geopolitical order, disrupting our livelihoods and destabilizing our societies faster than we can grasp and address their implications
À ce titre, j’ai abordé ce sujet du pouvoir d’influence des BIG TECH :
- sous l’angle des principaux médias de masse aux États-Unis qui « contrôlent » le contenu d’information à diffuser : voir mon article « La chasse à l’homme visant Trump (2/6).
- sous l’angle du conflit en Ukraine où la société Starlink d’Elon Musk a « le pouvoir technologique » de changer le cours de la guerre : voir l’article « Comment Starlink et les constellations de satellites d’Elon Musk changent la guerre »– Le Monde du 15 décembre 2022.
- sous l’angle de la complicité des BIG TECH (dont Twitter et Facebook) avec les services de renseignements américains (FBI, CIA) et les principaux médias de masse, qui a permis l’élection de Joe Biden en novembre 2020, en ayant caché l’existence de l’ordinateur portable de Hunter Biden, qui contenait des informations de corruption de la famille Biden. Voir également Epoch Times septembre 2022 « Zuckerberg Slips Up—or Does He? It doesn’t matter if it was the FBI or Facebook leadership who decided to censor the Biden laptop story« , Dominick Sansone.
Mais, soyons réalistes, la Polynésie SEULE n’a ni les moyens ni la capacité de rester isolée. Elle sera déjà incapable de surveiller sa ZEE de 4,5 millions km². Mais, heureusement, pour seulement 0,28% du budget annuel de la Nation la Polynésie, grâce à sa ZEE, contribue stratégiquement à la « grandeur » de la France dont de Gaulle avait « une certaine idée« .
Pour ceux qui ne réalisent pas la géostratégie « échiquéenne » qui se déroule sous nos yeux, je vous réfère à la carte montrant notre proximité par rapport aux Îles Salomon. L’invitation à la Maison Blanche, le 27/08/2022 du Président Fritch, en dit long sur cette dynamique géopolitique dans notre région. Le président BIDEN déroule le tapis rouge pour les îles du pacifique dont la Polynésie !
D’ailleurs le Président Macron nous avait mis en garde lors de son intervention à la Présidence du Gouvernement de la Polynésie française le 27 juillet 2021 : « Dans les temps qui s’ouvrent, malheur aux petits, malheur aux isolés. Malheur à celles et ceux qui vont subir les influences, les incursions de puissances hégémoniques [référence aux Etats-Unis et certainement à la Chine] qui viendront chercher leur poisson, leur technologie, leurs ressources économiques”. La guerre en Ukraine de février 2022 est venue « enfoncer les clous ». Comprenons donc la « frilosité » de l’Etat français face aux grands projets chinois ici en Polynésie.
Sur la corruption des élites Salomonaise par la Chine, ce phénomène n’est pas nouveau en géopolitique. On est en plein dans les « rouages de la géopolitique » que les Chinois appellent noblement « Guanxi » qui est « une orientation de l’esprit conduisant à mobiliser les réseaux de relations dès lors qu’on fait face à un problème décisionnel, et ce, à tous les niveaux de la vie sociale ». Les puissances coloniales ont d’ailleurs montré l’exemple avec les accords Sykes-Picot qui étaient des accords secrets signés le 16 mai 1916, après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni (avec l’aval de l’Empire russe et du royaume d’Italie), prévoyant le découpage du Proche-Orient à la fin de la guerre en plusieurs zones d’influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l’Empire ottoman. Les accords s’inscrivaient dans le contexte d’une domination coloniale par laquelle deux pays exerçaient une action déterminante et durable sur les peuples d’une région étrangère. Voici une vidéo de vulgarisation qui résume cette étape de l’histoire.
Par ailleurs, les puissances coloniales ont corrompu leurs anciennes colonies, en l’espèce la Françafrique; voir d’autres vidéos dont celle-ci et un livre qui accroche par son titre « L’Empire qui ne veut pas mourir – Une histoire de la Françafrique : guerres, pillages, racisme, coups d’Etat, corruption« .

Donc les occidentaux avec leur « air de condescendance » n’ont pas de leçon de moral et de pacifisme à donner à la Chine continentale qui n’a jamais entrepris de conquêtes coloniales contrairement aux puissances occidentales (voir les deux cartes supra). D’ailleurs à ce titre, bien que la Chine soit devenue la 3ième puissance militaire au monde, beaucoup d’experts géopolitiques occidentaux pensent qu’elle n’a pas du tout le niveau d’expérience de guerre des anciennes puissances coloniales de l’Occident (voir infra les commentaires du général Michel Yakovleff). La Chine a inventé, sans intention de conquête coloniale, la « poudre noire » vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang (618–907). Ce sont les colonialistes blancs européens qui ont révolutionné, par la suite, la technologie militaire en perfectionnant les premières armes à feu européennes au cours de la deuxième moitié du Moyen Âge, vraisemblablement au XIIIe siècle. Vaincue lors des guerres (1839-1860) de l’opium que les Anglais essayaient d’imposer illégalement, la Chine a dû supporter une défaite militaire humiliante face aux européens colonialistes. Oui, comme Robert Brasillach, un « collabo antisémite » très connu, l’a si bien dit : « L’Histoire est écrite par les vainqueurs ». Mais, les chinois vaincus ont aussi leur propre lecture de l’histoire et le président à vie Xi Jinping a donné son cap géopolitique le 01/07/2021, en sous-entendant que la Chine avait une revanche à prendre sur l’histoire. Par conséquent, la Chine met indirectement en garde les puissances coloniales qui l’ont humiliée. À bon entendeur !
Cette supériorité des « Blancs européens » dans « L’art de la guerre à l’occidental » est bien décrite par le général Michel Yakovleff dans l’avant-propos de son livre « Tactique théorique » page XIII dont voici un extrait : « Depuis maintenant cinq siècles, il [le modèle de guerre occidental] exerce une domination totale aux échelons tactiques, sur tous les théâtres, face à tous les adversaires. Depuis la première expansion coloniale européenne au XVe siècle, il n’y a aucun adversaire qui ait prévalu face à une troupe occidentale, à moins d’une supériorité numérique écrasante. Quels sont les fondements d’une telle domination? Supériorité technologique, supériorité conceptuelle, (art de la manœuvre), culture militaire spécifique, dynamisme et expansionnisme culturels, vigueur démographique, tous ces facteurs sont à la fois le produit et l’origine d’une intense compétition intra-européenne qui a rendu le modèle imbattable à l’exportation« . D’ailleurs, le général Yakovleff décrit avec lucidité « les dessous » de la guerre en Ukraine.

Ainsi l’Occident, en l’espèce la France, devrait nuancer ses critiques à l’égard de la Chine qui a sa propre « culture » dans la résolution de son problème social ou sociétal.
Par exemple, son système de surveillance et de notation de ses citoyens (concept du « crédit social« ) ressemble à Big Brother poussé à l’extrême. Elle n’a pas la même vision occidentale du respect des droits de l’homme que nous, puisqu’elle doit imposer une certaine discipline aux 1,4 milliard d’habitants (estimation 2021) comparés aux 67 millions de français champions du monde de la grève avec pourtant la France aussi championne du monde en pression fiscale.
Dans l’article du Figaro daté du 14 juillet 2023 « La France championne d’Europe de la pression fiscale et sociale« , les Français ne commenceront à travailler pour eux-mêmes qu’à partir de ce lundi 17 juillet, « libérés » du poids des prélèvements obligatoires. En clair, un salarié moyen (célibataire sans enfants, qui touche le salaire moyen) doit travailler jusqu’à cette date pour s’acquitter de l’ensemble des cotisations sociales, impôts et TVA nécessaires pour financer la dépense publique. C’est la date la plus tardive en Europe, loin derrière les Anglais, « libérés » fiscalement le 9 mai, ou les Espagnols, le 8 juin.
Comprenons donc pourquoi la gestion de la France n’est pas le modèle préféré du Parti Communiste Chinois (PCC) pour gérer d’une main de fer leur pays 4,25 fois plus peuplé, mais aussi grand que les États-Unis.

Thomas Deszpot Publié le 5 décembre 2019 à 13h45
Quant aux lobbyistes locaux qui s’agitent, tout d’abord une chose devrait sauter aux yeux à tous : l’État a toujours représenté le lobbying le plus puissant pour que la Polynésie reste française !
Rappelons que c’est Richelieu au XVIIe siècle qui a inventé la diplomatie européenne, fondée sur la raison d’État, la défense de l’intérêt national, la recherche de l’équilibre entre les puissances. Les États-Unis, dans leur pragmatisme géopolitique, l’ont mis en œuvre en affirmant la primauté des principes sur l’intérêt de la coopération, sur la compétition de la sécurité collective, sur l’équilibre des forces.
L’État français a donc toujours su « exploiter » les luttes internes entre les partisans pour la présence française et leurs opposants dont les indépendantistes. Le cas de la Françafrique est un autre exemple flagrant pour nous rappeler que la raison d’État s’impose toujours avant tout !
Ensuite, le fait que 3/4 de notre PIB provient des dépenses publiques, peut expliquer des « écarts » dans la gestion de notre politique publique. Un sérieux problème de conflit d’intérêt perdure dans le Fenua. Ce sujet est d’ailleurs abordé dans plusieurs parties de ce blog :
Le « lobbying » ou la « représentation d’intérêts » désigne une activité qui consiste à prendre l’initiative d’entrer en contact avec des personnes chargées d’élaborer et de voter les décisions publiques ou de conduire l’action publique nationale ou locale pour influencer leurs décisions. Ce réflexe d’influencer les autres fait partie de notre quotidien et concerne beaucoup de monde tels, entre autres, les décideurs politiques du Pays et de l’État, les entreprises privées et publiques, les fonctionnaires, les syndicats et les religions qui ont chacun, leurs propres intérêts à défendre dans la société. Ci-dessous un questionnement qui devrait nous interpeller :
- Comment expliquer que les salariés polynésiens du secteur public qui jouissent déjà de la sécurité de l’emploi, en travaillant moins, gagnent 40% de plus que ceux du secteur privé qui travaillent plus? Faut-il conclure que le lobbying du secteur public est plus puissant que celui du secteur privé?
- Comment expliquer qu’il y a toujours autant d’inégalités sociales en Polynésie alors que 3/4 de notre PIB provient des dépenses publiques qui sont censées remplir une mission d’intérêt général? Faut-il conclure que l’inefficacité des dépenses publiques pour réduire les inégalités sociales, impose d’augmenter la pression fiscale sur le secteur privé qui ne contribue qu’à 1/4 du PIB?
- Comment expliquer que le secteur privé soit obligé de faire l’effort de protéger l’emploi local mais pas le secteur public qui lui reste « embourbé » dans ses privilèges? Faut-il conclure que le lobbying du secteur public, en dépit de tout bon sens économique, ne se sent pas concerné pour privilégier l’emploi local?
- Comment expliquer que la France qui est championne du monde en pression fiscale pour niveler par le bas, est aussi championne du monde de la grève? Faut-il conclure qu’à mesure que l’on augmente la pression fiscale, la réduction des inégalités sociales tend à exacerber la décroissance du PIB?
La réponse à toutes ces questions s’explique forcément par le rapport de force en présence des lobbyings dont le plus puissant est celui de l’État, pour que la Polynésie reste au sein de la République : ce qui ne me dérange pas du tout pour quelqu’un qui veut avant tout défendre les intérêts du Fenua! En théorie, le préambule des Constitutions de 1946 et 1958 dispose que la France, « Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s’administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l’arbitraire, elle garantit à tous l’égal accès aux fonctions publiques et l’exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus« . Mais dans la pratique, on constate la formidable machine de l’État à défendre les « intérêts supérieurs » de la France en Polynésie. Pouvana’a, dans sa « naïveté géopolitique » à mon avis, en a fait les frais !

Dans ma vie d’entrepreneur j’ai eu à défendre les intérêts de mes entreprises, en respectant les « limites » fixées par la loi pour éviter de sombrer dans la corruption. Mais dans bien des cas, mes intérêts privés ont subi la prééminence de puissants autres intérêts privés dans les secteurs suivants :
Mais, c’est la règle du jeu, en « business » il faut savoir reconnaître quand son « lobbying » a été moins bon que celui de ses concurrents et qu’il faut passer à d’autres opportunités, car le Fenua attend de l’entrepreneur, plus de PIB et donc plus de création d’emplois. D’où dénoncer le « lobbying » dans le contexte local ou international (voir supra les « rouages » géopolitiques) est devenu une banalité dans une démocratie libérale. Ce qui importe, c’est d’imposer des mesures pour une meilleure transparence dans notre vie publique et d’être réaliste dans ce rapport de force en géopolitique. Par exemple, au cas où le président Poutine serait condamné par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre en Ukraine, qui irait le chercher à Moscou pour l’emprisonner à La Haye au Pays Bas? Certainement pas le président Macron qui a du mal à faire briller le poids de la France dans ce concert des nations!
A ce sujet, l’organisation non gouvernementale Transparency International fait un excellent travail dans le monde avec son Baromètre global de la corruption dans le Pacifique Sud. Il faut espérer qu’elle continue à présenter la perception de la corruption par la population. La justice ici quant à elle, continue sa mission. On pouvait lire dans Tahiti, le 15 novembre 2022 – « L’Agence française anticorruption a publié le 27 octobre son dernier rapport sur les atteintes à la probité depuis 2016. Corruption, détournement de fonds publics, favoritisme… Autant d’infractions fréquemment constatées en Polynésie française dans des proportions très supérieures aux moyennes nationales et ultramarines. »
Attendons donc de voir le rang de la Polynésie par rapport à d’autres pays mentionnés dans le classement mondial de Transparency International.
C) Concernant l’abandon de la traditionnelle opposition « souveraineté-autonomie«
Bien sûr que cette dichotomie « souveraineté vs. autonomie » n’est plus pertinente dans le contexte géopolitique actuel. Mon principal indice est la génération des 20 à 40 ans de mes enfants : ils sont totalement désintéressés de ce débat stérile. Ce qu’ils veulent, c’est la prospérité économique et l’ouverture au monde. C’est tout! Les agitations que l’on constate actuellement sur la scène politique relèvent purement du rapport de force politique entre l’État et les indépendantistes-autonomistes. Chaque parti politique propose à son électorat un meilleur avenir pour la Polynésie, avec ou sans la France.
La déclaration de l’Église protestante Ma’ohi « le temps de la servitude est fini« , est un message pour pointer du doigt la prééminence des intérêts de l’Etat qui perdure sur les grandes décisions engageant l’avenir institutionnel du Fenua. L’alternative pour la Chine, l’Iran ou la Russie, à mon sens, n’est pas pertinente puisque nous sommes d’entrée de jeu dans le clan de la liberté avec la « bonté légendaire » des Tahitiens. Ces derniers n’ont jamais conquis de pays comme ont fait les « Blancs européens ». C’est la France qui a conquis la Polynésie (acte interprété sentimentalement comme un « mariage franco-tahitien« , voir le livre de Pierres-Yves Toullelan et Bernard Gille 1992, mais comme un viol par certains indépendantistes). Maintenant est-ce une bonne ou une mauvaise chose que nous soyons français? Cela est un autre débat.
Ainsi, la Polynésie devrait logiquement rester dans le « cercle occidental« . À ce sujet, Gaston Flosse propose un projet « d’État souverain associé à la France« ; voir le fascicule ci-dessous.

Si ce n’est plus avec la France, ce serait très probablement avec le monde anglo-saxon : les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Voici un extrait de la page 13/38 TITRE IV : « Cette association nous permettra de confier à la France, tout en conservant nos compétences et sous notre contrôle, l’exercice par la France, d’une partie de nos compétences souveraines et régaliennes, par exemple, la justice, la sécurité, la diplomatie… Au cas où la France refuserait notre partenariat, nous pourrons passer des accords d’association avec d’autres États (sic!). Ces accords pourront être dénoncés à tout moment par les signataires, quand bien même s’ils sont conclus pour une durée illimitée : « c’est la conséquence de la Souveraineté des États« .
À cet égard, le Professeur Regnault propose que l’État implique davantage nos décideurs politiques dans ses relations internationales en zone Indo-Pacifique. Saluons ce bon sens diplomatique ! L’État le fait déjà habilement en laissant, certainement sous le contrôle du Quai d’Orsay, notre Exécutif local participer aux diverses rencontres dont le Pacific Island Forum et le Pacific Island Conference of Leaders. D’ailleurs, le président Édouard Fritch a été invité à un sommet le 28-29 septembre 2022 à Washington entre les États-Unis et les chefs d’État et de gouvernement des îles du Pacifique.

Pour ma part, je m’en tiendrai à la vision du « géostratège « bourlingueur », Gérard Chaliand, qui pense que la meilleure revanche que les pays anciennement conquis et humiliés puissent faire à leurs anciens pays conquérants, c’est de répondre par une croissance économique insolente comme l’ont fait le Vietnam, la Chine, la Corée du Sud et Taiwan. Cette remarque pertinente devrait interpeller les polynésiens qui rêvent de s’émanciper de la France.
D) Concernant la primauté des inégalités sociales
En partant d’un sujet sur le climat et la géopolitique, le professeur Regnault conclut par la réduction des inégalités sociales en Polynésie, un objectif louable certes, mais qui ouvre une boîte de Pandore, source de problèmes complexes et infinis suscitant la zizanie. Ainsi, le vrai sujet de cette alerte est la réduction des inégalités en Polynésie qui est justement un débat récurrent taraudant tous les économistes dont le célèbre Thomas Piketty.
Or, dans cette logique très louable de la redistribution de la richesse, on tend à dériver lentement, mais sûrement, vers à une vision dans laquelle, ceux qui ont réussi sont indirectement pointés du doigt comme responsable de cette injustice sociale. Par exemple, au lieu d’entendre dire que Bill Gates est devenu milliardaire grâce à son « esprit ingénieux d’appât du gain », je veux donc faire mieux que lui, on entend plutôt dire que Bill Gates est devenu milliardaire, c’est une injustice sociale, il faut donc l’imposer encore plus !
Dans un article intitulé : Attaques contre Bernard Arnault : « Combien d’emplois François Ruffin a-t-il créés, lui ? », pour le chercheur allemand Rainer Zitelmann, la France se distingue par son niveau élevé de jalousie sociale vis-à-vis des riches. Cette mentalité « d’anti-riches » de la gauche en France est encore ressentie dans l’article du 18/8/2023 Midi Libre : « Fortune, patrimoine… la France est désormais le troisième pays au monde qui compte le plus de millionnaires« . Quelle tristesse qui n’incite pas à plus d’entrepreneuriat !

afp.com/Stefano Rellandini– Source L’Expresse du 3 février 2023
Je m’éloignerai donc de cette mentalité de la « république de l’envieux« , car elle prône un modèle méritocratique qui nivelle par le bas et qui n’encourage pas les acteurs du secteur privé à créer plus de PIB, impliquant plus d’emplois. D’ailleurs, j’émets le vœu que la mentalité du taata tahiti ne prendra jamais comme modèle « La détestation des riches faisant partie du fonds culturel français« . We are better than that! Il faut plutôt inciter pour que tout le monde soit plus riche, pour être moins dépendant des aides sociales !
Est édifiant le cas de la Suède, encore championne du monde de la lutte contre les inégalités économiques en 2017. En effet, selon « L’indice de l’engagement à la réduction des inégalités (ERI) 2022 » de l’ONG OXFAM, elle se classait 20ᵉ après la France (12ᵉ). La cause de cette mauvaise évolution : les revenus du travail sont nettement plus imposés que ceux du capital. Les bâtisseurs de l’Etat-providence martèlent que la Suède s’est transformée « en paradis pour les super-riches ». En 1996 … la Suède comptait 28 milliardaires. Ils sont désormais 1 095, selon une étude du Credit Suisse Research Institute. Le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté n’a, lui, jamais été aussi élevé. Même l’économiste Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel en 2001, a proposé en janvier 2023 de mettre en place un taux d’imposition mondial spécial de 70% sur les revenus les plus élevés et un impôt sur la fortune de 2 à 3 %.
Donc au lieu d’applaudir qu’il y a plus de riches à taxer, on conclut indirectement qu’il y a plus de pauvres à cause des riches qui ne payent pas assez (sic !). D’où cette boîte de pandore qui aboutit à un serpent qui se mord la queue !
Dans mon article « La pauvreté et son financement« , je donne mon avis sur ce sujet très controversé, en démontrant que la solution n’est pas simplement de prendre l’argent aux riches pour le donner aux pauvres, sinon il y a longtemps que la pauvreté aurait disparu. Il faut surtout faire attention à ne pas casser la dynamique économique en jeu, car à mon sens la priorité reste la production de la richesse (PIB) permettant de mieux financer la réduction de la pauvreté, qui ne s’assimile pas forcément à une réduction des inégalités. Distinguons donc deux objectifs très différents :
- la lutte contre la pauvreté : un objectif, en effet, primordial, mais qui n’a rien à voir avec la lutte contre les inégalités ; selon Pierre Bentata : « Il y a un effort de pédagogie à faire pour qu’on accepte simplement de vivre avec ces inégalités en se souvenant que le vrai problème, et du point de vue d’un économiste, la vraie menace, ce ne sont pas les inégalités, c’est la pauvreté. Or, très souvent, la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté sont deux objectifs antagonistes. À choisir, il vaut mieux tout mettre en place pour réduire la pauvreté, quitte à ce qu’il y ait des inégalités entre les plus riches et les pauvres, que de tenter d’avoir de l’égalité et se dire « l’égalité, ça veut dire qu’une partie de la population ne s’enrichira pas pour l’instant » ;
- la lutte contre les inégalités : un objectif qui tend à être » illusoire » dans un modèle économique où la pression fiscale approche déjà les 50%, comme en France.
D’ailleurs, posons-nous la question pertinente suivante : combien coûte la « politique sociale » en Polynésie française ? Je serai curieux de connaître ce montant total à diviser par notre population pour faire une comparaison avec d’autres pays. Je ne serais pas étonné du « pognon de dingue » que nous dépensons déjà pour aboutir aux inégalités sociales actuelles ; impliquant certainement une remise en cause de l’efficacité de cette politique sociale.
Qui dit inégalités sociales dit coefficient de Gini. Selon Wikipédia accédé le 09/11/2022 : « le coefficient de Gini, ou indice de Gini, est une mesure statistique permettant de rendre compte de la répartition d’une variable (salaire, revenus, patrimoine) au sein d’une population. Autrement dit, il mesure le niveau d’inégalité de la répartition d’une variable dans la population. Ce coefficient est typiquement utilisé pour mesurer l’inégalité des revenus dans un pays. Il a été développé par le statisticien italien Corrado Gini. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 = l’égalité parfaite et 1 = l’inégalité parfaite (une seule personne dispose de tous les revenus et une infinité d’autres n’ont aucun revenu).«

À ce sujet, ci-dessous un tableau exploité par le Sénat, montrant pour la Polynésie en 2008 :
- un coefficient de Gini = 0,4
- un rapport interdécile D9/D1 = 6,1; soit les 10% les plus riches gagnent 6,1 fois plus que les 10% les plus pauvres; D9 = Revenu moyen des10% les plus riches et D1 = Revenu moyen des10% les plus pauvres.

Est-ce que ces chiffres sont bons ou mauvais? Il faudrait pouvoir les comparer avec ceux des pays voisins du Pacifique, pour juger de leur pertinence. Le débat est ouvert!
Avant la mise en place d’un prélèvement supplémentaire sur le revenu en Polynésie, la réflexion passera forcément par l’analyse des faits saillants suivants :
- Qui sont les pauvres?
- Qui sont les riches ou plus exactement qui sont les privilégiés sur qui il faudra ponctionner plus?
- Nos dépenses publiques pesaient déjà pour 3/4 du PIB en 2015 : ressources publiques 422 milliards / PIB 569 Milliards ; voir IEOM Note expresse N° 233 – Novembre 2017 page 1/4.
- Nos prélèvements obligatoires s’élevaient déjà en 2015 à 206 milliards xpf selon la Note expresse de IEOM n° 233 Novembre 2017; soit 36,2% de notre PIB de 569 xpf milliards. Sur ces 206 milliards xpf devraient s’ajouter les fameux « transferts annuels de l’Etat » (181,79 milliards xpf pour 2015 ; soit ½ milliard injecté tous les jours pendant 365 jours/an) dont certes, ¼ repartirait en métropole. Si les contribuables polynésiens devaient financer ces transferts, ce serait 388 milliards xpf (206 + 182) de pression fiscale, soit un record mondial de 68,2% (388/569) du PIB.
- Si ces dépenses publiques élevées, dénoncées dans mon article TPM de 2012, sont normalement destinées à être redistribuées, pourquoi donc on a encore autant de pauvreté et d’inégalités dans notre société.
- Ici en Polynésie, la moyenne des salaires versés (en 2018 selon ISPF) aux agents de l’Administration en Polynésie est globalement 40% plus élevée que dans le secteur privé. Alors qu’en Métropole les salariés du privé (287 800 Fcfp) touchent en moyenne 3,5% de plus que dans le public (277 800 Fcfp) : pour 2018 en France, on travaillait toujours moins dans le public que dans le privé.
- Il paraît donc suicidaire de vouloir en Polynésie augmenter encore la pression fiscale sur le secteur privé qui ne contribue qu’à ¼ de notre économie avec des employés travaillant plus pour être moins bien payés que dans le secteur public (voir l’article sur « La pauvreté et son financement »).
- Un fonctionnaire gagne en moyenne au fenua 328 800 Fcfp net mensuel en équivalent temps plein (ETP), contre 234 200 Fcfp pour un travailleur du privé. Une moyenne largement rehaussée en Polynésie par la présence de 34% de fonctionnaires d’Etat qui touchent en moyenne 402 200 Fcfp net par mois (ETP), contre 291 400 Fcfp en moyenne pour les autres salariés de l’administration, qu’ils soient fonctionnaires territoriaux ou agents des communes. En cause : la majoration qui peut aller jusqu’à 84% appliquée sur le traitement des fonctionnaires d’Etat pour tenir compte de l’écart de niveau de vie entre la Polynésie et la France métropolitaine. C’est en particulier le cas d’enseignants ou de personnels de santé, dont les salaires moyens sont respectivement de 399 800 Fcfp et de 361 500 Fcfp net par mois en équivalent temps plein.
- Pour augmenter les recettes fiscales en ratissant large, ce sera forcément en élargissant l’assiette fiscale pour englober plus de « privilégiés que sont en premier les salariés du secteur public : voir l’exemple d’imposition en France.
- En dernier, ce n’est pas en imposant plus que l’on va réduire les inégalités sociales. La preuve, concernant « l’ascenseur social » (plus spécifiquement l’inégalité des chances), selon une étude de 2018 de l’OCDE, il faut plus de 6 générations en France (voir le graphique dans le lien) à une personne du bas de la distribution des revenus pour en rejoindre la moyenne. Cette contre-performance, comparée à celle de l’OCDE et des Etats-Unis, est inquiétante puisque selon un classement de l’OCDE, la France était pourtant déjà en 2017, la championne du monde en « pression fiscale » : 46,2 % du PIB français (voir le tableau dans l’article « Réchauffement Climatique 15/16« ). Il faut croire que l’on ne prend pas assez aux riches pour donner aux pauvres! Malgré une pression fiscale la plus élevée au monde (46,7% du PIB en 2021 comparé à 46,2% en 2017 selon mon article RC n° 15/16), la France n’affichait pas le meilleur coefficient de Gini au monde :
Dans ma présentation « Mon objectif dans To’u Fenua« , je rappelle sans arrière-pensée que les agents de notre Administration sont les privilégiés de notre système méritocratique, tout en invitant à réfléchir comment pondérer ce « déséquilibre » économique pérennisé par nos décideurs politiques. En imposant plus les acteurs du secteur privé, on réduira leur pouvoir d’achat ; appelant automatiquement à une hausse de leur revenu. Ce qui anéantirait davantage notre « avantage concurrentiel », en termes de coût de main d’œuvre pour nos exportations. Ce n’est pas en imposant plus les entrepreneurs et les salariés du privé, qui sont le moteur de la croissance de notre PIB, que l’on va réduire les inégalités sociales en Polynésie.

Ceux qui sont obnubilés par les inégalités sociales ne doivent pas rater l’éléphant dans le couloir que constitue notre « balance commerciale déficitaire » de 20 fois nos exportations, Donc si l’on veut espérer exporter plus, favorisons, de préférence, secteur privé d’une pression fiscale moins élevée. Pour ceux qui ont oublié, ce sont les salariés du privé qui exportent et pas les fonctionnaires ! C’est du « no-brainer »!
Certes, comme je le rappelle dans mon autre article « La pauvreté et son financement » : il faut aider les plus démunis, mais sans que cela se transforme en une « trappe à inactivité » qui n’incite plus une personne sans emploi à en trouver un. En effet, pourquoi un chômeur accepterait un emploi si c’est pour perdre, en contrepartie, le privilège d’être aidé sans travailler !
Même la France, qui avait en 2017, la pression fiscale (46,2%) la plus élevée au monde, n’a toujours pas trouvé la recette miracle pour réduire efficacement les inégalités sociales !

E) Concernant le rôle plus important de la Polynésie dans la stratégie géopolitique de la France
Oui, dans le contexte géopolitique actuel, la Polynésie a de la chance d’être devenue une zone essentielle à la stratégie géopolitique de la France. Dans le rapport de force actuel entre les États-Unis et la Chine dans l’Indo-Pacifique, nos trois députés indépendantistes qui s’affairent à l’ONU sont certainement conscients du levier géopolitique et stratégique que représente la Polynésie pour la France. D’où effectivement l’intérêt de l’État à nous accorder un rôle plus important dans ses relations internationales vis-à-vis de nos voisins du Pacifique. Nos institutions vont donc sûrement évoluer pour calmer les ardeurs de certains élus qui proposent un semblant de projet « d’État souverain associé à la France« .
Donc la France, soucieuse de son statut de « rang mondial » est consciente que la Polynésie est une des pièces maîtresses dans sa stratégie géopolitique. Loin d’être un boulet, la Polynésie prend en charge ses propres dépenses de santé, ô combien élevées, bien que cette responsabilité incombe à l’État selon le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1976. Dans ce débat sur l’indépendance, nous avons donc plus intérêt à réfléchir sur la question suivante : comment la Polynésie peut être un meilleur levier pour continuer à participer à la « grandeur » de la France? Comme Kishore Mhabubani, je reprendrai son interpellation en termes machiavéliens : comment la Polynésie peut-elle stratégiquement mieux défendre ses propres intérêts dans le long terme, tout en restant au sein de la République française. À ce sujet, s’impose une meilleure compréhension de l’importance géostratégique évidente de la Polynésie dans la zone Asie-Pacifique.
Nos élus ont donc effectivement un véritable levier politique pour que la Polynésie puisse jouer un rôle plus important dans les relations internationales de la France au sein de la zone Indo-Pacifique.
Mon cri d’alarme :
À titre de conclusion, je saisis cette opportunité pour inviter les polynésiens à s’intéresser plus sur le questionnement de notre santé publique. À mon sens, c’est un sujet qui devrait immédiatement nous interpeller ! Je ne sais pas si beaucoup de Polynésiens sont conscients du constat suivant : la Polynésie a des dépenses de santé les plus élevées au monde, après les États-Unis qui eux ont les moyens en étant la plus grande puissance économique au monde ! Le Dr Dominique Marghem l’avait déjà écrit à la page 24/118 du Rapport d’activité 2010 – Direction de la santé – Ministère de la santé de la PF.
Ci-dessous un rappel des indicateurs qui devraient nous faire froid dans le dos :
- Obésité : notre population était déjà l’une des plus obèses au monde (48,7% pour les hommes et 55,2% pour les femmes); voir l’étude du Lancet datée du 2 avril 2016.
- Diabète : notre population avait en 2021, une prévalence (cas existants) du diabète la plus élevée au monde avec 27% ; voir la source : Published Statista by John Elflein Dec 14, 2021. Curieusement, des recherches ont démontré incidemment que le traitement du diabète par la Metformine (la 1ʳᵉ molécule utilisée dans le monde pour le diabète de type 2), améliorerait l’espérance de vie par rapport aux non-diabétiques ne prenant pas ce médicament. Voir également la vidéo Youtube « À la recherche de la jeunesse perdue | ARTE » novembre 2022 : au chrono 19:48, en Angleterre, une étude de 78 000 diabétiques prenant la Metformine a montré ce même résultat avec un différentiel de -17% de mortalité.
- Maladies de l’appareil circulatoire : notre population avait en 2011, le taux de mortalité parmi les plus élevés au monde : 138 contre 110 pour 100 000 habitants ; voir la Source BISES n°14 avril 2015.
- Goutte : notre population avait le record du monde de prévalence de 26,5% de la population, soit 52 110 patients, selon l’enquête épidémiologique menée au Fenua en 2021 ; soit 1/4 des adultes est atteinte de goutte, et deux tiers est en hyperuricémie (excès d’acide urique), selon le rhumatologue, Tristan Pascart.
- Tumeur cancer : notre population avait en 2011, le taux de mortalité parmi les plus élevés au monde : 122 contre 110 pour 100 000 habitants ; voir la source BISES n°14 avril 2015.
- Tabagisme : notre population avec une prévalence de 41 % se classe en 2022 7ième mondial après Nauru (52.10%), Kiribati (52.00%), Tuvalu (48.70%), Myanmar (45.50%), Chile (44.70%), Lebanon (42.60%).
- Dépenses de santé en % du PIB : la Polynésie française a le taux le plus élevé au monde avec les États-Unis; en 2015 déjà 14,4% de notre PIB contre 11% en France et 16,9% aux États-Unis ; voir le graphique ci-dessous.
Par conséquent, au lieu de prioriser l’inégalité sociale (réitéré dans son article du 20/04/2023) qui, à mon sens, paraît secondaire par rapport à la création d’emplois et à la croissance de notre PIB, on devrait plutôt s’occuper en premier de notre santé publique.
Contrairement au réchauffement climatique sur lequel nous avons une influence minime à l’échelle mondiale, notre santé publique est une problématique sur laquelle nous avons beaucoup plus de maîtrise : il suffit de pousser les polynésiens à manger mieux et à bouger plus. Ça nous coûtera zéro franc en dépenses de santé et l’on sauvera beaucoup plus de vies, en rallongeant notre espérance de vie à la naissance.