La transition espérée vers l’énergie renouvelable (EnR)
SOMMAIRE :
- Le « Green New Deal » venu des États-Unis
- La transition énergétique telle enseignée par le partenariat Agence Française de Développement (AFD) et l’École Normale Supérieure (ENS)
- La difficile combinaison « EnR-fiscalité-inégalités »
- Poker menteur
- L’impossible défi d’un mix énergétique à 100% en énergie renouvelable (EnR)
- La passion l’emporte sur la raison ou l’utopie de la croissance verte
Concrètement, l’objectif de la transition énergétique dans le monde est de passer d’une dépendance à l’énergie fossile (81,4% en 2015, stabilisé à 80% depuis 1974 selon Jean-Marc Jancovici) à plus d’EnR (13,7% = Biomass déchets 9.7% + Hydroélectricité 2.5% + Eolien Solaire Géothermie 1.5%) avec une meilleure efficacité énergétique.
L’impact du réchauffement climatique sur la croissance économique est donc le sujet récurrent du moment. La part de l’EnR dans le mix énergétique est au cœur de la réflexion. D’ailleurs, voici un excellent résumé daté d’octobre 2022 « De l’utopie atomique au déni climatique » présenté par Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l’environnement et chercheur au CNRS, qui fait l’historique du galvaudage (gâchis) de la « transition énergétique », une notion en fait utopique dans le débat public (voir au chrono 52:27).

Répartition de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2015 (©Connaissance des Énergies)
Un rappel du précédent article RC n°14/16, selon l’Union Bancaire Privée de Suisse, après vingt ans de développement du solaire et de l’éolien, ces deux sources d’énergie ne représentent que… 3,3% (arrondi 2% + 1% cercle à droite) de la consommation finale d’énergie mondiale totale qui correspond grosso modo au courant arrivé au compteur électrique d’un abonné ou de l’essence stockée dans le réservoir d’une voiture (cercle à gauche), voir le schéma ci-dessous :

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, UN COÛT COLOSSAL MAIS UNE MANNE POUR CERTAINES ENTREPRISES
Pour éviter de se reporter à l’article RC n° 14/16, revoici le vocabulaire pour bien comprendre les différentes étapes de notre consommation d’énergie, avec les pertes énergétiques successives dues aux lois de la physique :
- L’énergie primaire : c’est l’énergie disponible à l’état brut dans la nature avant toute transformation : le pétrole, le gaz, le charbon, le bois, l’uranium, le vent, les rayons solaires, l’océan, etc. L’électricité n’en fait pas partie puisqu’on n’en trouve pas dans la nature ; il faut la fabriquer.
- L’énergie secondaire : c’est par exemple, la quantité d’énergie électrique qu’il reste (1/3) après la transformation de l’énergie primaire. On brûle un combustible (charbon, gaz, fioul) pour chauffer de l’eau et produire de la vapeur qui va faire tourner une turbine et produire ainsi de l’électricité que l’on qualifiera d’énergie secondaire puisque fabriquée avec 2/3 de pertes d’énergie primaire via un procédé de transformation. C’est aussi le cas pour l’essence, un produit final qui a été raffiné pour faire tourner le moteur d’une voiture.
- L’énergie finale : c’est l’énergie au stade final de la chaîne de transformation de l’énergie, c’est-à-dire au stade de son utilisation par le consommateur final. C’est le cas du courant arrivé au compteur électrique d’un abonné ou de l’essence stockée dans le réservoir d’une voiture.
- L’énergie utile : c’est celle qui procure le service recherché. Par exemple, quand on allume une ampoule à incandescence, on ne récupère que 12% de l’énergie finale ! Le reste est parti en chaleur.
Le site Planétoscope explique autrement : l’énergie finale correspond à celles qui sont utilisées à la satisfaction des besoins de l’homme. La satisfaction des besoins peut être :
- directe, si l’énergie est consommée par un être humain au cours d’un usage domestique (se chauffer, travailler sur son ordinateur, se déplacer en voiture);
- indirecte si elle est utilisée dans la production de biens ou de services destinés à la consommation humaine.
La consommation d’énergie finale est :
- soit une consommation directe d’énergie primaire non transformée, comme le charbon brûlé sous les chaudières industrielles dans la chimie ou injecté dans les fours des cimenteries;
- soit une consommation d’énergie secondaire comme l’essence ou l’électricité..
Avec ces chiffres en toile de fond, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans une interview en marge du Forum économique mondial à Davos le 23 janvier 2019, a lancé les mises en gardes au monde entier : « Nous sommes en train de perdre la course » faute de « volonté politique » et « ce pourrait être une tragédie pour la planète …. Il faut que les pays prennent des engagements plus ambitieux … la volonté politique est absente« , alors que le changement climatique « est le problème le plus important auquel l’humanité est confrontée« . A la COP27, du 6 au 18 novembre 2022, à Charm-El-Cheikh, en Egypte, il s’est mué en tribun de la lutte contre la crise climatique.
Plus cyniquement on a entendu un patron dire à Davos : « Nous ne nous intéressons pas aux énergies renouvelables pour être écolo. Nous nous y intéressons parce que c’est le meilleur moyen de rentrer sur le marché de l’électricité« .
On a vu à l’article n°12/16 que plus de PIB, implique plus d’émissions de CO2 d’origine anthropique, qui ont atteint en 2018, un niveau « historique » de 33,1 gigatonnes dont 85% provient de la Chine, de l’Inde et des États-Unis.
Pour éviter de s’autoflageller inutilement, allons au cœur du débat pour essayer de mieux comprendre les obstacles géopolitiques, économiques et surtout techniques que nous rencontrons.

Source : Contrepoints du 6/2/2019
1- Le « Green New Deal » venu des États-Unis
Une nouvelle vague verte (Geen New Deal) nous arrive des Etats-Unis, portée par la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez (AOC). Ce vaste plan d’investissement dans les « énergies décarbonées » fait aussi la promotion d’une justice sociale. D’ici 2030, tout le réseau électrique américain devra être alimenté à 100 % par des EnR !

Sa mesure la plus spectaculaire est la garantie par le gouvernement fédéral, d’un emploi à tous les travailleurs des secteurs touchés par la transition énergétique et aux millions de jeunes hommes célibataires, mobilisés pour réhabiliter les terres arables, entretenir les forêts et autres activités bienfaitrices pour la société (Civilian Conservation Corp). Selon AOC le Green New Deal se focalisera sur la réparation des torts causés par l’esclavage des noirs américains, en plus d’une restructuration complète de l’économie américaine. On mélange donc à demi-mot le capitalisme qui favorise les émissions du CO2 et l’esclavage des noirs par les blancs : un vaste chantier politique ! D’ailleurs, la célèbre journaliste Naomi KLEIN dans son livre « Tout peut changer« voit la lutte contre le changement climatique comme un moyen pour faire reculer le capitalisme et la mondialisation.

2- La transition énergétique telle enseignée par le partenariat Agence Française de Développement (AFD) et l’École Normale Supérieure (ENS)
Le cours via la plateforme COURSERA « Les transitions énergétique-écologiques dans les pays du Sud » enseigné par l’AFD en partenariat avec l’ENS, s’appuie sur la « rationalité des décideurs du monde entier » pour réussir la transition énergétique-écologique mondiale. Notre mode de développement, insoutenable écologiquement, ne lutte pas assez contre les inégalités. Les transitions énergétiques et écologiques pourront réconcilier la croissance économique et la poursuite de l’agenda social des États. Les modèles économiques dominants empêchent la transition énergétique et écologique. Le succès des « politiques publiques durables » suppose une régulation plus stricte de la sphère financière pour que les pays du Sud puissent assurer le financement de la transition. L’objectif de la transition énergétique est de « décarboner » le PIB. La comptabilité carbone implique une réglementation punitive pour limiter les comportements de court terme. Le rapport Stern publié en 2006, montre que ce sera moins cher d’agir maintenant (1% PIB mondial) que plus tard (20% PIB mondial).
Pourtant le défi mondial est, on ne peut plus simple : comment convaincre les pays en voie de développement TOUS ENVIEUX de vouloir rattraper le niveau de vie des pays développés, qu’il n’y a pas que le PIB ou le simple aspect monétaire du bien-être qui compte et qu’il faut réduire drastiquement leurs émissions de CO2.
3- La difficile combinaison « EnR-fiscalité-inégalités »
Il est de notoriété publique que l’EnR est en général dans le monde entier très subventionnée, pour certainement inciter les acteurs économiques à mieux développer cette énergie durable. La finalité serait donc de taxer plus, pour favoriser la TRANSITION ENERGETIQUE et par la même occasion, pourquoi pas, réduire aussi les inégalités sociales. Nicolas Meilhan décrit dans Sud Radio du 06/07/2023 que la France « est le pays champion d’Europe de la fiscalité sur les carburants. » Ci-dessous selon deux sources, à mai 2020, 63% de taxe était déjà imposée sur le prix du carburant ! Mais, à juillet 2022, « The Netherlands has the highest gas tax in the European Union, at €0.82 per liter ($3.69 per gallon). Italy applies the second highest rate at €0.73 per liter ($3.26 per gallon), followed by Finland at €0.72 per liter ($3.24 per gallon). » La France arrivait 5ᵉ (€0.68/litre) après la Grèce.
Source : https://taxfoundation.org/gas-taxes-in-europe-2022/
Source: May 2020 – Petroleum Planning & Analysis Cell, IOC – https://energy.economictimes.indiatimes.com/news/oil-and-gas/india-now-has-the-highest-taxes-on-fuel-in-the-world/75590141
Or, on se heurte maintenant aux contribuables qui refusent de payer plus! C’est le phénomène de « l’acceptabilité sociale » décrit par certains intellectuels. L’économiste Christian Gollier (professeur au Collège de France et directeur général de Toulouse School of Economics, qu’il a cofondé en 2007 avec Jean Tirole prix Nobel d’économie 2014) l’a encore confirmé dans un article paru dans l’Echos du 04/06/2022 : « La vérité, c’est que la transition énergétique va coûter cher. Et que personne ne veut payer« … » On vit dans l’utopie d’une transition heureuse, où décarbonation rime avec nature plus verte, facture énergétique en baisse et création de milliers d’emplois. Or la vérité, c’est que la transition énergétique va coûter cher; seulement, personne ne veut payer« . Il a eu ce même message au Collège de France : dans une vidéo du 05/01/2022 « Du sang, des larmes et de la sueur : les coûts de la transition énergétique« .
C’est toujours pareil : on veut tous sauver le monde mais quand il faut payer, il n’y a plus personne pour mettre la main à la poche!

L’expertise universitaire, l’exigence journalistique
En France selon le rapport de la Cour des Comptes de mars 2018 intitulé « Le soutien aux énergies renouvelables« , 121 milliards d’euros (14 438 milliards xpf) est le montant du soutien public auquel s’est engagé l’État par des contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque. Ci-dessous un graphique qui montre l’évolution de ces « mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées … Des charges importantes, durables et mal évaluées …« .

Malheureusement, on constate qu’en Europe plus le mix électrique contient de l’EnR (hydroélectricité exclue), ramenée par tête d’habitant, plus le prix final de l’électricité est élevé ! Les trois pays qui ont l’énergie solaire et éolienne pesant le plus dans leur mix électrique, le Danemark (52%), l’Espagne (23%) et l’Allemagne (37,7%), ont vu leur prix d’électricité augmenter fortement en 2015 (voir ci-dessous le graphique).

Voici un autre graphique qui confirme que plus d’EnR (hors hydroélectricité) tend à augmenter le prix du mix électrique ; voir le livre Le mythe des énergies renouvelables de Rémy PRUD’HOMME P. 34, 63 et 183-184.


La UNE du célèbre magazine d’Allemagne n°19/2019 a fait l’objet d’un article du très connu Michael Shellenberger confirmant le vraisemblable fiasco de la politique EnR Energiewende. Tout simplement parce que l’éolien et le solaire, du fait de leur nature limitée et intermittente, n’étaient jamais censés remplacer totalement l’énergie fossile ou le nucléaire. D’ailleurs, les éoliennes commencent à semer la zizanie en Allemagne !
Au 23/06/2022 dans Challenges « Energiewende allemand : faillite, mensonges et cynisme« , on pouvait lire : Il y a un peu plus de dix ans, à la suite de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne lançait l’Energiewende. Son but était de sortir de la génération électrique nucléaire en investissant massivement dans l’éolien, le solaire et la biomasse. Pourtant, malgré la mise en œuvre de plus de 100 GW pour un coût frôlant les mille milliards d’euros, cette stratégie du « tout renouvelable » débouche aujourd’hui sur des résultats catastrophiques : l’Allemand paye son kWh deux fois plus cher que le Français, les émissions allemandes de CO2 n’ont été que faiblement réduites et le charbon est toujours massivement utilisé dans la génération électrique. Cerise sur le gâteau, l’Allemagne a durant cette période fortement accru sa dépendance au gaz Russe. » Malheureusement, la dépendance au charbon s’est accrue : voir l’article d’août 2023 « L’énergéticien RWE démolit sept éoliennes pour étendre l’exploitation d’une mine de charbon« .

Ci-dessous un schéma montrant que le solaire + l’éolienne n’ont totalisé que 4,6% dans la consommation d’énergie en Allemagne. Le reste a été fourni principalement par de l’énergie fossile, notamment … du charbon !

Malheureusement, elle a été retirée temporairement de Youtube le 26/05/2020 pour « violation des droits d’auteur au sujet d’une séquence de quatre secondes incluse dans le film. Présente à la 37e minute du film, elle montre un site minier où sont extraits des métaux rares utilisés pour la fabrication d’éoliennes ». Le scénariste « Jeff Gibbs assure qu’il a utilisé ces images en respectant le concept de « fair use », qui permet aux journalistes et cinéastes d’utiliser des images protégées par le droit d’auteur tant qu’elles permettent d’illustrer leur argument« .
Par ailleurs, selon Jean-Marc Jancovici (enseignant de Mines ParisTech et fondateur du cabinet Carbone 4) : Aujourd’hui, il y a 7 200 gigawatts de puissance électrique installée sur terre et 170 gigawatts de puissance de stockage, c’est-à-dire 2 % de la puissance de production. Et sur ces 2 %, 0,5 % sont des batteries. Nos enfants ne verront pas une production électrique fournie pour l’essentiel par des moyens intermittents et des batteries au niveau de consommation actuel. »
En Polynésie, avec une répartition des renouvelables en 2018 à 34,89% (hydro 32,35% + solaire 2,54%) la « contribution » de notre EnR à 4,59 f/kWh (3,87 f + 0,72 f) n’a été que pour 11,6% (4,59 f / 39,44 f) dans le prix T.T.C. de notre électricité EDT-Nord ; voir à l’article n°14/16 les tableaux Structure du Prix kWh & Mix électrique 2018.
Taxer les émissions de CO2 est irréaliste dans un « marché mondialisé du carbone« . Un exemple « tout bête », la Polynésie est bénéficiaire d’une « externalité positive » en n’ayant pas émis de CO2 dans la fabrication des produits qu’elle importe. Ce sont les pays exportateurs comme la Chine (l’atelier du monde) qui ont été pénalisés d’une « externalité négative » en émettant plus de CO2 dans la fabrication de leur produits exportés. Maintenant peut-on imaginer la Chine imposer une taxe carbone plus élevée sur ses produits à exporter au risque d’être moins compétitive. Normalement un pays ne voudra pas imposer une « pression fiscale » supérieure à celle d’un autre pays par crainte de perdre son « avantage concurrentiel« ; cette logique s’impose autant à une entreprise qu’à un pays. Michael PORTER l’a conceptualisé dans la stratégie triptyque suivante :
- rester le leader du marché en gardant les coûts bas ;
- vendre un produit qui est suffisamment distinct des autres pour qu’il ne puisse pas être concurrencé par d’autres produits d’entreprises concurrentes (différenciation);
- et identifier une part spécifique du marché où il n’y aurait que peu de concurrents (spécialisation / segmentation).

A moins de suivre l’exemple de la France (Vive la différence !) avec sa fameuse taxe carbone (TICPE) qui renforce sa position de championne du monde en prélèvements obligatoires avec 46,2% du PIB (voir la dernière colonne à droite du tableau ci-dessous). Dans l’article du Figaro daté du 14 juillet 2023 « La France championne d’Europe de la pression fiscale et sociale« , les Français ne commenceront à travailler pour eux-mêmes qu’à partir de ce lundi 17 juillet, « libérés » du poids des prélèvements obligatoires. En clair, un salarié moyen (célibataire sans enfants, qui touche le salaire moyen) doit travailler jusqu’à cette date pour s’acquitter de l’ensemble des cotisations sociales, impôts et TVA nécessaires pour financer la dépense publique. C’est la date la plus tardive en Europe, loin derrière les Anglais, « libérés » fiscalement le 9 mai, ou les Espagnols, le 8 juin. Et en Polynésie ?

Selon la fondation iFRAP, « la taxe carbone (en France) est un moyen hypocrite de remplir les caisses de l’Etat, et n’est pas utilisée pour favoriser la transition énergétique« . Malheureusement pour ici les prélèvements sur l’énergie servent plutôt à financer « l’intérêt général » : voir le cas de l’électricité où les prélèvements obligatoires ont pesé pour 29,46% sur le prix TTC 39,44f/kWh de 2018 : la péréquation ou Aides versées pour 13,46% (5,31f/kWh) et les Impôts & Taxes pour 16,05% (6,33f/kWh); voir l’article réchauffement climatique 14/16 : Tableau structure du prix TTC du kWh, colonnes N & O.
Rappelons que nos prélèvements obligatoires en Polynésie française s’élevaient déjà en 2015 à 206 milliards xpf selon la Note expresse de IEOM n° 233 Novembre 2017; soit 36,2% de notre PIB de 569 xpf milliards. Sur ces 206 milliards xpf devraient s’ajouter les fameux « transferts annuels de l’Etat » (181,79 milliards xpf pour 2015 ; soit ½ milliard injecté tous les jours pendant 365 jours/an) dont certes, ¼ repartirait en métropole. Si les contribuables polynésiens devaient financer ces transferts, ce serait 388 milliards xpf (206 + 182) de pression fiscale, soit un record mondial de 68,2% (388/569) du PIB.
N’oublions pas que 74% (¾) de notre PIB provient des dépenses publiques. Si pour 2018 en France on travaillait toujours moins dans le public que dans le privé, ici en Polynésie la moyenne des salaires versés (en 2018 selon ISPF) aux agents de l’Administration en Polynésie est globalement 40% plus élevée que dans le secteur privé. Donc il nous paraît suicidaire de vouloir augmenter la pression fiscale sur le secteur privé qui ne contribue qu’à ¼ de notre économie avec des employés travaillant plus pour être moins bien payés que dans le secteur public (voir l’article sur « La pauvreté et son financement »).

Or, selon la logique au point 6 ci-dessus du cours de l’ENS, la Polynésie devrait imposer immédiatement une espèce de « taxe carbone » supplémentaire de 6 milliards xpf/an (1% de 600 milliards PIB en 2017) pour financer sa transition énergétique ; sinon ce serait environ 120 milliards xpf/an plus tard (20% de 600 milliards). Auquel cas, y aurait-il toujours autant de gens qui iraient marcher pour le climat et accepter, contrairement aux gilets jaunes en France, de payer une taxe carbone supplémentaire de 6 milliards xpf par an ?
Dans ce même chapitre, Joseph STIGLITZ (prix Nobel d’économie 1974) dans son éditorial du 04/06/2019 dans The Guardian assimile la crise du climat actuel à une troisième guerre mondiale puisque l’humanité n’a plus vraiment le choix : il faut dépenser des billions de dollar en plus. A cela, le très connu Bjorn LOMBORG a répondu que ce n’est pas la fin du monde : les décès liés au climat se situent à des niveaux historiquement bas !
Par ailleurs, Jean FOURASTIER dans son livre « Le jardin du voisin- Les inégalités en France » 1980 page 42 écrivait : « … Alors que les écarts entre Français, ainsi qu’on le verra plus loin, se sont beaucoup resserrés, la sensibilité aux inégalités qui subsistent semble au contraire s’être exacerbée (ce qui, on le sait, n’aurait pas surpris Tocqueville). L’omniprésence du thème de la réduction des inégalités dans les discours politiques suffit à en témoigner… »

Donc évitons de glisser vers « la république de l’envieux » où on aurait tendance à plus jalouser la réussite de son voisin qu’à vouloir essayer de faire mieux dans un système méritocratique, pour produire plus de PIB à partager. Oui rappelons un des Dix Commandements : « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain (sic!), ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain ».
Donc le débat sur la réduction des inégalités tend malheureusement à nous porter vers le dangereux sentier du communisme tant rêvé par Karl Marx et tristement mis en œuvre par Lénine, Staline, Mao, Pol Pot, Castro, Kim Il Sung, etc… « Le livre noir du communisme » est là pour nous rappeler l’estimation de millions de morts (estimés à 79 millions à titre purement indicatif), victimes de cette idéologie communiste pour ne pas dire de cette « république de l’envie » follement transformée en totalitarisme, prétendument dans l’intérêt général du peuple.

Pour conclure sur le sujet des inégalités voici une anecdote fictive : Paul KRUGMAN (prix Nobel en économie 2008 qui s’est « planté » en prédisant une catastrophe économique en cas d’élection de TRUMP en novembre 2016), un jour se rend à sa pizzéria préférée pour partager sa pizza avec un ami. Le serveur lui dit : Voulez-vous plutôt une large au lieu de votre petite pizza habituelle ? M. KRUGGMAN réfléchit et dit … je reste sur ma petite taille habituelle, mais vu que je dois la partager avec mon ami coupez moi en 8 morceaux au lieu de 4 habituellement ; comme cela j’aurai toujours 4 morceaux à manger ! Ne tombons donc pas dans cette illusion d’une meilleure distribution d’une richesse que l’on suppose « statique ». Essayons plutôt d’augmenter cette richesse en agrandissant le gâteau à partager.

4- Poker menteur
Selon les chiffres 2017 du site web de BP, les États-Unis ont opéré la plus grande baisse en émission de CO2 alors que l’Union européenne, la Chine, l’Inde et la Russie ont continué leur progression (voir article n°12/16). Dans cette espèce de « jeu de dupes« , comprenez pourquoi le fougueux TRUMP a refusé de défavoriser davantage l’économie américaine et a décidé de retirer les Etats-Unis des accords de Paris.
Au Président Macron qui a déclaré : « Qu’ils [les jeunes marcheurs pour le climat menés par Greta] aillent manifester en Pologne !« , nous ajouterons « aussi en Inde, en Chine, en Russie et les pays pauvres d’Afrique-Asie » qui cherchent à relever le niveau de vie de leur population (voir les graphiques à l’article n°12/16). Beaucoup de ces pays qui n’ont ni signé ni ratifié la Convention de l’ONU qui protège les droits des enfants (voir les pays en gris dans le schéma ci-dessous) sont maintenant inattaquables juridiquement des plaintes lancées par Greta et d’autres jeunes.

Les marcheurs pour le climat sous-entendent qu’il faut cesser la combustion des énergies fossiles, impliquant pour la Polynésie l’arrêt des importations de pétrole et de gaz. Imaginez la vie avec :
- l’arrêt des groupes électrogènes de l’EDT (voir un aperçu du « blackout » survenu le 10/10/2019 sur Tahiti) : en 2018 le mixte électrique de la Polynésie était d’environ 70% d’origine fossile (groupe électrogène) et 30% d’EnR; imaginer éteindre les groupes électrogènes 70% du temps et ne dépendre de l’EnR ;
- l’arrêt des vols internationaux : par exemple 4,3 milliards de passagers ont pris l’avion en 2018, dont certains ont forcément voyagé plusieurs fois au cours de l’année. Jean-Marc Jancovici fondateur du cabinet de conseil Carbone 4 et du think-tank The Shift Project, spécialisés sur les enjeux de transition énergétique, a proposé « un système communiste », dans lequel, qu’on soit riche ou pauvre, on aurait droit chacun qu’à un nombre très limité de vols à utiliser au cours de son existence;
- l’arrêt du fret maritime : par exemple remplacer les gros cargos maritimes par des voiliers tributaires du vent pour pouvoir transporter les 5 à 170 millions de conteneurs circulant dans le monde. A moins d’exiger l’arrêt du trafic maritime mondial des conteneurs (une invention extraordinaire qui a permis d’augmenter considérablement le commerce mondial) et que chaque population vive maintenant en autarcie; auquel cas, on risque sérieusement de créer des famines et des insurrections dans le monde!
Tout le monde devra circuler à pied, à cheval, à vélo, à la voile, à la nage, en trottinette ou en pirogue. À cette allure, il est vrai que l’on pourra réduire drastiquement les 70% de la population polynésienne adulte en surpoids dont 40% sont au stade d’obésité.
Par ce scénario d’arrêt d’importation d’énergie fossile, nous aurons alors de l’électricité que s’il y a du vent (en supposant que les éoliennes soient acceptées ici), du soleil (panneaux PV) ou si les barrages auront suffisamment d’eau. Avec un tel scénario, on risque fort de se rapprocher des scènes apocalyptiques du film MAD MAX où les gens se battraient pour sécuriser l’énergie nécessaire à leur survie.
5- L’impossible défi d’un mix énergétique à 100% en énergie renouvelable (EnR) Voir également au précédent article n°14/16
Selon Philippe CHARLEZ, il faudra au solaire et à l’éolien respectivement 180 et 671 fois plus de surface au sol pour produire la même quantité d’électricité issue du gaz conventionnel appelé à remplacer le pétrole qui devrait s’épuiser en premier. Malheureusement vu la levée de boucliers face au projet d’éoliennes sur Puunui (voir Tahiti Pacifique Magazine n° 408 – 31 mai 2019), les groupes électrogènes de l’EDT ont donc encore de beaux jours devant eux …
Voici une vidéo Youtube intitulée « Bill GATES slams unreliable wind and solar energy » dans lequel il considère les farouches partisans de l’énergie éolienne et solaire, d’être « à côté de leur plaque » : ces énergies renouvelables ne pourront jamais remplacer la « production électrique » stable apportée actuellement par l’énergie fossile. La production d’électricité en Californie (une référence mondiale avec 1/3 provenant de l’EnR) est maintenant affectée par l’intermittence naturelle du vent et du soleil; c’est un cas d’école flagrant qui nous laisse dubitatifs.

La « transition énergétique » est la formule ronflante (Un piège à con? voir la présentation de Jean-Baptiste FRESSOZ) pour aller vers plus d’EnR qui a atteint en 2013 dans le monde 19% dont 11,6% (9% + 2,6%) proviennent essentiellement de la biomasse ou matière organique d’origine végétale (microalgues incluses), animale, bactérienne ou fongique (champignons), utilisable comme source d’énergie (bioénergies).

Questionné en octobre 2019 sur la transition énergétique, Steven CHU (prix Nobel de physique 1997 et ancien secrétaire à l’énergie 2009-2013 dans l’administration Obama), a répondu sans ambages : « Je ne pense pas qu’il soit possible d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables dans un futur proche. Nous n’avons pas assez de moyens de stockage d’électricité« .
À l’article n° 10/16, nous avons décrit le véhicule à hydrogène qui fait le buzz mais qui n’a jamais été une bonne idée selon le Dr Richard MULLER de UC Berkeley (initialement un climatosceptique, mais devenu le 28/07/2012 un climatoalarmiste qui a « fait le buzz ») puisque l’hydrogène (H) n’existe pas seule à l’état naturel mais plutôt dans les molécules telles H2O et CH4, il n’est donc pas directement disponible; voir son livre « Energy for future presidents » pages 236-239.

C’est pour cela que l’hydrogène (H) est appelé un vecteur d’énergie. Par exemple, à partir de la molécule d’eau H2O, on peut obtenir de l’énergie produite par l’atome d’hydrogène. Puisque ni l’atome d’oxygène (O) et ni l’atome d’hydrogène (H) n’existent seuls dans la nature, on est donc obligé de commencer la réflexion en posant l’équation chimique avec deux molécules d’eau (2H2O) pour pouvoir équilibrer à partir des molécules de gaz dihydrogène (H2) et de gaz dioxygène (O2). Il faudra dépenser beaucoup d’énergie pour séparer par électrolyse les composants des deux molécules d’eau : 2H2O
- pour l’équation 2H2O –> 2H2 + O2 la réaction chimique (–>) est endothermique car l’énergie est absorbée à droite de l’équation;
- en inversant l’équation on obtient l’équation chimique pour la formation de l’eau : 2H2 + O2 –> 2H2O; la réaction chimique (–>) devient alors exothermique car à droite de l’équation, l’énergie est libérée pour former l’eau. C’est ce qui se passe à la sortie de l’échappement d’un moteur à l’hydrogène qui utilise le principe de la combustion du dihydrogène (H2) et du dioxygène (O2) pour laisser comme produits de l’eau (H2O) et de l’énergie. Soit en divisant par 2 de chaque côté de l’équation on obtient H2 + 1/2 O2 –> H2O par laquelle, selon la stratégie hydrogène souhaitée, la réaction de l’hydrogène (H) avec l’oxygène (O) libère de l’énergie = -483,88 k Joules à 25 °C; le signe (-) signifie que l’énergie quitte le système (voir « Utopie hydrogène » de Samuel FURFARI page 63).

Malheureusement, pour récupérer chimiquement l’hydrogène du H2O ou du CH4, il faudra dépenser plus d’énergie par rapport à la quantité d’énergie que l’on obtiendra à partir de l’hydrogène produite, en plus du coût exorbitant du métaux rare platine (Pt 78).
En gaz compressé, l’hydrogène reste 10 fois plus volumineux que l’essence et ne donne que le ¼ d’énergie du gaz (méthane CH4). Donc dans un réservoir sous pression identique, pour chaque H2 (molécule de deux atomes d’hydrogène) on a un CH4 (une molécule de 1 atome de carbone et 4 atomes d’hydrogène) qui produit en combustion 2 fois plus d’hydrogène (2H2 = H4) + un carbone (C).
L’objectif mondial de 100% d’EnR est donc irréaliste. Rappelons que l‘Académie des sciences dans son avis du 8 juillet 2021 nous a « martelé » ce truisme : «Les énergies renouvelables intermittentes et variables, comme l’éolien et le solaire photovoltaïque, ne peuvent pas, seules, alimenter un réseau électrique de puissance de façon stable et pilotable si leur caractère aléatoire n’est pas compensé. Il faut pour cela disposer de capacités massives de stockage d’énergie et/ou d’unités de production d’énergie électrique de secours pilotables. Le stockage massif d’énergie, autre que celui déjà réalisé au moyen des centrales hydroélectriques de pompage-turbinage, demanderait des capacités que l’on ne voit pas exister dans les décennies qui viennent. La pilotabilité, en absence de ces dernières, ne peut être assurée que par des centrales nucléaires, si l’on exclut les centrales thermiques utilisant les énergies fossiles.»
Renewable electricity costs have fallen sharply over the past decade, driven by improving technologies, economies of scale, increasingly competitive supply chains and growing developer experience. Since 2010, utility-scale solar PV power has shown the sharpest cost decline at 82%, followed by concentrating solar power (CSP) at 47%, onshore wind at 39% and offshore wind at 29%.Source IRENA.org
Et pourtant, selon le graphique ci-dessus, le coût des EnR a effectivement beaucoup baissé. Kate Marvel, climatologue et chercheuse scientifique reste donc optimiste en écrivant dans The New York Times du 18/11/2023 : « In the last decade, the cost of wind energy has declined by 70 percent and solar has declined 90 percent. Renewables now make up 80 percent of new electricity generation capacity. Our country’s greenhouse gas emissions (États-Unis) are falling, even as our G.D.P. and population grow. »
Mais, dans ouestfrance du 21/05/2022, Jean-Marc Jancovici répond aux questions en affirmant qu’il ne croît pas à l’abondance des énergies renouvelables (EnR) : Pourquoi ? Un monde 100 % renouvelable, c’est ce que nous avons connu il y a deux siècles. Oui mais c’était avant toutes les avancées technologiques consacrées aux énergies renouvelables. Et comment fait-on des panneaux solaires ? Avec du pétrole (engins de mine, chimie amont, transport depuis la Chine), du gaz (industrie) et du charbon (métallurgie, électricité, industrie). Le jour où vous n’avez plus de combustibles fossiles, comment faites-vous ? On aura donc encore besoin du pétrole ? Ceux qui font les scénarios actuels sur le passage à une économie décarbonée ne se posent pas la question de savoir si les conditions de production et donc les coûts seront les mêmes dans un monde dépourvu de combustibles fossiles. Il a fallu les énergies fossiles pour offrir les grandes commodités sur lesquelles sont basées les sociétés industrielles. On produit aujourd’hui 2 milliards de tonnes d’acier et 4 milliards de tonnes de ciment par an. Les fibres synthétiques des vêtements que vous portez sont faites avec du pétrole et du gaz. Toute notre société d’abondance vient des énergies fossiles. Et aujourd’hui, personne n’a la moindre idée de garantir la moitié de cette abondance avec des énergies 100 % renouvelables. Même avec le soutien de l’hydrogène pour stocker les énergies renouvelables ? Le rendement global allant de l’énergie primaire (vent ou soleil) à l’hydrogène stocké est faible, et se révèle très gourmand en matériaux, et en espace pour avoir des quantités significatives d’énergie. »
Le bois appelé pompeusement la « biomasse traditionnelle » pour 9% émanant principalement des pays pauvres est omise pour des raisons pratiques. En effet, Michael Shellenberger (dans Apocalypse Zéro page 35) décrit la ville de Goma au Congo où 2 millions d’habitants dépendent du bois pour leurs besoins en énergie; c’est d’ailleurs aussi le cas pour 90% de la population de 92 millions du Congo dont seulement une personne sur cinq à accès à l’électricité.

Donc, on voit mal inciter les gens des pays développés, à aller découper des arbres pour leurs besoins en énergie (risquant la déforestation comme à Haïti ou à l’île de Pâques) ou à ramasser les déjections animales dont la combustion va émettre plus de CO2 ; on n’en est pas encore là !

The European Union decided that burning wood to generate electricity was good for the climate. WRONG. Source : grist.org 25/08/2014
Aux États-Unis, où on brûle des millions d’arbres pour faire tourner des centrales électriques, le bois énergie a représenté moins de 1,5% en 2016 (voir couleur verte biomasse ci-dessous).

Cependant, cet abattage industriel des arbres commence à interpeller certains engagés pour la protection de la nature (voir le documentaire « Planet of the humans » au point chrono à 1:05:29 dans la vidéo). Cette source d’énergie (comme d’ailleurs le carburant « vert » d’huile de coco pour l’Huilerie de Tahiti) a déjà créé beaucoup d’illusions. Ne rêvons pas : le biocarburant est une « fausse bonne idée« . Par exemple selon Philippe CHAREZ dans Croissance, énergie, climat p. 52, il faut 0,85 kWh et 0,9 kWh d’énergie primaire pour produire 1 kWh d’éthanol à base de maïs. Il serait donc intéressant de connaître aussi ce taux de production pour l’huile de coco.

6- La passion l’emporte sur la raison ou l’utopie de la croissance verte
C’est un fait, la croissance verte est de moins en moins crédible pour les universitaires. En effet, selon une enquête (publiée le 7 aout 2023), 7 experts climatiques sur 10 (voir ci-dessous les 73%) sont sceptiques à l’égard de la croissance verte ;soit 73 % de tous les répondants :
- 44,8% pensent que le scénario de l’acroissance ou « Agrowth« paraît plus réaliste ;
- 28,1% pensent que le scénario de la « décroissance » ou « Degrowth » paraît plus réaliste.
Voir la figure ci-dessous, qui montre les opinions variant en fonction du pays et de la discipline du répondant :
Dans ce débat public, les spécialistes soulèvent des subtilités en différenciant la « croissance verte » de « l’acroissance » (Agrowth) et de la décroissance (Degrowth) :
- La « Décroissance » (Degrowth) propose une réduction planifiée de la consommation matérielle dans les pays riches afin de créer des sociétés plus durables et plus équitables.
- « L’acroissance » (Agrowth) propose une vision neutre de la croissance économique, pour se concentrer sur la réalisation de la durabilité, indépendamment des fluctuations du PIB.
À ce titre, je vous renvoie à la vidéo datée d’octobre 2023 : « Faut-il choisir la décroissance pour sauver notre civilisation ? Avec Jean-Marc Jancovici » qui explique bien la problématique.
Philippe CHARLEZ de l’Institut Sapiens plante bien le décor des limites des énergies renouvelables. Voir la vidéo Youtube qui résume bien la problématique. Ci-dessous mes deux livres préférés, tellement bien écrit, qu’un non-initié peut facilement comprendre la transition énergétique : un régal pour les lecteurs assidus de livres de vulgarisation scientifique.


Dans un interview avec Thinkerview du 11/01/2018, Philippe Bihouix un autre spécialiste dénonce ce mensonge de la croissance verte, sous l’angle cette fois-ci de l’épuisement des resources finies en métaux. « Face aux signaux alarmants de la crise environnementale globale – changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation des sols, pollution généralisée, tensions sur l’énergie et les matières premières –, nous fondons nos espoirs sur les technologies » vertes » et le numérique. Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies nous conduisent pourtant, à terme, dans l’impasse. Ce livre démonte les mirages des innovations high tech, et propose de questionner la course en avant technologique en développant les low tech, les » basses technologies « , plus sobres et plus résilientes. Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais d’explorer les voies possibles vers un système économique et industriel compatible avec les limites planétaires. »

Voici la liste des « terres rares » nécessaires à la fabrication des aimants, des voitures électriques et hybrides, des éoliennes, des panneaux solaires et des composants du monde numérique en général. Ces éléments sont peu connus car peu mentionnés à l’université et à l’école. Ils sont dans les cases rouges du Tableau périodique ci-dessous au nombre de 17 : le scandium, l’yttrium et le lanthane, et les 14 lanthanides : le cérium, le praséodyme, le néodyme, le prométhium, le samarium, l’europium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, l’holmium, l’erbium, le thulium, l’ytterbium et le lutétium.
Rappelons que chaque élément (X) du tableau périodique représente un ATOME NEUTRE pour lequel, le nombre de protons Np = Z = le nombre d’électrons
Les nombres Z et A caractérisent un atome |
![]() |
- soit Np = nombre de protons et Nn = nombre de neutrons
- le nombre de masse A = Np + Nn = nombre de nucléons qui sont dans le noyau de l’atome
- or, pour un ATOME NEUTRE du tableau périodique, Z = Np = AUSSI le nombre d’électrons
- d’où Nombre de neutrons Nn = A – Z

Dans la rangée rouge des Lanthanides du Tableau périodique ci-dessus, leurs valeurs Z (Nombre protons = nombre d’électrons) évoluent de 57 à 71 (7×2 = 14 orbitales 4f; voir le schéma des Niveaux d’énergie des électrons 4f). Ces terres rares sont utilisées pour différentes propriétés : magnétiques, électroniques, optiques, catalytiques, structurales. Les propriétés les plus fondamentales (magnétiques, électroniques et optiques) sont liées à leur structure électronique unique (présence d’orbitales 4f). Bref, en résumé, ces éléments (terres rares) ont des propriétés de « luminescence » (émission de lumière dite « froide » ou « non incandescence » par opposition à l’incandescence qui est dite « chaude ») qui sont très recherchées par les cinq industries de haute technologie suivantes :
- la construction aéronautique et spatiale;
- l’industrie pharmaceutique;
- la construction d’ordinateurs, machines de bureau;
- l’industrie des équipements de radio, TV et de communications : soit les composants électroniques, les émetteurs et appareils de téléphonie, les récepteurs TV radio;
- la fabrication d’instruments médicaux, de précision et d’optique : soit les instruments scientifiques et autres instruments.

La taille des cases des éléments est représentée en fonction de l’abondance de chaque élément en question. La couleur correspond à une information codée : verte, jaune, orange et rouge selon la criticité de la (sur-) utilisation vis-à-vis de la disponibilité… mais aussi, plus funeste, grise si l’élément est exploité dans des zones de conflits armés. Par exemple, le cobalt (Co) est de plus en plus utilisé dans la production et le stockage d’énergies renouvelables (comme les aimants des turbines des éoliennes) ou dans les batteries des véhicules électriques. Les données actuelles montrent que 83 % des ressources en cobalt pourraient être consommées entre 2013 et 2050 selon le scénario le plus défavorable ; des scénarios de mobilité soutenable abaissent ce chiffre à 62 %. Le cobalt a donc été classé en orange par l’EuChemS : « Menace croissante due à une utilisation accrue ». Donc le potentiel de l’EnR sera très limité à long terme par la disponibilité des terres rares.
Par ailleurs, le carbone (C) qui est essentiel à la vie sur terre (élément carboné de la molécule ADN) était entièrement vert en 1991 (offre abondante).

Certes le carbone (C) est en abondance dans la croûte terrestre (sous forme de composés inorganiques comme le calcaire) et deux fois plus abondant sous forme de composés précurseurs de carburants fossiles (tels le charbon, le gaz et le pétrole) que dans le vivant. Mais la combustion de ces ressources fossiles à base de carbone et les émissions subséquents de dioxyde de carbone (CO2) se produisent à une vitesse telle que les cycles naturels de fixation de CO2 par les plantes (photosynthèse) et par dissolution aquatique (dans les océans) ne peuvent la soutenir. Ceci conduit à une accumulation dangereuse de CO2 dans l’atmosphère, et donc du réchauffement climatique. D’où selon l’analyse 2021 de l’EuChemS, le carbone a été reclassifié par l’EuChemS de vert à tricolore. Il a ainsi été ajouté au vert correspondant à la disponibilité :
- Le rouge pour la menace substantielle que la forte utilisation de combustibles fossiles à base de carbone fait peser sur le climat. Malgré des efforts, la part de ces combustibles fossiles représente encore près de 80 % de la consommation énergétique mondiale.
- Le gris, parce les combustibles fossiles sont à l’origine de nombreux conflits armés ou que les revenus du pétrole et autres ressources fossiles servent à financer des conflits armés. Le conflit en Ukraine et les atermoiements de l’Union européenne pour arrêter les importations de gaz russe en sont l’exemple actuel le plus frappant.
Par ailleurs, les EnR ont une faible efficacité comparée à l’énergie thermique et nucléaire. Par exemple pour obtenir la production équivalente d’un réacteur nucléaire (puissance installée 1 000 MW), il faut 2000 éoliennes (puissance installée de 2 Mégawatts MW) ou 16,2 millions de panneaux PV de capacité de 495 kWh/an qui occuperaient au sol 27,5 millions de m².
Donc, ce n’est pas encore pour demain la propulsion à 100% à l’EnR des avions de ligne pour nous amener des touristes ou de gros porte-conteneurs propulsés par le vent (voir ci-dessous un prototype) pour nous ravitailler en marchandises.
La preuve, en période de crise économique (post-Covid19 et guerre en Ukraine), le gouvernement de la Polynésie française avait déclaré « avoir obtenu le 30/06/2022 plusieurs engagements de la compagnie CMA CGM visant à accroître « rapidement et de manière significative » la place réservée au fret à destination de la Polynésie« .


Jacques Treiner, physicien théoricien et président du Comité des experts du Shift Project, think tank dédié à la transition énergétique, est très sceptique pour une transition rapide dans le monde en déclarant : « On ne remplace pas 80 % d’énergies fossiles par des renouvelables en 20 ans, c’est évident. Prétendre le contraire est ridicule. Même si l’on inclut du nucléaire dans le mix, porter celui-ci à 50 % de l’énergie mondiale reviendrait par exemple, à construire 3 centrales par semaine jusqu’en 2050. Rien de tout cela n’est réaliste ». Selon Yves Bréchet, ancien haut-commissaire à l’énergie atomique : « La problématique est de décarboner notre énergie [française]. Mais, aujourd’hui, on s’évertue à décarboner une électricité déjà décarbonée ! Remplacer le nucléaire décarboné par les énergies renouvelables ne réduit en rien le dioxyde de carbone ». Et M. Henri Prévot ingénieur du Corps des mines de rajouter une couche : « Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage« .
Enfin, Philippe CHARLEZ écrit avec une pointe d’humour dans Croissance, énergie, climat p.187: « Aussi est-il tout à fait utopique de vouloir mondialiser la transition énergétique comme on a mondialisé les échanges économiques. La COP21 ne représente sur ce point qu’un catalogue de bonnes intentions. Une fois retourné sur son lopin de terre chacun oubliera LA transition et ne considérera plus que SA transition restreinte au périmètre de SES intérêts qu’ils soient légitimes ou pas … Le monde de l’énergie est trop complexe, trop stratégique, trop sensible, trop dépendante de l’histoire, de la géographie et de la politique pour pouvoir être mondialisé« .
Et Carsten Schradin, directeur de recherche au CNRS de rajouter dans FUTURA PLANETE du 08/07/2021 : « Je pense que nous ne pouvons pas attendre de l’être humain qu’il change son attitude seulement grâce à son libre-arbitre. Les gens veulent avoir accès à plus de ressources, ils veulent prendre l’avion, conduire de belles voitures… Nous ne pouvons pas attendre de 8 milliards d’humains qu’ils disent qu’ils ne veulent pas d’une vie agréable pour sauver la Planète. Cela n’arrivera pas, nous allons augmenter notre consommation à l’avenir, ce qui signifie que nous devons trouver un moyen de rendre cela possible sans augmenter notre consommation de C02. Enfin, ce ne sera pas suffisant, il faudra investir dans des technologies qui captent le CO2 de l’air et l’éliminent ».
Ce sera le mot de la fin pour aborder dans le prochain et dernier article, un sujet qui fâche : l’énergie nucléaire qui risque d’être l’option de dernier recours dans les décennies à venir.
Sommaire des articles du dossier :
Le réchauffement climatique : pourquoi tant de controverses
Sommaire du sujet écrit en 16 articles parus dans Tahiti Pacifique Magazine de Mai 2019 à Décembre 2019
I- LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
1/16 -Le réchauffement climatique : le décor est planté
- Le « réchauffement climatique est devenu le « changement climatique »
- D’emblée plantons le décor : l’homme est responsable pour 0,000020235 du réchauffement climatique !
- Tout a commencé avec Al Gore et sa fameuse courbe de température
- Les principaux protagonistes du débat sur le réchauffement climatique
- La prédominance médiatique des climatoalarmistes
- Le bal des climatoalarmistes hypocrites : faites ce que je dis mais pas ce que je fais
2/16 – Le réchauffement climatique : des objectifs politiques inavoués
- L’implication du politique dans le débat
- « Le machin » qu’on appelle l’ONU où il n’y a aucun chef
- La nature du GIEC : politique ou scientifique ?
3/16 – Le réchauffement climatique : un débat mal engagé
- Un bref historique du débat expliqué par un scientifique français
- Le scandale en 1998 de la courbe de température en « cross de hockey »
- Le scandale en 2009 du Climategate ou l’incident des e-mails du Climatic Research Unit
4/16 – Le réchauffement climatique : une appréciation scientifique difficile
- La Terre et son enveloppe atmosphérique avec les différentes couches thermiques
- L’effet de serre : la molécule à l’état gazeux dihydrogène (H2) formant l’eau (H2O) a un Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) 11 fois plus que la molécule dioxyde de carbone (CO2)
- L’effet d’albédo
- Le bilan énergétique de la Terre
- Cette « satanée » de CO2 émise par l’activité humaine depuis la Révolution industrielle au 18ième siècle
- La fameuse courbe Keeling de CO2 qui constaterait la lente extinction de l’humanité
- La molécule CO2, cette mal-aimée au cœur du débat scientifique
- Le paradoxe de l’œuf et de la poule : c’est la température qui commande scientifiquement la teneur en CO2 dans l’atmosphère et pas l’inverse comme le sous-entendent les climato-alarmistes
- La molécule CO2, essentielle à la photosynthèse
- La molécule CO2, essentielle à notre respiration
- La molécule CO2, une part essentielle dans nos boissons
5/16 – Le réchauffement climatique : une idéologie et l’avènement de l’informatique
- Une nouvelle idéologie : le « réchauffisme » ?
- Le dernier rapport SR1.5 d’octobre 2018 du GIEC vu par le Prof. Ray BATES
- L’avènement de la simulation informatique et des mathématiques appliquées dans la climatologie (modélisation climatique ou « computer-simulation models »)
- Les prévisions de température par tâtonnement expérimental via informatique
6/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-réalistes en France
- Etienne VERNAZ
- Professeur Vincent Courtillot
- Professeur François Gervais
- Jacky RUSTE
- Philippe Bousquet et Jean-Louis Dufresne
- Marie-Antoinette Mélières
7/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques aux Etats-Unis
- Steven E. Koonin
- Dr Richard Alan KEEN spécialiste en climatologie University of Colorado at Boulder
- Dr. Jay LEHR science director THE HEARTLAND INSTITUTE
- Watts Up With That?
- Dr Roy Warren SPENCER Principal Research Scientist IV University of Alabama Huntsville
- Dr. Patrick MICHAELS, Directeur au Cato Institute & Dr John CHRISTY University of Alabama in Huntsville
- M. Ivar GIAEVER – prix Nobel de Physique 1973
- M. Kary MULLIS – prix Nobel de Chimie 1993
- M. John CLAUSER – prix Nobel de Phyiques 2022
- Freeman Dyson de l’Université de PRINCETON décédé le 28/02/2020
- Dr. Rex J. Fleming mathématicien Ph.D. en science atmosphérique de l’Université de Michigan
8/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Europe (hors-France)
- « L’augmentation forte des concentrations de CO2 liée à la combustion des fossiles depuis 1750, n’est pas scientifiquement établie »
- « L’élévation de la température moyenne globale du demi-siècle passé n’est pas atypique par rapport aux 1300 dernières années »
- « Le CO2 provenant des combustibles fossiles ne contribue pas, en tout cas pas significativement, à la hausse de température depuis le milieu du 20ième siècle ».
- « La théorie du changement climatique dû à l’homme se base sur des modèles ou simulations numériques avec tous les aléas, hypothèses et approximations que de tels modèles comportent. Les modèles sont une aide à l’analyse mais ils ne constituent en aucun cas une preuve scientifique »
- « Les observations mettent en évidence d’autres facteurs majeurs (Soleil, volcans, courant océaniques, nuages, aérosols, etc.) dans l’évolution du climat, dont le GIEC ne tient pas ou pas suffisamment compte ».
9/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Australie
- Les gaz volcaniques composés de CO2 à teneur de 5% à 25%
- L’acidification des océans
- La technique « d’homogénéisation » des données statistiques
- La saturation du CO2 dans l’absorption des rayons infrarouges réémis de la Terre
- Les flux et la pondération du CO2 dans l’écosystème
MON OPINION SUR LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
- La recherche d’une « vérité absolue » qui n’existe pas en science
- Le cas de la montée des eaux en Polynésie française
- L’homme est-il réellement responsable du réchauffement climatique ?
- La vapeur d’eau (nuages) cette grande inconnue dans le modèle climatique
- La modélisation affinée du climat
- Conclusion du débat scientifique sur le réchauffement climatique
- a. L’évolution de la concentration de CO2 dans l’atmosphère
- b. La prochaine (6ième) extinction massive des espèces?
- c. Rappel du point de départ du développement de l’espèce humaine
- d. Quel serait le taux de CO2 idéal dans l’atmosphère?
- e. L’impossibilité de revenir au niveau d’équilibre de 280 ppm du début de la révolution industrielle en 1750
- f. Allons-nous vers un effondrement inéluctable de l’espèce humaine?
- g. Les 9 limites planétaires à ne pas dépasser
- h. Quelques pistes pour ne pas sombrer dans la « collapsologie »
- i. Le véhicule à hydrogène : un buzz qui n’a jamais été une bonne idée selon le Dr Richard MULLER de UC Berkeley
- j. L’hydrogène comme source d’énergie durable? Tout d’abord, comment produire et stocker le dihydrogène (H2)
- k. Ensuite une fois le gaz dihydrogène (H2) séparé du gaz dioxygène (O2) et stocké à part, comment consommer l’énergie induite par la formation de l’eau : H2O
- l. Le débat sur l’avenir de « l’hydrogène » dont le H2 a un pouvoir de réchauffement global (PRG) 11 fois plus que le CO2″
- m. Après ce long débat passionnant sans sombrer dans le « transhumanisme«
II- LA POLITIQUE ENERGETIQUE AU REGARD DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
11/16 – Le réchauffement climatique : une économie que l’on essaye de « d’acclimater »
- La politique énergétique : un corollaire du réchauffement climatique
- Tout d’abord, c’est quoi l’énergie ?
- Pourquoi parler de l’énergie dans le débat du réchauffement climatique ?
- Les trois piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social
- Le développement durable et la lutte contre la pauvreté
- Le débat dichotomique du développement mondial : pays riches contre pays pauvres
- Le financement des dégâts climatiques par les pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique
- La fiscalité pour financer la transition énergétique
- Le dilemme : le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté
- Le réchauffement climatique et la course au développement économique
- Prix Nobel 2018 économie-climat
- Conclusion
12/16 – Le réchauffement climatique : les réalités économiques
- La politique énergétique et ses contraintes
- La grande différence entre « l’énergie produite » et « la puissance installée«
- Le réchauffement climatique et la consommation d’énergie liée au niveau de vie d’un pays
- Les pays qui émettent le plus de CO2
- Les écarts de consommation d’énergie entre pays
- Conclusion
13/16 – Le réchauffement climatique : La « décarbonation » ou « décarbonisation » de notre économie
- La molécule d’hydrogène (H2) contenue dans les nuages (H2O) faisant partie des gaz à effet de serre, réchauffe 11 fois plus le climat que le CO2
- Le gaz à effet de serre Méthane (CH4) réchauffe 21 fois plus le climat que le CO2
- Est-ce réaliste d’imaginer un monde sans bovins ou sans riz?
- La neutralité carbone et les « puits de dioxyde de carbone (CO2) » communément appelés « puits de carbone«
- L’économie propre exprimée en CO2 émis
- Les objectifs très ambitieux voire irréalistes du GIEC
- Les enfants montent au créneau
- Conclusion
14/16 – Le réchauffement climatique : la place prépondérante de l’électricité
- Les différents types d’énergie : un peu de vocabulaire
- La voiture électrique : un cas atypique
- Le poids de l’électricité dans la production d’énergie finale
- Le poids prépondérant de la production d’électricité dans les émissions du CO2
- L’impossible défi du 100% EnR avec l’éolienne et le solaire
- La stabilité du réseau électrique
- Notre électricité de Tahiti
- L’avenir du marché de l’électricité en Polynésie
15/16 – Le réchauffement climatique : la transition espérée vers l’énergie renouvelable (EnR)
- Le « Green New Deal » venu des États-Unis
- La transition énergétique telle enseignée par le partenariat Agence Française de Développement (AFD) et l’École Normale Supérieure (ENS)
- La difficile combinaison « EnR-fiscalité-inégalités »
- Poker menteur
- L’impossible défi d’un mix énergétique à 100% en énergie renouvelable (EnR)
- La passion l’emporte sur la raison ou l’utopie de la croissance verte
MON OPINION SUR LA POLITIQUE ENERGETIQUE
- Une nouvelle vision du nucléaire ?
- Le compte n’est pas bon et le GIEC soutient à demi-mot … le nucléaire
- Cette énergie qui émet moins de CO2
- Cette énergie qui fait peur
- L’énergie nucléaire revisitée
- L’énergie nucléaire contenue dans le noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fission du noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fusion de deux noyaux atomiques
- Une conclusion plutôt pessimiste sur l’évolution énergétique