Le réchauffement climatique et son corollaire, la politique énergétique : une économie que l’on essaye « d’acclimater »
SOMMAIRE :
- La politique énergétique : un corollaire du réchauffement climatique
- Tout d’abord, c’est quoi l’énergie ?
- Pourquoi parler de l’énergie dans le débat du réchauffement climatique ?
- Les trois piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social
- Le développement durable et la lutte contre la pauvreté
- Le débat dichotomique du développement mondial : pays riches contre pays pauvres
- Le financement des dégâts climatiques par les pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique
- La fiscalité pour financer la transition énergétique
- Le classement des émissions de CO2 d’origine anthropique
- Le dilemme : le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté
- Le réchauffement climatique et la course au développement économique
- Prix Nobel 2018 économie climat
- Conclusion
1- La politique énergétique : un corollaire du réchauffement climatique
Tout d’abord, c’est quoi l’énergie ?
Quand on parle d’énergie, on pense immédiatement à l’électricité, à la climatisation, au plein d’essence de notre voiture et à nos achats de bonbonne de gaz pour cuisiner. Or, l’énergie est omniprésente dans notre vie quotidienne. C’est simple : sans énergie, aucune vie sur Terre n’existe ! Tout être vivant pour se maintenir en vie a besoin de consommer de l’énergie. Par exemple, pour 100 litres d’air inspiré, composés de 79 litres d’azote, 21 litres d’oxygène, quelques traces de dioxyde de carbone et de vapeur d’eau, nous expirons 100 litres d’air (à 34° C environ, proche de la température de notre corps de 37° C), composés de 79 litres d’azote, 16 litres d’oxygène, 5 litres de dioxyde de carbone (CO2) et l’eau que notre corps produit. Puisque nous consommons de l’oxygène et rejetons à 34° C du CO2, le corps humain est donc une espèce de « convertisseur d’énergie« . En se nourrissant d’animaux qui consomment des plantes, on transforme de l’énergie. Ces plantes poussent grâce à l’apport du soleil (photosynthèse). En fin de compte, nous survivons tous grâce à l’énergie apportée par le soleil ! Cette logique paraît simple à comprendre, mais Vincent Mignerot explique les subtilités de « L’effondrement : inéluctable ?« , dans sa présentation plutôt sinistre du 18/10/2019. Il lance à nouveau un pavé dans la marre en réitérant que la croissance infinie dans un monde fini est une plaisanterie ! Voir dans .LIMIT son interview de 2022 « Regarder la réalité en face« .

Antoine Moreau dans son livre « Toute la physique sans les équations » au chapitre 1, explique à merveille les bases de l’énergie.

Voici un extrait de son site web Scio : « Un autre exemple d‘augmentation d’ordre dans l’univers, c’est bien sûr, la vie : un être vivant est une construction très complexe, et très ordonnée. Comment se fait-il que la vie apparaisse alors, puisque le second principe dit que le désordre doit augmenter ? Eh bien, c’est que les êtres vivants ne sont pas isolés. Un être vivant réellement isolé, comme une souris dans une boîte hermétique, finit rapidement par mourir. Pour se maintenir, les êtres vivants ont besoin d’un apport extérieur d’énergie. En fait, ils profitent du gaspillage ambiant.
Imaginez, en effet, qu’il n’y ait pas de plantes. La lumière du soleil servirait simplement à réchauffer la terre, et c’est tout. Elle serait perdue. Or les plantes, en la recevant, utilisent son énergie pour vivre. Elles stockent cette énergie dans leurs feuilles. Les animaux (y compris l’homme) mangent ces feuilles, en y puisant de l’énergie. Énergie que finalement, ils dépensent en mouvement, etc… Donc l’énergie du soleil est finalement dissipée. Mais, entre-temps, elle a servi à des êtres vivants. Ainsi les êtres vivants profitent de l’abondance d’énergie ambiante, qui sinon serait gaspillée pour exister. Ils ressemblent à barrages : ils laissent passer l’eau (l’énergie), mais ils s’en font une réserve, et ils ralentissent sa chute (sa perte sous forme de température). Ils ralentissent à leur échelle l’augmentation du désordre dans l’univers. Et, ça ne marche que là ou sinon, beaucoup d’énergie serait gaspillée. Dès que de l’énergie est disponible, les êtres vivants débarquent : la moisissure dès qu’il y a quelque chose sur quoi se développer, etc…«
Pourquoi parler de l’énergie dans le débat du réchauffement climatique ?
Le climat est avant tout une question d’énergie. Quand on parle d’une hausse globale de température de la planète, on fait forcément référence à un phénomène d’énergie en jeu. Dans le précédent article, nous avons retenu que les émissions de CO2 d’origine anthropique étaient l’une des causes du réchauffement climatique. Ce qui nous amène inévitablement à la question suivante : comment promouvoir une politique énergétique qui minimise nos émissions de CO2 ? C’est le grand débat du moment.
Dans les prochains articles, nous allons donc décrire les contours d’une politique énergétique envisagée pour entamer cette fameuse étape devenue un slogan politique un peu partout dans le monde : la « transition énergétique » (voir l’article n° 15/16). Depuis le fameux Rapport BRUNDTLAND de 1987 le concept de « développement durable » (sustainable development) est devenu l’objectif ultime du débat public actuel. Ci-dessous un schéma qui résume le développement durable, à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable » :
- l’écologie
- l’économie
- le social

Kate Raworth, le dit autrement dans son livre « La théorie du donut« , en démontrant que notre façon de penser et d’enseigner l’économie depuis le XIXe siècle est périmée! Elle revisite les principaux concepts de l’économie en y introduisant les dimensions sociale et environnementale, qui est une vision de l’économie, plus juste et plus durable pour relever les défis du XXIe siècle. Outre les concepts classiques de croissance, de marché, d’agents économiques, il faut rajouter le facteur humain et la préoccupation environnementale au coeur de la réflexion. Elle propose de remplacer l’objectif économique général de croissance du PIB, par un objectif de stabilisation de l’activité économique entre deux « frontières » : la frontière des besoins humains de base comme « plancher », et la frontière de la préservation de l’environnement comme « plafond« . C’est la représentation de ce plancher et de ce plafond, sous forme de cercles, qui donne l’image du donut dans lequel l’activité économique doit s’inscrire. Ainsi, elle démonte plusieurs mythes économiques comme :
- la « main invisible du marché » ;
- le sujet économique rationnel ;
- l’équilibre de l’offre et de la demande.
D’ailleurs, à ce sujet, l’article 2 de l’Accord de Paris (Nations Unies 2015) dispose que : « … son objectif, vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, notamment en contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques … ».
Selon Philip Alston rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains : « De façon perverse, alors que les [pays] pauvres ne sont responsables que d’une fraction des émissions globales, ce sont eux [les pays pauvres] qui vont faire les frais du changement climatique et qui ont le moins de capacités pour se protéger. Nous risquons de voir un scénario d’apartheid climatique où les [pays] riches paient pour échapper aux canicules, à la faim et aux conflits, alors que le reste du monde [les pays pauvres] est abandonné à ses souffrances« .
Et voilà que réapparaît le débat dichotomique du développement mondial : pays riches contre pays pauvres. À ce sujet, voici une vidéo de Vijay Prashad historien indien qui méprise la condescendance du monde occidental à l’égard des pays pauvres.
Tout aussi sévèrement, le président de l’Ouganda Museveni « donne le ton » en décrivant le réchauffement climatique comme « un acte d’agression des riches contre les pauvres« ! Il n’a pas tort quand on analyse le schéma ci-dessous qui montrent les émissions cumulées de CO2 de 1850 à 2021. Ce sont les plus grands pays responsables d’émission de CO2 (États-Unis, Grande Bretagne, Japon, Canada) qui demandent au monde entier de réduire leur activité économique ! Comprenez que leurs concurrents comme la Chine et la Russie veulent aussi essayer de rattraper leur retard économique en augmentant rapidement le niveau de vie de leur population. Ces deux derniers ont donc refusé de participer à la COP26 de novembre 2021 pour éviter de s’engager à réduire leurs émissions de CO2 et donc leur activité économique.
Depuis le sommet de Rio en 1992, ce mouvement mondial pour le climat est devenu un véritable chemin de croix :
- Protocole de Kyoto en 1997 : premier échec ;
- Conférence de Copenhague en 2009 : deuxième échec ;
- 21ᵉ conférence des parties (COP21) à Paris en 2015 : accord à l’arraché ;
- Conférence de Katowice de 2018 : 24ᵉ Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24) qui se dirigerait vers un autre échec. Les États-Unis et l’Arabie saoudite se sont opposés à cet accord et les États européens seraient peu impliqués4.
Par consensus, le financement des dégâts climatiques a été officiellement remis sur l’agenda de la COP27 organisée par l’Organisation des Nations Unies qui se déroule du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en bord de mer Rouge en Égypte. Les pays pauvres et vulnérables, peu responsables du réchauffement, mais très exposés à ses conséquences dévastatrices, insister pour que cette question des « pertes et dommages » (ou préjudices) soit officiellement inscrite à l’ordre du jour. D’ailleurs, Steven Koonin au chrono 18:20 de la vidéo Rapport du GIEC – Steven E. Koonin : « Il faut arrêter d’être alarmiste ! », relate l’accusation infondée concernant les inondations au Pakistan en septembre 2022 qui, selon les politiciens et les médias, seraient jugées les pires depuis 1961 et seraient causées par la combustion de l’énergie fossile. En fait, il attribue la vraie cause de ces inondations à trois principaux facteurs qui n’ont rien à voir avec le CO2 émis par l’homme (voir au chrono 20:30) :
- la population du Pakistan est maintenant plus importante :
- l’intense déforestation par l’homme a aggravé le risque d’érosion ;
- plus de personnes vivent en zones inondables.
Les pays riches dont la France (impliquant forcément la Polynésie française aussi) par « hypocrisie géopolitique » éludent cette problématique. Selon nos estimations, la Polynésie aurait contribué en 2014 pour seulement 0,0000289 du total des 32 300 Méga tonnes (0,934/32 300) d’émissions mondiales de CO2 d’origine anthropique (voir l’article RC 13/16 pour le total des émissions de la PF estimé à 0,00289 %).
À ce titre, après avoir subi la TVA sociale de 1% le 1ᵉʳ avril 2022 (non ce n’est pas un poisson d’avril), alors que nous payons déjà 29,51% (13,46% + 16,05%) de prélèvements obligatoires dans la partie « Utilisations des produits » de la production d’électricité (voir l’article réchauffement climatique 14/16 : Tableau structure du prix TTC du kWh, colonnes N & O pour l’année 2018, ligne 9 Aides péréquation 13,46% + ligne 11 Impôts taxes 16,05%), les Polynésiens sont-ils prêts maintenant à payer une nouvelle « taxe carbone » pour indemniser les pays pauvres, victimes du réchauffement climatique… Je crains fort que l’on risque de provoquer ici notre version locale du « Mouvement des Gilets jaunes« ; voir l’article RC n°15/16.

L’expertise universitaire, l’exigence journalistique

2- Le classement des émissions de CO2 d’origine anthropique
Qui sont les grands responsables du réchauffement climatique?
Tout d’abord, rappelons que les émissions de CO2 d’origine anthropique représentent à peine 0,000208 de l’atmosphère : revoici le schéma de l’article n°1/16 avec la méthode de calcul utilisée.
- Les gaz à effet de serre correspondent seulement à 1,04% de la composition de l’atmosphère, représentée par le cercle à gauche;
- Sur le cercle à droite le CO₂ représente 40%.
- D’où le CO₂ pèse pour 40% des 1,04% ; soit 40% x 1,04% = 0,00416 = 0,42% de l’atmosphère (Source : Le manuel numérique max belin.education)
- Sur cette partie de 0,42% de l’atmosphère :
- d’où on peut raisonnablement extrapoler que le CO₂ émis par l’homme représente au moins 0,000208 de l’atmosphère soit 5% x 0,42% = 0,0208%, car les émissions de CO2 d’origine anthropique n’ont pas été de 5% dès le début de la Révolution Industrielle, en 1750.
Voici un classement mondial de ces émissions de CO2 d’origine anthropique :
- par secteur d’activité économique ;
- par source d’énergie fossile utilisée ;
- par pays ;
- par tête d’habitant ;
- par PIB par tête d’habitant.
Global energy-related CO2 emissions by sector – last updated 3 juillet 2020 Source : IEA
Ci-dessous une autre source plus détaillée, mais à jour que pour 2016 :
Voici Les émissions de CO2 selon l’origine de la combustion de l’énergie fossile largement exploitée par les pays « riches » depuis la Révolution industrielle, lorsqu’en 1776 Watt met au point une machine à vapeur qui transforme en énergie mécanique la vapeur produite par l’eau chauffée au charbon.

Donc, le charbon (courbe verte) et le pétrole (courbe bleue) contribuent le plus en émissions de CO2. Selon Christian Gollier Directeur de la Toulouse School of Economics voir l’Echos du 04/06/2022 : « Un des axes majeurs de la transition énergétique, c’est la décarbonation du secteur électrique. » Or, on assiste à un retour en force du charbon qui reste encore compétitif comparé au gaz. Donc « Pour produire des kilowattheures en Europe, le charbon est nettement plus compétitif que le gaz, alors qu’il « émet deux fois plus de CO2« .
D’ailleurs, suite à la guerre en Ukraine (24/02/2022), pour réduire sa dépendance au gaz russe (49% en 2020 selon Statista), l’Allemagne a annoncé le 19/06/2022 un recours accru au charbon. Le ministre écologiste Robert Habeck a avoué l’échec de leur politique énergétique en ayant promis de sortir du charbon d’ici 2030.
Ci-dessous d’autres classements par pays :

Dans le schéma ci-dessous, comparez le total des émissions de gaz à effet de serre (Greenhouse gas ou GHG) de la Chine et de l’Inde (33,6% = 27% + 6,6%) à celles des États-Unis et de l’Union européenne des 27 (17,4% = 11% + 6,4%).

Ramener ces émissions de CO2 par tête d’habitant, la Chine (7,38 T CO2/per capita), grâce à sa population en 2016 de 1,414 milliard au numérateur (voir schéma ci-dessous), est en droit d’exiger que les autres pays (dont Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Allemagne) émettent moins de CO2 qu’elle, par tête d’habitant !


Voici un autre classement par tête d’habitant pour 2017 qui confirme cette tendance mondiale : on retrouve environ ce même classement mondial dans lequel, la France avec 5,2 tonnes CO2 émis/habitant fait nettement mieux que les autres pays développés.


Avec plus de précision, ci-dessous la répartition pour 2017 et 2018 des pays qui ont le plus émis de CO2 (selon le niveau de vie par tête d’habitant – GDP par habitant). Pour 2018, on reconnaît les pays dont le niveau de vie élevé par tête d’habitant (plus à droite de l’axe horizontal) leur a permis de consommer plus d’énergie fossile, impliquant donc plus d’émissions de CO2 par tête d’habitant (plus en haut de l’axe vertical). Ce sont ces pays dans le coin en haut à droite de ce graphique.


Donc, on voit bien à travers ces représentations graphiques, que l’on est dans une logique de course au développement économique entre les pays développés (l’Occident) et les pays cherchant à rattraper leur retard économique ; notamment la Chine qui essaye de dépasser les États-Unis pour devenir la première puissance économique au monde.



3- Le dilemme : le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté
L’économiste néerlandais Richard Tol dans son livre de 2014 « Climate economics » a conclu que « Le changement climatique n’est pas un problème important pour le XXIe siècle« . Sa thèse bouscule les idées reçues :
- Un réchauffement climatique jusqu’à 2° C aurait un impact économique négligeable à court terme et très supportable durant les cent prochaines années. Bien au contraire, elle devrait être bénéfique pour l’humanité.
- En revanche, les pays en développement sont plus vulnérables à cause de leur état de pauvreté. Le dernier rapport du GIEC 2022, un pavé de 3 676 pages, le confirme autrement : les pays riches sont les principaux responsables du changement climatique, mais ils sont aussi les mieux armés pour l’affronter. Le schéma ci-dessous montre en rouge (i.e. défis importants) que l’Afrique est le continent le plus vulnérable.

- Les pays riches, en imposant aux pays pauvres des politiques climatiques plus coûteuses que l’énergie fossile, n’aident pas ces derniers et entraveraient donc la croissance de leur PIB pour un meilleur niveau de vie.
Par ailleurs, une étude scientifique publiée en 2022 dans Nature Food a démontré que pour les émissions de CO2 relatifs au commerce des produits alimentaires dans le monde, 19% proviennent de leur transport vers leurs points de consommation finale. Ainsi, par exemple, comment arrêter les exportations du blé ukrainien dans le monde si c’est pour provoquer la famine dans certains pays pauvres d’Afrique et du Moyen-Orient. C’est justement la sinistre stratégie militaire de Poutine qui consiste à bloquer le trafic maritime à partir du port d’Odessa.
Lors d’un discours à la Conférence de Paris en 2015 (COP21), Narendra MODI Premier ministre de l’Inde, après avoir rappelé que 300 millions d’indiens n’ont pas accès à l’énergie comme nous autres occidentaux, a lancé un pavé dans la mare : « Nous avons toujours besoin des énergies conventionnelles (pétrole-gaz-charbon). Nous devons les rendre propres, et non imposer l’arrêt de leur utilisation. Et il ne devrait pas y avoir de place pour des décisions unilatérales qui deviendraient des barrières économiques pour d’autres. La justice climatique demande qu’on laisse suffisamment de place pour la croissance des pays en développement« .
L’Inde, deuxième producteur au monde de charbon – 700 millions de tonnes par an – derrière la Chine, n’entend pas recevoir de leçons de l’Occident, ont prévenu sans ambages les autorités indiennes. Prakash Javadekar, ministre indien de l’environnement a rappelé à Dehli en avril 2021 face au ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian que « l’Occident a la « responsabilité historique », en termes d’émissions de gaz à effets de serre, qui « a pollué, détruit le monde et provoqué le changement climatique ».
Donc faire la morale pour une « justice climatique« , à des pays pauvres qui aspirent aussi au confort apporté par l’électricité bon marché (à base de charbon essentiellement), demeure une pédagogie difficile. Comment les inciter à fermer leurs centrales électriques à charbon au profit de l’énergie renouvelable (EnR) : transition énergétique oblige !

De plus, il est de notoriété publique que l’EnR est non seulement limitée en puissance mais reste en général plus chère que l’énergie fossile dont le charbon (voir l’article n°14/16).

- Environ 3 milliards de personnes font la cuisine et chauffent leur logement à l’aide de la biomasse (bois, déjections animales, résidus agricoles) et du charbon.
- Chaque année, plus de 4 millions de personnes meurent prématurément de maladies imputables à la pollution de l’air domestique due à la cuisine à base de combustibles solides et du kérosène.
- La pollution de l’air à l’intérieur des habitations est responsable de maladies non transmissibles, AVC, cardiopathies ischémiques, bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et cancers pulmonaires.
- Près de la moitié des décès par pneumonie chez l’enfant de moins de 5 ans sont dus à l’inhalation de matières particulaires provenant de la pollution de l’air intérieur.
Ainsi vouloir SAUVER le monde, tout le monde y aspire. Mais, comment « faire avaler » aux pays pauvres la pilule du surcoût d’une énergie « décarbonée » qui les obligerait à supporter des délais en décennies supplémentaires pour pouvoir rattraper notre niveau de vie. On pourrait également dire à ces pays pauvres qui rêvent d’avoir aussi un bon confort de vie que « la meilleure et la moins chère des énergies est celle que l’on ne consomme pas » ; ils devraient donc se contenter d’une « sobriété énergétique » ! D’ailleurs le Président Emmanuel Macron, lors de la crise de l’énergie provoquée par la guerre de Poutine en Ukraine, a remartelé le 05/09/2022 que : « La meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée » et a appelé les Européens à « un petit effort collectif qui évitera les coupures« .
Ce débat politico-économique fait encore rage à l’échelle mondiale : dans ce poker menteur, comment réduire de concert avec tous les autres pays nos émissions de CO2. D’ailleurs, lors du vote de la loi sur « la restauration de la nature » au Parlement européen, le 12 juillet 2023, le débat s’est focalisé sur le risque d’organiser une véritable décroissance, au profit d’autres modèles de production hors d’Europe beaucoup plus polluants.
Mais, les agriculteurs sont contre cette loi qui leur ferait perdre des surfaces agricoles : « 10 % de la surface agricole utile ». La nouvelle Politique agricole commune (PAC) a déjà imposé des surfaces à restituer à la nature, engendrant beaucoup de pertes. Au bout d’un moment, ça fait trop, ce n’est plus possible. La Commission ne tient compte ni de la sécurité alimentaire, ni de la sécurité énergétique pourtant essentielles. D’où les agriculteurs clament : « Oui, à la restauration de la nature, non à la loi sur la restauration de la nature« . Voir les détails de ce fameux vote à Bruxelles, au chrono 17:40 de la vidéo du 13 juillet 2023 : »OTAN: tous unis face à la Russie ? • FRANCE 24«

Philippe Charlez, un de mes auteurs préférés sur l’énergie, dans son livre de 2021 « L’utopie de la croissante verte » conclut à la page 52 » Amener les 7,7 milliards de Terriens actuels au-dessus du « socle de pierre » de 30 MWh/habitant – i.e. le niveau minimum de consommation énergétique pour vivre correctement– conduirait à une consommation mondiale annuelle d’énergie de 225 PWh, soit 40% de plus que les 160 PWh consommés en 2018. » [Rappel des unités : 1 pétawatt-heure (PWh) = 1 000 TWh; 1 térawatt-heure (TWh) = 1 000 GWh = 1 000 000 MWh = 1 000 000 000 kWh = 1 000 000 000 000 Wh; d’où 1 PWh = 1 million de GWh = 1 milliard de MWh = 1 000 milliards KWh = 85,98 Giga Tep puisque 1 Tep = 11 630 KWh].
Selon Global Footprint Network (GFN), on consommerait 1,75 fois plus vite que les écosystèmes ne peuvent régénérer puisque le « jour du dépassement de la Terre » – Earth Overshoot Day est maintenant ramené au 29 juillet pour l’année 2019 ; ci-dessous un schéma montrant l’évolution alarmante de cet indicateur mondial.

Source : Earth Overshoot Day Global Footprint Network
Or, le très connu Michael Shellenberger (militant écologiste américain, nommé « héros de l’environnement » par le magazine Time en 2008, fondateur de l’association Environmental Progress1 et du think tank Breakthrough Institute, auteur du best-seller « Apocalypse zéro: Pourquoi l’alarmisme environnemental nuit à l’humanité – octobre 2021« ), avait déjà critiqué cet indicateur du GFN dans un article scientifique du 5/11/2013 publié dans PLOS Biology.

En résumé, il soutient que résoudre le problème du changement climatique ne doit pas se limiter uniquement à étendre les espaces forestiers pour absorber toutes les émissions industrielles de carbone. Il critique, l’empreinte écologique du GFN qui convertit les émissions de dioxyde de carbone en termes d’équivalence d’utilisation du sol ou du nombre d’arbres à planter pour compenser nos émissions de CO2. Elle ignore les autres façons d’absorber ou de ne pas émettre du CO2 en se limitant systématiquement à une réduction de la croissance du PIB (donc à appauvrir un pays) pour pouvoir rallonger le jour du dépassement de la Terre. Il faudrait plutôt se diriger vers des sources d’énergie qui ne produisent pas d’émissions de carbone : la « décarbonisation« . Il conclut que « L’empreinte écologique du GFN a autant de valeur scientifique que l’astrologie, la phrénologie (étude du caractère d’un individu, d’après la forme de son crâne) et les théories de la terre plate. Il est temps de traiter l’empreinte écologique comme la théorie pseudoscientifique qu’elle est ».

4- Le réchauffement climatique et la course au développement économique
C’est un secret de polichinelle, la croissance économique (PIB) est une affaire d’énergie. Tout pays pour créer de la richesse et des emplois doit assurer une croissance de son PIB. Or, la croissance démographique implique l’obligation de créer plus d’emplois.
Dans The Conversation du 6 avril 2021, Victor Court, enseignant-chercheur en économie à IFP School, IFP Énergies nouvelles, a résumé cette problématique dans son article : « La demande énergétique mondiale est sous-estimée, et c’est un vrai problème pour le climat« . Il rappelle le truisme suivant « Pas d’énergie, pas de PIB » et montre que le PIB et la consommation d’énergie n’évoluent pas strictement à la même vitesse. Entre 1971 et 2018, le PIB mondial a augmenté en moyenne de 3,1 % par an, tandis que la consommation mondiale d’énergie finale (c’est-à-dire la quantité totale d’énergie consommée par les utilisateurs finaux) s’est accrue de 1,8 % chaque année. C’est ce qu’on appelle un « découplage relatif » : les deux variables augmentent, mais le PIB augmente plus vite que la consommation d’énergie.
Ci-dessous un graphique qui résume le destin économique des pays développés jusqu’à présent : une espèce d’addiction perdure entre le PIB (Gross Domestic Product), l’énergie et le pétrole (Oil). L’expert Jean-Marc JANCOVICI parle d’un « mariage de sang« . Dans sa présentation « CO2 ou PIB, il faut choisir » du 29/08/2019 à SciencesPo, il explique la relation étroite entre le PIB et les émissions d’origine anthropique du CO2. Dans Ouest-France du 21/05/2022, il rajoute : » … Pétrole, gaz, charbon, il va falloir apprendre à se désintoxiquer ? C’est l’exploitation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) qui a permis le développement que nous connaissons depuis deux siècles. Un monde qui se décarbone volontairement ou involontairement est un monde en contraction physique. Le pétrole a permis de faire plus vite, plus loin, moins cher. La contraction de l’énergie nous obligera à faire moins vite, moins loin, plus cher. Quand on regarde ce que coûte non pas en euros mais en heures de temps de travail un objet, son coût a été divisé entre 50 et 100 au cours du dernier siècle. Et ceci est dû à l’effet de l’énergie abondante… »

D’ailleurs, ci-dessous une photo qui a confirmé cette relation tripartite pernicieuse « PIB & Energie consommée & Emissions de CO2 » lors de la pandémie du coronavirus en début 2020.
La baisse brutale du PIB a entraîné une chute spectaculaire des émissions de CO2 au-dessus des grandes métropoles européennes, notamment à Paris, Rome et Madrid (source : Agence spatiale européenne données satellitaires du réseau Copernicus).

Le bilan du Global Carbon Project (GCP) publié vendredi 11 décembre 2020, montre que les mesures de confinement prises contre la pandémie de Covid-19 (ayant forcée une baisse de l’activité économique et donc la baisse du PIB mondial) ont engendré une baisse record de 7 % des émissions de CO2 d’origine fossile.

Néanmoins, ce n’est que partie remise, car ces émissions de CO2 d’origine anthropique devraient repartir à la hausse quand on sortira du confinement. Oui, nous avons fatalement bâti une économie mondiale qui dépend étroitement du pétrole et de ses produits dérivés dont leur combustion est à l’origine des émissions de CO2 dans le monde. Le diagramme ci-dessous montre les sous-produits du pétrole (une huile minérale), obtenus selon les différents niveaux de température de distillation en raffinerie :
- à 20° C pour les molécules les plus légères : le gaz de pétrole liquéfié (GPL);
- entre 30° C et 105° C : l’essence pour voiture;
- entre 105° C et 160 °C : les produits issus de la pétrochimie (plastiques, produits synthétiques). L’utilisation du plastique est devenu un sujet controversé : voir l’article « Vers des plastiques biodégradables et recyclables ? La piste des « PHAs » progresse« . Les polyhydroxyalcanoates, dits PHAs, constituent une famille de plastiques qui a le vent en poupe : les PHA naturels sont extraits des plantes, mais ils peuvent être aussi produits par biosynthèse ou par synthèse chimique. Actuellement, les chimistes des polymères optimisent les PHAs en les rendant notamment moins friables, thermiquement plus stables et surtout recyclables. De nombreux déchets plastiques se retrouvent disséminés sur la terre, dans les océans, les rivières et les lacs, et persistent durant des dizaines voire des centaines d’années, ce qui met en danger les écosystèmes, la santé publique et la sécurité sanitaire au niveau mondial. Sur environ 8,3 milliards de tonnes de plastiques produites dans le monde au cours des 70 dernières années :
- 50 % sont à usage unique
- 12 % sont incinérés
- moins de 10 % sont recyclés
- entre 160° C et 230° C : le kérosène pour l’aviation;
- entre 230° C et 425° C : le gasoil ou diesel principalement utilisé dans l’industrie du transport des marchandises et le chauffage domestique; le diesel représente un coût prépondérant dans la hausse de l’indice des prix à la consommation, vu que nous importons beaucoup de produits;
- à + 450 °C pour les molécules les plus lourdes : le fioul lourd très polluant pour les gros groupes électrogènes et les gros navires tels les paquebots (voir Tahiti Pacifique Magazine n°409 du 14/06/2019) et le bitume pour la construction des routes.

Source : Le pétrole Résumé de l’histoire moderne du pétrole
Déjà en 1990, les pays développés (dont la Polynésie) représentant 25% de la population mondiale, avaient réussi à hausser le niveau de vie de leur population grâce principalement à une plus grande consommation d’énergie fossile, responsable de 70% des émissions mondiales de CO2 p.26. Or, les pays en voie de développement aspirent aussi à rattraper leur sérieux retard pour offrir à leur tour un haut niveau de vie à leur population respective. Cela impliquera forcément à court terme une plus grande consommation d’énergie fossile moins chère, jugée abondante pour encore quelques décennies.
L’estimation en nombre d’années restantes (avant épuisement de toutes les réserves en énergies fossiles, en se basant sur notre consommation mondiale actuelle), reste un exercice controversé et surtout stratégique car impliquant la géopolitique où chaque puissance économique cherche à garantir sa sécurité énergétique. Cependant, ci-dessous quelques chiffres fatidiques estimés par les opérateurs eux-mêmes dans leur secteur respectif :
- Pour le pétrole : 53 ans restants ; soit 2014 + 53 ans = 2067, selon une estimation de BP en 2014 dans World Energy Day et précisons-le, en prenant pour hypothèse de calcul « at current production levels« .
- Pour les réserves prouvées de gaz conventionnel, 55 ans restants et 237 ans pour les réserves estimées incluant les gaz non-conventionnels (gaz de schiste et autre gaz de houille) BP Statistical review 2016.
- Pour le charbon : 132 ans restants selon la World Coal Association – site web accédé le 29/06/2022. Le charbon est abondant – il y a plus de 1,06 billion de tonnes de réserves prouvées de charbon dans le monde. Cela signifie qu’aux taux de production actuels, il y a suffisamment de charbon pour durer environ 132 ans. Les plus grandes réserves se trouvent aux États-Unis, en Russie, en Chine, en Australie et en Inde.

Le géologue américain Marion King HUBERT a proposé un modèle mathématique avec sa fameuse courbe ou pic de HUBERT qui a été vivement commenté. Philippe CHARLEZ dans Croissance, énergie, climat Octobre 2017 – p. 18-19 a estimé un épuisement des stocks identifiés de pétrole et de gaz vers 2070, et vers 2120 si on rajoutait les immenses ressources de gaz et de pétrole lourd ou de schiste.

Par ailleurs, ci-dessous une représentation graphique de 2011 (chiffres ramenés par habitant) qui montre la corrélation entre la consommation d’énergie (Y-axe vertical) et le PIB (X-axe horizontal). La taille des boules représente l’importance de la population. Observons bien :
- les deux grosses boules vertes en bas à gauche qui représentent la pauvreté associée au niveau bas de la consommation d’énergie pour la Chine et l’Inde ;
- la moins grosse boule rouge en haut à droite représentant la richesse associée au niveau élevé de la consommation d’énergie pour les Etats-Unis.

Source : Correlation of energy consumption and GDP per person – European Environment Agency
Ce schéma montre bien que le développement économique mondial passe forcément par une course inavouée entre grands pays, pour une plus grande consommation d’énergie fossile bon marché. Tempérer les appétits de chaque pays est donc effectivement difficile quand l’astrophysicien Aurélien Barrau parle du « plus grand défi de l’histoire de l’humanité – 2019». Fonctionnaire d’Etat au CNRS, professeur universitaire, militant écologiste et favorable à la décroissance, il préconise d’agir maintenant pour éviter le pire et assurer notre survie : « La vie, sur Terre, est en train de mourir. L’ampleur du désastre est à la démesure de notre responsabilité. L’ignorer serait aussi insensé que suicidaire. Plus qu’une transition, je pense qu’il faut une révolution. Et c’est presque une bonne nouvelle. »

Certes l’impact de cette tribune fut « retentissant » et « inouï » pour sa « litanie de catastrophisme » à l’échelle mondiale, que les médias mainstream nous rabâchent souvent. Mais, le message de M. Barrau sous-entend comme solution ultime, une décroissance du PIB et donc de la population mondiale, car on ne peut plus mener une politique qui favorise la « croissance consumériste » (page 56). Ci-dessous quelques extraits de ses mesures générales qu’il préconise :
- page 34 : Une diminution de la consommation entraînant une décroissance économique ; moins de consommation de viande en migrant vers une alimentation végétarienne.
- page 37 : Une décroissance imposée pour protéger la Terre. Il critique la « religion de la croissance » du PIB, un indicateur qui est, selon lui, « directement proportionnel au désastre écologique ».
- page 42 : Une diminution drastique de l’utilisation des automobiles au profit des transports en commun.
- page 43 : Un financement supplémentaire de la transition énergétique par les riches au profit des pauvres.
- page 46 : Une réduction de l’activité du tourisme par moins de déplacements en vacances.
- pages 51-52 : Une augmentation de l’énergie renouvelable (EnR) au détriment de l’énergie fossile.
- pages 57-61 : Une liste fleuve de propositions dont l’abandon de la politique « nataliste » globalement intenable; pages 121-122 : Les pays à haute croissance démographique sont plutôt des pays pauvres et on imagine aisément la forme de colonialisme que représenterait le fait de leur imposer un mode de vie orthogonal à leurs attentes. Ils ont déjà très peu, on ne peut pas leur demander de renoncer à l’une des seules dont ils jouissent. Le fait est, d’ailleurs, qu’ils ne sont pas les plus gros pollueurs… Il faut tendre vers une « décroissance » numérique de façon non autoritaire et, surtout non colonialiste.
- page 66 : Le néolibéralisme serait l’origine majeure de la catastrophe écologique; d’où la révolution écologique doit être la priorité absolue de tout pouvoir politique. Page 109 : Le néolibéralisme n’est pas compatible avec une écologie profonde et authentique, avec un respect réel de la vie dans sa diversité et sa fragilité. Je pense que la mutation écologique doit être aussi une mutation sociale. Que ça ne peut durablement fonctionner qu’en remettant également en cause la concentration indécente des richesses et la fascination pour l’accumulation des biens.
- page 74 : Il sera de la responsabilité des Êtas de se mettre d’accord sur un infléchissement mondial collectif et raisonné. Est-ce absolument impossible ? Je ne sais pas, mais c’est indispensable;
- page 75 : La lutte contre le dérèglement climatique et la pollution est incompatible avec une croissance perpétuelle devenue une véritable religion; il n’est pas possible de concilier une consommation excessive des ressources (dans les pays riches) avec un espoir d’avenir alliant biodiversité, respect de la vie humaine et absences de catastrophes écologiques.
- page 77 : J’ignore pourquoi il est si complexe de faire preuve d’un peu de mesure. Un salaire minimum – qui assurerait une vie décente à chacun – et un salaire maximum – qui freinerait les folies de certains – ne sont-ils pas, par exemple, une sorte d’évidence pour société mature?
- page 86-87 : La décroissance économique peut être vue comme une immense croissance intellectuelle, hédoniste (se plaire sans souffrir), humaniste et écologiste. Elle n’est pas une régression. Valoriser la baisse du temps de travail et de la production matérielle au profit d’activités culturelles, relationnelles, créatrices, etc. Penser en matière de « pouvoir de la vie » plus que « pouvoir d’achat »... Le pouvoir politique n’a cessé de s’étioler au profit du pouvoir économique.
- page 113 : La seule véritable solution est la baisse de la consommation.
- page 130 : Je crois qu’il faut s’inspirer de tout ce qui n’est pas le cœur du dogme occidental industriel. En particulier, un nouveau regard sur l’Afrique, un regard fondé sur l’humilité et le désir de comprendre en profondeur – et non plus sur la condescendance ou le colonialisme – serait essentiel.
La mise en œuvre de ces propositions importe le plus dans ce débat public. Elle suppose de « s’attaquer » courageusement en priorité aux pays qui émettent le plus de CO2 et qui sont les plus peuplés au monde, puisqu’il faudra en premier contrôler la démographie. Mais, ce sera une autre paire de manches, car chacun aura tendance à dire avec un certain cynisme : allez voir les autres d’abord et nous, nous suivrons quand on aura rattrapé le niveau de vie des pays développés !
Précisons que la Polynésie avait émis en 2014 dans l’atmosphère un total de 934 000 Tonnes équivalent (Teq) CO2; voir page 10/69 ou 911 000 Teq CO2 page 20/69 estimés dans Plan Climat Energie PF 2015; et voir l’article RC 13/16 pour le total des émissions de la PF estimé à 0,00289 %. Donc, ne nous sentons pas trop fautifs, car la PF pèserait pour seulement 0,0000289 du total mondial 2014 des 32 300 Méga tonnes (0,934/32 300). Quant à la France, elle n’a pesé en 2016 que pour 0,93% selon le tableau ci-dessous :

Les « marcheurs pour le climat » des pays développés (dont les populations ont bien profité de l’énergie fossile pour hisser leur niveau de vie), ne sont pas les mieux placés pour donner des « leçons de morale sur le carbone » aux autres pays en voie de développement comme la Chine et l’Inde qui totalisent 2,8 milliards d’habitants. Les États-Unis essayent d’amorcer une baisse de leurs émissions de CO2.
Maintenant comment inciter les pays moins développés de réduire leur consommation d’énergie fossile (comme les 10 pays du classement 2019 ci-dessous) au profit de l’EnR intermittente qui est plus chère et qui restera que d’un appoint utile.
Par ailleurs, ci-dessous en bleu foncé l’évolution d’ici à 2040 des populations de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique qui veulent aussi rattraper le haut niveau de vie des pays développés, en consommant forcément plus d’énergie. Comment les contraindre aussi à améliorer l’indice de sobriété énergétique (consommation d’énergie primaire du pays / population du pays) ?

Pour rester cohérent, est-ce qu’on refuserait d’acheter les produits moins chers de Chine (à cause de ses émissions élevées de gaz à effet de serre), au profit des produits équivalents souvent plus chers venant des pays comme la Suisse et la Suède qui émettent moins de kg CO2/$1 PIB ? Oui pour sauver le monde, mais généralement parlant, NON avec les « Gilets jaunes » qui ont manifesté initialement contre l’augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), pour ensuite étendre leurs revendications à la revalorisation du SMIC, au rétablissement de l’ISF et à l’augmentation des retraites. Après deux mois de consultation des français, le grand débat national a accouché d’une souris : « Nous devons baisser plus vite les impôts », a déclaré Edouard Philippe le 08/04/2019.
5-Prix Nobel 2018 : Économie et climat

Source : Factuel Université de Lorraine
Le réchauffement climatique allant de pair avec l’économie, le « prix Nobel » d’économie 2018 a été attribué aux Américains William Nordhaus et Paul Romer. Dans leurs travaux, le thème du changement climatique a été intégré dans « l’analyse macroéconomique » et dans « les innovations technologiques« . Nordhaus dans son graphique ci-dessous montre quatre scénarios d’émissions de CO2 (GtCO2/an sur l’axe vertical) :
- Courbe Base : si rien n’est fait ou maintien du statu quo
- Courbe Opt : si on met en place une taxe sur les émissions de CO2 pour « maximiser le bien-être global« .
- Courbe Stem : si on met en place la même politique, mais en visant avant tout « le bien-être global des futures générations« .
- Courbe T <2.5 : si on vise avant tout à limiter le réchauffement sous les 2,5°C.

Ce modèle quantitatif décrit les interactions entre l’économie et le climat. Selon l’Académie royale des sciences de Suède, « Les lauréats de cette année n’apportent pas de réponses définitives, mais grâce à leurs découvertes, nous sommes près de savoir comment nous pouvons avoir une croissance économique mondiale prolongée et soutenable ». Cette nouvelle vision permet de mieux appréhender les effets des politiques climatiques. L’imposition d’une nouvelle taxe carbone est un exemple. Malheureusement pour la France (qui a pourtant une économie qui émet moins de kg CO2 pour $1 PIB, voir tableau de classement à l’article n°13/16), l’augmentation de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE, anciennement « taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers » ou TIPP), a déclenché le mouvement des « gilets jaunes ».
6- Conclusion :
Donc « insérer » la lutte contre la pauvreté dans le combat pour réduire la température de la Terre, en dit long sur l’ambition mondiale de la démarche : le combat contre le réchauffement climatique est devenu aussi un combat contre la pauvreté ! D’où cette mission pour le climat est en réalité aussi un combat économique. À cet égard, on est confronté au syllogisme ci-dessous découlant de l’article 2 de l’Accord de Paris (COP21) signé le 12/12/2015 qui déclare que le combat contre le réchauffement climatique passe par la lutte contre la pauvreté.
- La lutte contre la pauvreté implique l’obligation de créer des emplois pour une population mondiale de 7,7 milliards à ce jour devant atteindre (grâce à la suprématie humaine sur les autres espèces) 11,2 à 16,5 milliards d’ici à 2100 selon la variante moyenne ou haute estimée dans The 2017 Revison de l’ONU.
- Mais l’obligation de créer des emplois suppose la croissance du PIB.
- Or, qui dit croissance du PIB dit plus de consommations d’énergie : voir le « découplage relatif » ci-dessus : de 1971 à 2018, le PIB mondial +3,1 %/an, contre +1,8%/an pour la consommation mondiale d’énergie finale (c’est-à-dire la quantité totale d’énergie consommée par les utilisateurs finaux).
- Qui dit plus de consommations d’énergie dit plus de consommations actuelle d’énergie fossile (le trio incontournable pétrole-gaz-charbon) puisque comparée à l’EnR, c’est encore la plus stable, la moins chère et la plus abondante.
- Et, qui dit plus de consommations d’énergie fossile dit malheureusement plus d’émissions de CO2 et donc fatidiquement, plus de réchauffement climatique. Et, la boucle est bouclée !
Ainsi le grand débat actuel se situe aux points 2, 3 et 4 du raisonnement ci-dessus : la « décarbonisation de l’économie » ou le processus d’extraction du carbone de l’énergie que nous utilisons pour faire fonctionner notre économie. Tout simplement posé : comment remplacer l’énergie fossile par de l’énergie « décarbonée » dont principalement l’EnR.
À ce sujet, voir le fameux « Sankey ou diagramme Sankey » qui montre de façon interactive à quel point les pays du monde entier dépendent les uns des autres du commerce (import/export) du pétrole, gaz et charbon : « Can Europe manage if Russian oil and coal are cut off?« . Voir le diagramme interactif, Figure 1: Global trade in crude oil and petroleum products in MT (2020) Russia surpassed the US and Saudi Arabia in 2021 to become the first world exporter.
Ci-dessous deux cartes concernant uniquement le commerce mondial du pétrole : elles attestent combien le monde libre (Etats-Unis, Union européenne, Sud-est asiatique et Japon) dépend des pays grands producteurs de pétrole (Venezuela, Russie, Afrique et Moyen-Orient) dont la plupart sont dirigés par des autocrates. La largeur des flèches est proportionnelle au flux représenté pour visualiser les flux commerciaux de transferts énergétiques entre pays.


L’analyse de ces diagrammes montre que vouloir remplacer à terme ces flux très complexes du commerce mondial du pétrole par de l’EnR (principalement solaire & éolien), relève encore de l’utopie ! D’ailleurs, concernant l’Union européenne, l’épaisseur des flèches (pour le pétrole, donc hormis le gaz pour lequel le degré de dépendance est plus élevé) démontre sa très grande dépendance à l’égard de la Russie. Qui plus est, elle vient de défier le monde libre en envahissant l’Ukraine le 24/02/2022.
En dernier, Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies, intervenant lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (REUTERS du 08/07/2023) a lancé un pavé dans la mare en déclarant : « La seule chose qui pourrait se passer, qui est un risque majeur systémique, c’est que les Républicains décident de ne plus exporter (…). D’ailleurs, je ne suis pas sûr que ce soit sur le gaz que ça puisse venir, ça pourrait venir sur le pétrole un jour. Les Américains pilotent toute leur politique en fonction du prix domestique du gaz ou du pétrole, ils ont des ressources, et s’ils ont le sentiment que les exports tirent leurs prix vers le haut, ils nous bloquent. Alors là, je peux vous dire que, si en plus des Russes, on n’a plus le gaz et le pétrole américains, ce n’est pas un choc, c’est un super choc« .
Et nous revoilà reparti, comme l’a fait Eric Branca dans son livre « L’ami américain », pour accuser les États-Unis de rendre l’Europe occidentale dépendante des exportations américaines de gaz et de pétrole, en plus d’une dépendance économique et militaire à l’OTAN.
Dans le prochain article, nous verrons les réalités économiques et géopolitiques (voir le cas des terres rares monopolisées par la Chine), auxquelles nous sommes confrontés pour mettre en œuvre une telle politique énergétique de « décarbonisation« .
Sommaire des articles du dossier :
Le réchauffement climatique : pourquoi tant de controverses
Sommaire du sujet écrit en 16 articles parus dans Tahiti Pacifique Magazine de Mai 2019 à Décembre 2019
I- LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
1/16 -Le réchauffement climatique : le décor est planté
- Le « réchauffement climatique est devenu le « changement climatique »
- D’emblée plantons le décor!
- Tout a commencé avec Al Gore et sa fameuse courbe de température
- Les principaux protagonistes du débat sur le réchauffement climatique
- La prédominance médiatique des climatoalarmistes
- Le bal des climatoalarmistes hypocrites : faites ce que je dis, mais pas ce que je fais
2/16 – Le réchauffement climatique : des objectifs politiques inavoués
- L’implication du politique dans le débat
- « Le machin » qu’on appelle l’ONU où il n’y a aucun chef
- La nature du GIEC : politique ou scientifique ?
3/16 – Le réchauffement climatique : un débat mal engagé
- Un bref historique du débat expliqué par un scientifique français
- Le scandale en 1998 de la courbe de température en « cross de hockey »
- Le scandale en 2009 du Climategate ou l’incident des e-mails du Climatic Research Unit
4/16 – Le réchauffement climatique : une appréciation scientifique difficile
- La Terre et son enveloppe atmosphérique avec les différentes couches thermiques
- L’effet de serre : la molécule à l’état gazeux dihydrogène (H2) formant l’eau (H2O) a un Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) 11 fois plus que la molécule dioxyde de carbone (CO2)
- L’effet d’albédo
- Le bilan énergétique de la Terre
- Cette « satanée » de CO2 émise par l’activité humaine depuis la Révolution industrielle au 18ième siècle
- La fameuse courbe Keeling de CO2 qui constaterait la lente extinction de l’humanité
- La molécule CO2, cette mal-aimée au cœur du débat scientifique
- Le paradoxe de l’œuf et de la poule : c’est la température qui commande scientifiquement la teneur en CO2 dans l’atmosphère et pas l’inverse comme le sous-entendent les climato-alarmistes
- La molécule CO2, essentielle à la photosynthèse
- La molécule CO2, essentielle à notre respiration
- La molécule CO2, une part essentielle dans nos boissons
5/16 – Le réchauffement climatique : une idéologie et l’avènement de l’informatique
- Une nouvelle idéologie : le « réchauffisme » ?
- Le dernier rapport SR1.5 d’octobre 2018 du GIEC vu par le Prof. Ray BATES
- L’avènement de la simulation informatique et des mathématiques appliquées dans la climatologie (modélisation climatique ou « computer-simulation models »)
- Les prévisions de température par tâtonnement expérimental via informatique
6/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-réalistes en France
- Etienne VERNAZ
- Professeur Vincent Courtillot
- Professeur François Gervais
- Jacky RUSTE
- Philippe Bousquet et Jean-Louis Dufresne
- Marie-Antoinette Mélières
7/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques aux Etats-Unis
- Steven E. Koonin
- Dr Richard Alan KEEN spécialiste en climatologie University of Colorado at Boulder
- Dr. Jay LEHR science director THE HEARTLAND INSTITUTE
- Watts Up With That?
- Dr Roy Warren SPENCER Principal Research Scientist IV University of Alabama Huntsville
- Dr. Patrick MICHAELS, Directeur au Cato Institute & Dr John CHRISTY University of Alabama in Huntsville
- M. Ivar GIAEVER – prix Nobel de Physique 1973
- M. Kary MULLIS – prix Nobel de Chimie 1993
- M. John CLAUSER – prix Nobel de Phyiques 2022
- Freeman Dyson de l’Université de PRINCETON décédé le 28/02/2020
- Dr. Rex J. Fleming mathématicien Ph.D. en science atmosphérique de l’Université de Michigan
8/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Europe (hors-France)
- « L’augmentation forte des concentrations de CO2 liée à la combustion des fossiles depuis 1750, n’est pas scientifiquement établie »
- « L’élévation de la température moyenne globale du demi-siècle passé n’est pas atypique par rapport aux 1300 dernières années »
- « Le CO2 provenant des combustibles fossiles ne contribue pas, en tout cas pas significativement, à la hausse de température depuis le milieu du 20ième siècle ».
- « La théorie du changement climatique dû à l’homme se base sur des modèles ou simulations numériques avec tous les aléas, hypothèses et approximations que de tels modèles comportent. Les modèles sont une aide à l’analyse mais ils ne constituent en aucun cas une preuve scientifique »
- « Les observations mettent en évidence d’autres facteurs majeurs (Soleil, volcans, courant océaniques, nuages, aérosols, etc.) dans l’évolution du climat, dont le GIEC ne tient pas ou pas suffisamment compte ».
9/16 – Le réchauffement climatique : Les arguments des climato-sceptiques en Australie
- Les gaz volcaniques composés de CO2 à teneur de 5% à 25%
- L’acidification des océans
- La technique « d’homogénéisation » des données statistiques
- La saturation du CO2 dans l’absorption des rayons infrarouges réémis de la Terre
- Les flux et la pondération du CO2 dans l’écosystème
MON OPINION SUR LE DEBAT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
- La recherche d’une « vérité absolue » qui n’existe pas en science
- Le cas de la montée des eaux en Polynésie française
- L’homme est-il réellement responsable du réchauffement climatique ?
- La vapeur d’eau (nuages) cette grande inconnue dans le modèle climatique
- La modélisation affinée du climat
- Conclusion du débat scientifique sur le réchauffement climatique
- a. L’évolution de la concentration de CO2 dans l’atmosphère
- b. La prochaine (6ième) extinction massive des espèces?
- c. Rappel du point de départ du développement de l’espèce humaine
- d. Quel serait le taux de CO2 idéal dans l’atmosphère?
- e. L’impossibilité de revenir au niveau d’équilibre de 280 ppm du début de la révolution industrielle en 1750
- f. Allons-nous vers un effondrement inéluctable de l’espèce humaine?
- g. Les 9 limites planétaires à ne pas dépasser
- h. Quelques pistes pour ne pas sombrer dans la « collapsologie »
- i. Le véhicule à hydrogène : un buzz qui n’a jamais été une bonne idée selon le Dr Richard MULLER de UC Berkeley
- j. L’hydrogène comme source d’énergie durable? Tout d’abord, comment produire et stocker le dihydrogène (H2)
- k. Ensuite une fois le gaz dihydrogène (H2) séparé du gaz dioxygène (O2) et stocké à part, comment consommer l’énergie induite par la formation de l’eau : H2O
- l. Le débat sur l’avenir de « l’hydrogène » dont le H2 a un pouvoir de réchauffement global (PRG) 11 fois plus que le CO2″
- m. Après ce long débat passionnant sans sombrer dans le « transhumanisme«
II- LA POLITIQUE ENERGETIQUE AU REGARD DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
11/16 – Le réchauffement climatique : une économie que l’on essaye de « d’acclimater »
- La politique énergétique : un corollaire du réchauffement climatique
- Tout d’abord, c’est quoi l’énergie ?
- Pourquoi parler de l’énergie dans le débat du réchauffement climatique ?
- Les trois piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social
- Le développement durable et la lutte contre la pauvreté
- Le débat dichotomique du développement mondial : pays riches contre pays pauvres
- Le financement des dégâts climatiques par les pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique
- La fiscalité pour financer la transition énergétique
- Le classement des émissions de CO2 d’origine anthropique
- Le dilemme : le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté
- Le réchauffement climatique et la course au développement économique
- Prix Nobel 2018 économie-climat
- Conclusion
12/16 – Le réchauffement climatique : les réalités économiques
- La politique énergétique et ses contraintes
- La grande différence entre « l’énergie produite » et « la puissance installée«
- Le réchauffement climatique et la consommation d’énergie liée au niveau de vie d’un pays
- Les pays qui émettent le plus de CO2
- Les écarts de consommation d’énergie entre pays
- Conclusion
13/16 – Le réchauffement climatique : La « décarbonation » ou « décarbonisation » de notre économie
- La molécule d’hydrogène (H2) contenue dans les nuages (H2O) faisant partie des gaz à effet de serre, réchauffe 11 fois plus le climat que le CO2
- Le gaz à effet de serre Méthane (CH4) réchauffe 21 fois plus le climat que le CO2
- Est-ce réaliste d’imaginer un monde sans bovins ou sans riz?
- La neutralité carbone et les « puits de dioxyde de carbone (CO2) » communément appelés « puits de carbone«
- L’économie propre exprimée en CO2 émis
- Les objectifs très ambitieux voire irréalistes du GIEC
- Les enfants montent au créneau
- Conclusion
14/16 – Le réchauffement climatique : la place prépondérante de l’électricité
- Les différents types d’énergie : un peu de vocabulaire
- La voiture électrique : un cas atypique
- Le poids de l’électricité dans la production d’énergie finale
- Le poids prépondérant de la production d’électricité dans les émissions du CO2
- L’impossible défi du 100% EnR avec l’éolienne et le solaire
- La stabilité du réseau électrique
- Notre électricité de Tahiti
- L’avenir du marché de l’électricité en Polynésie
15/16 – Le réchauffement climatique : la transition espérée vers l’énergie renouvelable (EnR)
- Le « Green New Deal » venu des États-Unis
- La transition énergétique telle enseignée par le partenariat Agence Française de Développement (AFD) et l’École Normale Supérieure (ENS)
- La difficile combinaison « EnR-fiscalité-inégalités »
- Poker menteur
- L’impossible défi d’un mix énergétique à 100% en énergie renouvelable (EnR)
- La passion l’emporte sur la raison ou l’utopie de la croissance verte
MON OPINION SUR LA POLITIQUE ENERGETIQUE
- Une nouvelle vision du nucléaire ?
- Le compte n’est pas bon et le GIEC soutient à demi-mot … le nucléaire
- Cette énergie qui émet moins de CO2
- Cette énergie qui fait peur
- L’énergie nucléaire revisitée
- L’énergie nucléaire contenue dans le noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fission du noyau de l’atome
- L’énergie nucléaire par la fusion de deux noyaux atomiques
- Une conclusion plutôt pessimiste sur l’évolution énergétique